Formation fédérale: les négociations pour un gouvernement avancent à un train de sénateur

Le formateur fédéral Bart De Wever (N-VA) est attendu lundi à 11 heures 30 au palais royal. Mais il n’aura vraisemblablement pas grand-chose de neuf à dire au Roi, les négociations pour la formation de la coalition Arizona se déroulant, pour l’instant, principalement en groupes de travail thématiques.

La réunion plénière prévue ce vendredi midi entre les présidents des cinq partis pressentis pour former la coalition, à savoir la N-VA, le MR, Les Engagés, le CD&V et Vooruit, a été postposée à lundi – mais pour de pures questions organisationnelles, nous assure-t-on.

Les discussions continuent, mais à un rythme beaucoup plus lent, pas mal de négociateurs menant campagne pour les élections communales du 13 octobre prochain.

Cette nouvelle configuration aurait toutefois ses vertus. Thème par thème, les négociateurs se penchent en effet sur les notes de travail et l'entièreté des amendements déposés par les partis pour entériner, là où c'est possible, des accords.

Trois types de ‘brackets’

Ils laissent trois types d’éléments entre "brackets', comme on dit dans le jargon: ceux qui ont un impact budgétaire, et dont il faut s’assurer qu’ils entreront dans le cadre fixé; ceux qui sont renvoyés au groupe de travail sur l’institutionnel, et devront faire l'objet d'un équilibre global en la matière, et ceux qui font l'objet de divergences purement politiques.

De quoi dégager, une fois la tâche des groupes de travail terminée, une vision d’ensemble de ce qui reste à trancher. Le groupe central entrera alors en piste, avant de laisser aux présidents de partis le soin de procéder aux ultimes arbitrages. "C’est plus lent, mais cela évite les couacs du passé où deux groupes de travail se penchaient sur le même sujet en même temps. Et cela va donner plus de clarté sur les arbitrages finaux à effectuer", estime un négociateur.

L’Arizona vit déjà

Sur le fond, la discrétion reste de mise. Mais la séance plénière de rentrée de ce jeudi à la Chambre a montré que l’Arizona vivait déjà et que l'Open Vld se préparait à l’opposition. L’ancien ministre Vincent Van Quickenborne s’en est ainsi pris à Vincent Van Peteghem (CD&V) sur les 19 milliards d’effets retour attendus par le formateur Bart De Wever. Une attaque qui a conduit le ministre des Finances à défendre les réformes prônées par l’Arizona et à regretter le peu d’avancées réalisées sous la Vivaldi.

L’Open Vld a aussi interpellé le MR sur la désignation de Hadja Lahbib comme commissaire européen "entre la soupe et les patates". Ce à quoi le vice-premier ministre David Clarinval a répondu qu’il vaudrait mieux poser la question au Premier ministre, Open Vld...

Et lorsqu’il a fallu voter l’urgence sur une proposition de loi visant à étendre l’euthanasie, Vooruit, qui avait jusqu'ici défendu cet élargissement, s’y est opposé, pour ne pas mettre en difficulté ses futurs partenaires.