Tout comme les autres régions du pays, la Wallonie met la dernière main, en ce début de semaine, aux préparatifs du "contact tracing", ce système de traçage permettant de contacter les personnes testées positives au Covid-19 et de retracer les contacts étroits qu'elles ont eu au cours des 48 heures précédentes.
Dans une première phase, qui devrait durer au moins jusqu'à la mi-mai, 127 fonctionnaires de l'AViQ, l'agence wallonne pour une vie de qualité, et du SPW - tous volontaires - seront chargés de contacter, par téléphone, les personnes atteintes par le Covid-19, de les informer des mesures à suivre et d'établir une liste des contacts étroits - pendant au moins 15 minutes, à moins d'1,5 mètre - qu'elles ont eu au cours des 48 dernières heures. Ces derniers seront à leur tour contactés par les "contact tracers" qui leur conseilleront notamment de se placer en quarantaine.
Le système prévoit par ailleurs que les fonctionnaires volontaires se rendent au domicile des personnes testées positives si celles-ci ne répondent pas au téléphone. Des kits de prévention, contenant entre autres des masques chirurgicaux et du gel hydroalcoolique, leur seront distribués à cet effet. "Notre objectif, c'est vraiment de faire de la prévention individuelle et de casser la chaîne de transmission", explique Philippe D'Hollander, l'un des responsables de l'AViQ venu renforcer la Cellule des maladies infectieuses, alors que la formation des "contacts tracers" - via l'e-learning - a débuté ce lundi.
"Ce système de suivi de contacts fonctionne. Nous l'utilisons déjà pour des maladies telles que la rubéole, la rougeole ou la méningite. Ici, ce qui diffère, c'est évidemment l'ampleur de l'épidémie", ajoute-t-il. Au début du mois de mars, l'AViQ s'était déjà lancée dans ce traçage individuel "mais nous avons très rapidement été dépassés par la tâche et nous nous sommes davantage concentrés sur les différents clusters. Aujourd'hui, nous y revenons", explique M. D'Hollander.
Les fonctionnaires régionaux devraient ensuite laisser la place, à partir de la mi-mai, à une société extérieure. Un marché public de services urgent relatif à des prestations externalisées de contact tracing a déjà été lancé. Il prévoit que le prestataire choisi puisse mobiliser environ 570 personnes jusqu'au 31 décembre 2020, avec possibilité de prolongation. La Cellule des maladies infectieuses continuera, elle, à assurer le pilotage du projet en lien permanent avec le prestataire de service désigné par la Wallonie. Le système mis en place au sud du pays s'inscrit dans un modèle de traçage commun aux trois Régions, inédit à l'échelle du pays, passant notamment par des modèles-types de questionnaires, des formations identiques et un système central de reporting qui devraient permettre d'avoir une vue globale de la situation en Belgique.