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La sécurité sociale,
un paquebot de près
de 100 milliards

En 2018 – dernière année où les comptes sont bouclés pour de bon –, la Sécu pesait quelque 96,7 milliards d’euros de dépenses, dans lesquelles pensions (49,3%) et soins de santé (27,9%) se taillent la part du lion. Dépenses financées à 62,8% par les cotisations sociales, le solde étant essentiellement constitué de transferts en provenance de l’étage fédéral.

Par Benoît Mathieu 7 février 2020

Édition: Maxime Delrue & Serge Quoidbach Développement: Benjamin Verboogen

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En 2018, les charges d'intérêt ont rapporté 45 millions au pot de la Sécu. Ce montant n'est pas représenté sur le graphique.

Avec un déficit de 111 millions, les comptes 2018 ne semblent pas loin de l’équilibre. Ce qui ne dit pourtant pas tout. Ce résultat est atteint moyennant le versement, par le Fédéral, d’une dotation d’équilibre de 2,3 milliards. Dotation dont la continuité est entrée dans le flou depuis que 2020 a pris la relève de 2019.

Surtout, la photo ne révèle guère d’où provient la précarité de l’équilibre financier de la Sécu. En tout cas pas d’un dérapage des dépenses, fait valoir la Mutualité chrétienne. Qui, afin d’effectuer pareille démonstration, s’est penchée sur les comptes 2002 à 2019 de la sécurité sociale des travailleurs salariés (qui pèse à elle seule quelque 70 milliards).

Qu’en ressort-il? «Les dépenses sont sous contrôle, assure le secrétaire général Jean Hermesse. Avec un taux de croissance réel de -0,2% entre 2015 et 2019, contre 3,1% de 2003 à 2014.» Pas question donc de parler d’une sortie de route.

La fonte des “cotis”

Afin de se rendre compte de la fragilisation du financement de la Sécu, il faut plutôt se tourner vers les rentrées. Malgré la hausse du taux d’emploi, les recettes de cotisations sociales ont légèrement fondu, en termes réels, entre 2015 et 2019. Politique de réduction des «cotis» oblige.

Le recul est plus ample du côté des dotations (de base et d’équilibre) accordées par l’État. Autant de baisses tout juste compensées par le renforcement du financement alternatif, fait de TVA et de précompte mobilier. De quoi aboutir à une stagnation des recettes depuis 2015.

Le déficit actuel ne provient nullement de dépenses hors de contrôle, mais bien d’un sous-financement, résultat d’un choix politique, conclut Jean Hermesse.

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