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Le chinois Baidu lance Ernie Bot, un ChatGPT en version censurée

Le directeur technique de Baidu, Wang Haifeng, présentant le chatbot Ernie Bot le 16 mars dernier, lors d'un événement à Pékin. ©AFP

Le chatbot de Baidu, Ernie Bot, est disponible en ligne depuis ce jeudi. Premier logiciel public d'intelligence artificielle en Chine, il élude certains sujets.

Le géant chinois de l'internet Baidu a lancé, ce jeudi, son robot conversationnel Ernie Bot, en réponse à l'américain ChatGPT. Particularité de cette intelligence artificielle: elle élude toute question sur les sujets sensibles, comme le Parti communiste et les événements de Tiananmen.

"Nous sommes ravis d'annoncer qu'Ernie Bot est désormais pleinement disponible pour le grand public, à partir du 31 août", a annoncé Baidu dans un communiqué.
Le logiciel, téléchargeable dans les boutiques d'application et sur le site officiel du groupe, vise principalement le marché chinois dans l'immédiat. Il fonctionne en mandarin, mais comprend aussi les questions en anglais.

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L'annonce de son lancement pour le grand public a été bien accueillie à la Bourse de Hong Kong ce jeudi matin, où l'action Baidu gagnait 3,2% à 4h30 GMT.

Les contenus générés par intelligence artificielle doivent "refléter les valeurs socialistes fondamentales et ne doivent pas contenir [d'éléments relatifs] à la subversion du pouvoir de l'État" (...).

Leader mondial

L'arrivée d'Ernie Bot sur le marché marque une étape majeure dans la volonté de la Chine d'être, d'ici 2030, un leader mondial de l'intelligence artificielle, et ce, dans un cadre de contrôle strict de l'information en ligne par les autorités. Baidu a ainsi dû solliciter leur autorisation avant la mise sur le marché.

Les contenus générés par intelligence artificielle doivent en effet "refléter les valeurs socialistes fondamentales et ne doivent pas contenir [d'éléments relatifs] à la subversion du pouvoir de l'État", selon la réglementation imposée par les autorités.

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"Changeons de sujet et recommençons"

Testée ce jeudi matin par l'AFP, la plateforme répondait facilement à des questions triviales comme "Quelle est la capitale de la Chine?" ou "Avez-vous des loisirs?".
Interrogé sur des sujets plus sensibles, comme la violente répression des manifestations pro-démocratie de la place Tiananmen à Pékin en 1989, Ernie Bot semble, par contre, moins inspiré: "Changeons de sujet et recommençons", annonce-t-il, avant de rediriger l'utilisateur vers la page principale.

Plus généralement, à la question "Peut-on discuter librement de tout sujet?", le logiciel répond: "Oui, nous pouvons parler de tout ce que vous voulez. Cependant, veuillez noter que certains sujets peuvent être sensibles ou toucher à des questions légales et sont donc soumis à votre propre responsabilité".

Le chinois Baidu a été le premier dans son pays à annoncer travailler sur un équivalent local à ChatGPT. D'autres groupes chinois s'y intéressent également de près et ont reçu le feu vert des autorités: Sensetime, coté à Hong Kong, a ouvert les inscriptions à son robot SenseChat, tandis que Baichuan Intelligent Technology et Zhipu AI ont dit que leurs robots étaient désormais en ligne.

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