Les patrons demandent au gouvernement que les allocations augmentent moins vite
Dans un courrier adressé à la Vivaldi et aux partis qui négocient l'Arizona que L'Echo a pu se procurer, les fédérations d'employeurs plaident pour que l'enveloppe bien-être, destinée aux allocations les plus basses, ne soit pas allouée à 100%.
Vu le contexte budgétaire, le gouvernement fédéral devrait envisager de ne pas dépenser la totalité de l'enveloppe bien-être, qui pèse un milliard d'euros et qui est destinée à revaloriser les allocations les plus basses.
C'est l'un des messages qu'adressent les organisations patronales au gouvernement en affaires courantes et aux partis qui négocient la coalition Arizona, dans un courrier daté de ce lundi et que L'Echo s'est procuré.
Un sujet très sensible dans les discussions entre interlocuteurs sociaux. Depuis plusieurs cycles de négociations, les deux bords peinent à s'entendre.
"Nous estimons que c'est aux partis politiques qui formeront le prochain gouvernement qu'il appartient de trancher."
Discuter des allocations en même temps que les salaires
Et cette année, la donne est d'autant plus compliquée que l'exécutif est en affaires courantes. Pour les organisations d'employeurs siégeant au Groupe des Dix (FEB, UCM, Unizo, Boerenbond), les conditions ne sont pas réunies pour décider. "Nous estimons que c'est aux partis politiques qui formeront le prochain gouvernement qu'il appartient de trancher", écrivent-ils.
Le calcul de l'enveloppe est dépassé
Ils invoquent l'accord intervenu avec les syndicats en juin dernier pour une évaluation des paramètres prévus dans la loi pour calculer l'enveloppe bien-être. Sollicité, le Bureau du Plan n'a pas encore remis sa copie et il convient donc d'attendre, argumentent les patrons.
"Le calcul de l'enveloppe bien-être théorique (d'environ 1 milliard d'euros) peut être remis en question. En effet, le calcul repose toujours, entre autres, sur le paramètre de productivité de 1,75%, alors que selon les dernières prévisions du Plan, la croissance de la productivité n'atteindra structurellement que 0,5% pour la période 2024-2029." Cela a pour conséquence, disent-ils, que ceci additionné à l'indexation, certaines allocations augmentent plus vite que les salaires.
Les syndicats veulent que la Vivaldi tranche
Les syndicats estiment quant à eux que la loi en vigueur doit s'appliquer sans attendre. Début octobre, ils avaient demandé en front commun une décision politique rapide - donc à la Vivaldi où c'est le socialiste Pierre-Yves Dermagne qui a la compétence - sur une allocation à 100% de ce mécanisme prévu dans la loi depuis l'instauration du Pacte des générations en 2005.
Ils estiment que les organisations patronales jouent volontairement la montre dans l'espoir que l'Arizona mette en œuvre ce qui apparaissait dans les "super notes De Wever", à savoir une enveloppe bien-être consacrée au relèvement des pensions uniquement, ce qui réduirait drastiquement son périmètre et sans doute son budget.
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