La Cour pénale internationale émet un mandat d'arrêt contre Benjamin Netanyahou
La Cour pénale internationale accuse le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé jeudi avoir émis des mandats d'arrêt contre le président israélien Benjamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, qui a été limogé il y a deux semaines. La CPI a déclaré que l'acceptation par Israël de la compétence de la Cour n'était pas nécessaire.
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahou et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye
La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (également connu sous le nom de Mohammed Deif), le chef de la branche armée du Hamas. Il est considéré comme l'architecte de l'attaque du 7 octobre contre Israël, lors de laquelle le mouvement palestinien a tué près de 1.200 personnes et enlevé 251 otages. Il aurait été tué dans une frappe israélienne à Gaza en juillet dernier, selon l'armée israélienne, une information démentie par le Hamas.
"Il s’agit d’une attaque contre le droit d’Israël à se défendre. Cette attaque est dirigée contre le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde."
La CPI a "perdu toute légitimité", estime Israël
Le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar a jugé "absurde" l'envoi de mandat contre MM. Netanyahou et Gallant, estimant que la CPI avait "perdu toute légitimité". "En fait, il s’agit d’une attaque contre le droit d’Israël à se défendre. Cette attaque est dirigée contre le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde", a-t-il dénoncé sur le réseau social X.
"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a réagi le bureau de M. Netanyahou dans un communiqué.
Le gouvernement israélien rejette, depuis des mois, les accusations de crimes à Gaza. Depuis le 7 octobre, l'offensive israélienne dans la bande de Gaza a déjà provoqué plus de 44.000 morts palestiniens.
Le Hamas a pour sa part salué la décision de la CPI. "Il s'agit d'une étape importante vers la justice, qui peut permettre aux victimes d'obtenir réparation, mais elle reste modeste et symbolique si elle n'est pas pleinement soutenue par tous les pays du monde", a déclaré Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement palestinien, sans évoquer le cas de Mohammed Deif.
"La chambre considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats."
Les mandats d'arrêt doivent être appliqués, affirme l'UE
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a affirmé que les mandats d'arrêt émis par la CPI contre M. Netanyahu et M. Gallant n'étaient pas motivés par des considérations politiques, soulignant que la décision de la Cour devait être respectée et appliquée.
De son côté, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, a déclaré que les Pays-Bas étaient prêts à agir en fonction du mandat d'arrêt visant M. Netanyahu, si cela s'avérait nécessaire.
De plus, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a indiqué que la réponse de la France aux mandats d'arrêt serait "conforme aux statuts de la CPI". Cependant, il a refusé de préciser si la France arrêterait le dirigeant en cas de visite dans le pays, qualifiant cette question de "juridiquement complexe".
"La Cour pénale internationale n'est pas compétente juridiquement dans cette affaire."
Washington "rejette catégoriquement" les mandats d'arrêt
Les États-Unis ont fermement rejeté la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêt contre des hauts responsables israéliens, a déclaré jeudi un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. Il a exprimé une vive inquiétude face à "la précipitation du procureur et aux erreurs troublantes ayant conduit à cette décision." Le porte-parole a réitéré que, selon Washington, "la CPI n'était pas compétente juridiquement dans cette affaire."
De son côté, la présidence argentine a estimé que ces mandats d'arrêt "ignorent le droit légitime d'Israël à se défendre face aux attaques constantes d'organisations terroristes."
Des mandats demandés depuis mai
Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour. Mais "la chambre considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats", a-t-elle expliqué.
Le procureur de la CPI, Karim Khan, avait demandé, en mai dernier, à la cour de délivrer ces mandats d'arrêt.
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