Guerre Israël-Hamas: "L'invasion de Gaza est imminente", selon un général israélien

Le groupe terroriste Hezbollah a tiré une trentaine de missiles, vendredi, vers le plateau du Golan, sur des fermes israéliennes, et la frontière libanaise, au nord d'Israël. L'armée israélienne a riposté. Le gouvernement israélien prépare des plans d'évacuation du nord du pays, alors qu'un second front menace de s'ouvrir. Le Hezbollah, une milice aux ordres de l'Iran inspirée par l'islamisme chiite, multiplie les attaques en soutien au groupe terroriste Hamas, d'obédience sunnite, depuis le massacre commis le 7 octobre au sud d'Israël.

Au quatorzième jour de la guerre entre Israël et le Hamas, le bilan des victimes civiles s'est encore alourdi. Plus de 1.400 Israéliens ont été tués depuis le début de cette guerre.

La "majorité" des 203 otages aux mains du groupe terroriste à Gaza sont en vie, selon l'armée israélienne. Plus de 4.100 Palestiniens sont morts et 11.000 ont été blessés lors des bombardements, selon le Hamas.

Durant la nuit, Tsahal a effectué une centaine de bombardements contre des objectifs ciblés dans la bande de Gaza.

Les manifestations se multiplient dans le reste de la Palestine, le monde arabe, en Turquie et dans plusieurs pays européens, pour demander la fin des bombardements sur Gaza.

Des incidents ont éclaté en Cisjordanie, sous contrôle de l'autorité palestinienne. Selon le ministère palestinien de la Santé à Ramallah, 20 Palestiniens ont été blessés lors de combats avec l'armée israélienne.

La Maison-Blanche a demandé vendredi au Congrès une aide exceptionnelle de 14 milliards de dollars pour Israël, en plus d'une aide de 61 milliards pour soutenir l'effort de guerre ukrainien.

Initiatives diplomatiques

L'Égypte organise samedi un sommet sur la crise dans la bande de Gaza, mais l'absence d'un haut dignitaire américain et d'autres dirigeants européens limite les attentes. L'objectif est d'éviter une extension du conflit au reste de la région.

L'UE sera représentée par le président du Conseil Charles Michel et le Haut représentant de l'UE aux Affaires étrangères, Josep Borrell. Michel devrait y rencontrer le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ne sera pas présente.

La Chine poursuit son "initiative de paix", le représentant au Moyen-Orient Zhai Jun étant au Qatar pour y rencontrer les dirigeants du Hamas réfugiés dans la monarchie pétrolière.

Aide humanitaire

La situation humanitaire à Gaza continue à empirer, les habitants étant soumis à des bombardements et manquant d'eau, de nourriture, d'électricité et de médicaments. Des dizaines de camions attendent de franchir le poste frontalier de Rafah, entre l'Égypte et la bande de Gaza, pour acheminer de l'aide humanitaire. Mais les autorités égyptiennes affirment qu'elles doivent d'abord réparer la route menant à Gaza bombardée par l'aviation israélienne.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé vendredi depuis Rafah au "passage rapide" de l'aide humanitaire vers le territoire palestinien assiégé.

Offensive terrestre

L'armée israélienne se prépare à envahir la bande de Gaza. Plus de 360.000 réservistes ont été rappelés, afin de suppléer dans le reste du pays à l'armée régulière qui sera chargée de l'offensive.

"Les préparatifs de l'offensive terrestre sont presque terminés. L'invasion de Gaza est imminente, dit le major général israélien Yaakov Amidror, ancien conseiller à la Sécurité nationale d'Israël. L'objectif est d'arriver à une situation où le Hamas n'existe plus comme organisation et qu'il n'ait plus la capacité d'attaquer Israël. Tenir un siège de plusieurs mois ne serait pas moralement justifié."

Plus d'un millier de combattants du Hamas s'étaient introduits le 7 octobre en Israël, où ils ont massacré plus de 1.300 civils, hommes, femmes et enfants, et pris plus de 200 civils en otage. Parmi eux, se trouvent des rescapés de la Shoah. Pour Israël, la disparition du Hamas est devenue une question de sécurité prioritaire.

"L'invasion de Gaza sera juste le début et pas la fin de cette guerre, qui pourrait durer entre deux semaines et six mois, explique ce haut gradé. L'opération se fera en deux temps, prendre le contrôle de Gaz puis éradiquer le Hamas".

Des otages perdront la vie durant l'opération. "Tout sera fait pour les libérer", affirme-t-il.

Le major général estime qu'il n'y a rien à attendre de la Russie et de la Chine dans la résolution du conflit. "La Russie cherche à pousser l'Iran dans la guerre pour que les États-Unis s'impliquent et relâchent la pression en Ukraine. Et là, Moscou a un bon partenaire: la Chine", dit-il.