Le vaccin Novavax a reçu une première autorisation
Le vaccin américain Novavax va être administré en Indonésie. Il utilise un procédé largement éprouvé qui pourrait faire changer d'avis les récalcitrants à la vaccination.
Le vaccin de Novavax vient de recevoir sa première autorisation de mise sur le marché, en urgence, en Indonésie. Il utilise une technologie totalement différente des vaccins déjà distribués.
"Le vaccin de Novavax injecte directement la protéine Spike, ce qui déclenche des signaux pour induire une réponse immunitaire."
"Les quatre vaccins présents en Belgique injectent une information génétique, comme un plan de montage, qui permet de produire la protéine. Ils se basent sur l'ARN, pour Pfizer et Moderna, ou sur l'ADN, pour Johnson & Johnson et AstraZeneca. Mais celui de Novavax injecte directement la protéine Spike, ce qui déclenche des signaux pour induire une réponse immunitaire", explique la biologiste Muriel Moser, ex-doyenne de la Faculté des sciences de l’ULB, et auteur de l'ouvrage "La vaccination", publié aux Éditions de l’Université de Bruxelles. "On sait que la protéine Spike, située à la surface du virus et qui lui permet d'entrer dans nos cellules, est une bonne cible pour les maladies à coronavirus." Ce vaccin est composé de 5 microgrammes de cette protéine Spike stabilisée et de 50 microgrammes d'un adjuvant permettant d'augmenter la réponse immunitaire.
Une technique éprouvée
Ce type de vaccin a fait ses preuves, puisqu'il est utilisé à grande échelle pour lutter contre l'hépatite B et les papillomavirus responsables du cancer du col de l'utérus.
Le Covovax de Novavax suscite l'intérêt de l'Union européenne. En août, la Commission avait approuvé un contrat d'achat anticipé selon lequel les États membres pourraient acheter jusqu'à 100 millions de doses, avec une option pour 100 millions de doses supplémentaires, en 2021, 2022 et 2023, si le produit est approuvé par l'Agence européenne du médicament (EMA). Ce vaccin fait déjà l'objet d'une évaluation en continu par l'EMA, en vue d'une éventuelle autorisation de mise sur le marché.
Les études cliniques rapportent une efficacité de plus de 90%. En revanche, ce vaccin n'a pas été véritablement confronté au variant Delta lors des essais. La firme argumente que par analogie, il serait aussi efficace contre le Delta que ne le sont les vaccins à ARN messager.
Les essais cliniques sur 30.000 personnes aux États-Unis et au Mexique ont montré une efficacité de 90,4% contre la maladie, et de 100% contre les cas graves à modérés, selon une étude encore en preprint. Des résultats de phase 3, publiés dans le très sérieux New England Journal of Medicine, donnent une efficacité de 96% sur le virus de départ, et de 86% sur le variant britannique.
Bientôt en Belgique?
Ce vaccin s'administre en deux doses, à trois semaines d'intervalle, et se conserve six mois dans un frigo normal, ce qui se révèle utile dans les pays sous-développés. Les études cliniques montrent qu'il n'entraîne que peu d'effets secondaires.
Ce vaccin de Novavax rejoindra-t-il la panoplie vaccinale déjà disponible en Belgique? Il devra d'abord être soumis à l'approbation des autorités sanitaires européennes, puis belges. Mais il pourrait avoir son intérêt, du fait de sa technologie déjà bien éprouvée, à l'opposé des procédés de l'ARN messager.
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