Pour la FGTB, Bouchez rime avec fake news et austérité
La FGTB manifestait ce lundi contre le retour annoncé de l'austérité budgétaire. À Mons, Thierry Bodson a également dénoncé "les fake news de Georges-Louis Bouchez".
“Taxe pas mon patrimoine!", "Que l’on taxe le peuple"… Ce ne sont pas des slogans que l’on trouve habituellement dans une manifestation de la FGTB.
On les a pourtant croisés ce lundi en tête de cortège dans les rues de Mons, où plusieurs membres du syndicat socialiste avaient décidé de manier l’ironie. Grimés en notables et défilant en tête du cortège qui sillonne la cité du Doudou, ils incarnent ainsi le "dragon" à terrasser "les riches". Ces quelques pourcents de la population qui devraient, selon la FGTB (et les partis de gauche), contribuer davantage à la solidarité, via une "taxe des millionnaires".
Au milieu de cette cour très Ancien Régime, un sosie de Georges-Louis Bouchez provoque les quelque 2.000 manifestants venus défiler entre la gare et la Grand Place montoise. "Ne touchez pas à mes riches! On ne payera pas!", lance le faux GLB. Huées dans l’assemblée.
"L'histoire montre que les politiques d'austérité font le lit de l'extrême droite."
À Mons, fief de Georges-Louis Bouchez
En tout, quelque 6.000 délégués de la FGTB défilent dans plusieurs villes wallonnes et à Bruxelles. Mais c’est à Mons qu’ils sont les plus nombreux. C’est là que leur président national, Thierry Bodson, a décidé de prononcer son discours.
Un choix très politique, à moins d'une semaine des élections: il s’agit de la ville d'origine du président du MR. Et pour la FGTB, Bouchez rime avec austérité et son lot d’économies sur le dos des travailleurs, de la sécurité sociale et des services publics.
Pour rappel, selon les nouvelles règles, la Belgique devrait économiser environ 30 milliards d'euros à l'horizon 2028, dont sept milliards dès 2025.
"Bouchez a basé toute sa campagne électorale sur des fake news que Trump ne renierait pas!"
"Nous ne payerons pas"
"On a peur pour les soins de santé, l’enseignement. On veut faire payer le peuple au lieu de trouver des moyens financiers auprès des plus riches. L'austérité, c'est un gros retour en arrière", craignent Maeva, Marie et Gwendolyne, des Jeunes FGTB venues de Charleroi.
"Nous ne payerons pas", prévient la grande banderole derrière laquelle pétarade l’essaim rouge. Arrivés sur une Grand Place à peine remise des festivités de la Ducasse, les manifestants se rassemblent face à la tribune où Thierry Bodson prend la parole. Il rappelle la priorité de son organisation: revoir la loi de 96 qui encadre les salaires, maintenir l'indexation des salaires et "taxer les riches".
Fake news
Il harponne surtout le MR et son président Georges-Louis Bouchez. "Il a basé toute sa campagne électorale sur des fake news que Trump ne renierait pas!", dénonce-t-il. "Quand il dit qu'avec un impôt sur la fortune, on veut taxer l'effort, le travail, c'est faux! Ce qu'on propose toucherait 3 à 4% de la population et éviterait l'austérité aux 97% restants. Il est immoral de ne pas vouloir faire payer 20.000 euros par an à quelqu'un qui a deux millions en banque!"
Il cite aussi la volonté du MR d'augmenter les salaires de 400 euros nets sans toucher au brut. "Mais ce n'est pas possible quand, au salaire minimum, il n'y a que 100 euros d'écart entre le net et le brut!", dénonce Thierry Bodson.
"L'histoire montre que les politiques d'austérité font le lit de l'extrême droite", prévient le syndicaliste. Et si la Wallonie est jusqu'ici épargnée, "les propos systématiquement stigmatisants du président du MR sur les chômeurs, les étrangers, les mutuelles et les syndicats relèvent de techniques d'extrême droite". Il en va de même, a-t-il lancé, des propos polémiques de Pierre-Yves Jeholet.
"La FGTB s'érigera toujours en rempart contre l'extrême droite!", a conclu le président de la FGTB, annonçant une grande manifestation anti-fasciste le 16 juin prochain à Bruxelles.
- "Nous ne payerons pas!" La FGTB manifestait dans plusieurs villes du pays contre un retour de règles budgétaires européennes plus contraignantes.
- À une semaine des élections, le président du syndicat socialiste Thierry Bodson a mis en garde: "L'histoire démontre que les politiques d'austérité font le lit de l'extrême droite."
- Il a aussi dénoncé les "fake news" du président du MR Georges-Louis Bouchez, qu'il accuse d'employer des "techniques d'extrême droite".
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