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L'Europe menacée par une "marée brune" aux prochaines élections

Manifestation contre le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), l'extrémisme de droite et pour la protection de la démocratie devant le bâtiment du Bundestag à Berlin, Allemagne, le 21 janvier 2024. ©REUTERS

L'extrême droite pourrait devenir le troisième parti au Parlement européen, selon les dernières projections, au détriment des libéraux, de la gauche et des écologistes.

Les élections européennes, prévues du 6 au 9 juin, devraient se solder par un "virage brutal à droite" du Parlement européen, au profit des partis d'extrême droite et conservateurs, qui connaîtront une forte hausse dans plusieurs pays membres de l'UE, au détriment des partis de centre-gauche, libéraux et écologistes. C'est ce qui ressort d'un rapport basé sur les projections les plus récentes, publié ce mercredi par le European Council on Foreign Relations (ECFR).

Crise économique, pandémie, guerre en Ukraine et propagande pro-russe, Qatargate, politique migratoire inachevée, succès des discours anti-système, antisémitisme, retour du "trumpisme"… Plusieurs facteurs convergent pour expliquer cette montée en puissance des partis d'extrême droite et conservateurs.

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"Les résultats pourraient avoir des conséquences significatives sur l'agenda politique de l'UE, notamment sur le Green Deal européen, le soutien à l'Ukraine et l'application de l'État de droit par le bloc", analyse l'ECFR. "Il est probable qu’une coalition politique anti-climat dominera au-delà de juin 2024, et que des groupes pro-russes entreront dans le prochain Parlement."

Le PPE resterait le premier parti d'Europe, avec 173 députés, ce qui lui permettrait de conserver la présidence de la Commission.

Érosion des partis traditionnels

Premier constat, les partis de la majorité européenne classique, les démocrates-chrétiens (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D), resteraient en tête, tout en continuant à perdre des électeurs. Cette lente érosion, depuis plusieurs élections, profiterait avant tout aux petits partis extrémistes.

Le PPE resterait le premier parti d'Europe, avec 173 députés, ce qui lui permettrait de conserver la présidence de la Commission. Mais il perdrait cinq élus par rapport à 2019. Le S&D, atteint par le scandale du Qatargate, perdrait dix élus, mais resterait le deuxième parti de l'hémicycle avec 131 sièges.

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Les libéraux de Renew Europe, le groupe du président français Emmanuel Macron et du président du Conseil européen Charles Michel, perdraient 15 élus pour en conserver 86. Les Verts européens devraient abandonner dix sièges, ce qui réduirait leur groupe à 61, alors que le climat est une politique centrale de l'UE.

98
eurodéputés
D'après les projections de l'ECFR, l'extrême droite deviendrait le troisième parti du Parlement européen avec 98 eurodéputés (+40 par rapport à 2019).

Marée brune

À qui profiterait l'érosion des partis "main stream" ? C'est le deuxième constat de l'étude. Les chercheurs de l'ECFR prédisent une marée brune.

Les partis d'extrême droite, réunis au sein du groupe Identité et Démocratie (ID), seraient les grands gagnants du scrutin, avec 40 sièges en plus par rapport à 2019, pour arriver à 98 eurodéputés. Le groupe, qui compte en son sein le RN français de Marine Le Pen et le PVV néerlandais de Geert Wilders, deviendrait le troisième parti de l'UE, à la place de Renew Europe.

Les conservateurs et réformistes européens (CRE) remporteraient 85 sièges (+18). À eux deux, ID et les CRE dépasseraient pour la première fois le PPE.

En Belgique, cela se traduirait par la victoire du parti d'extrême droite Vlaams Belang et du parti conservateur et séparatiste N-VA, qui décrocheraient chacun trois sièges, comme en 2019.

Les partis populistes en tête en Belgique

Les partis populistes et anti-européens devraient arriver en tête dans neuf États membres : Belgique, Autriche, Tchéquie, France, Hongrie, Italie, Pays-bas, Pologne et Slovaquie. Ils seraient à la deuxième place dans neuf autres pays, dont l'Allemagne, où le parti d'extrême droite AfD pourrait doubler son score et envoyer neuf députés de plus au Parlement européen.

En Belgique, cela se traduirait par la victoire du parti d'extrême droite Vlaams Belang et du parti conservateur et séparatiste N-VA, qui décrocheraient chacun trois sièges, comme en 2019. Mais la N-VA progresserait de 2,1% et le VB de 1%.

L'Open Vld perdrait un eurodéputé, tandis que Groen et le PVDA en gagneraient chacun un. Le PS conserverait deux élus, mais, conséquence du Qatargate, il reculerait à 20% des suffrages, contre 27% en 2019. Les autres partis seraient stables.

Le résumé
  • Une étude de l'ECFR, publiée ce mercredi, prévoit un "virage brutal à droite" lors des élections européennes en juin.
  • Les partis d'extrême droite, regroupés dans le groupe ID, devraient devenir la troisième formation d'Europe. Ils remporteraient la première place dans neuf États membres de l'UE, dont la Belgique, et la deuxième place dans neuf autres.
  • Les partis traditionnels continueraient à s'éroder, en particulier les sociaux-démocrates (S&D), les libéraux et les écologistes.
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Toute l'actualité sur les élections européennes, fédérales et régionales qui se sont déroulées le 9 juin dernier en Belgique. Infos, analyses et décryptages.

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