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Assurer sa passion exige du sur-mesure

Si vous achetez une nouvelle voiture de prestige ou de sport comme une Ferrari, une Bentley ou une Aston Martin, vous devrez vous adresser à un assureur spécialisé. ©AFP

Si la plupart d’entre nous souscrivent de plus en plus souvent leurs assurances en un clic de souris, ce n’est pas encore le cas dans le segment supérieur. Pour les voitures de collection, ancêtres ou yachts, les maîtres mots sont travail sur mesure et valeur.

«Ma chérie, je viens d’acheter une Porsche. Pas sur un coup de tête. C’est un investissement de bon père de famille.» Frédéric de Haan, codirecteur de l’assureur de niche Vander Haeghen & Co, confirme qu’il ne s’agit pas de fiction. «Cela fait plusieurs années que nous constatons que les personnes fortunées diversifient leur patrimoine. Avec les fluctuations boursières et les taux bas ou négatifs, ils préfèrent s’offrir une voiture de collection ou une belle moto.»

L’assureur spécialisé Jean Verheyen, membre du Groupe AXA, renchérit. «Les riches investissent de plus en plus dans leur passion. La crise du coronavirus n’a fait que renforcer cette tendance. Les voitures de collection et les yachts représentent en quelque sorte leur dernière liberté dans se contexte», explique le directeur Laurent Verheyen.

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Pour rouler dans une voiture exclusive ou naviguer sur son yacht privé, il est obligatoire d’être assuré. Mais pour les passions sortant de l’ordinaire, il n’existe aucune assurance standard pouvant être souscrite en ligne. «Assurer certains hobbies onéreux exige une approche sur mesure. Les clients souhaitent bénéficier du confort d’une bonne assurance afin de ne pas perdre d’argent en cas de problème. Le point de départ d’une assurance est toujours la valeur du bien à assurer», explique Frédéric de Haan. «Les ultra riches préfèrent un package global couvrant l’ensemble de leur patrimoine. Souvent, ils commencent par demander une assurance pour leur maison et ensuite, en toute confiance et confidentialité, ils demandent une assurance sur mesure pour leurs voitures, œuvres d’art, bijoux et autres biens. Ils souhaitent un “one stop-shop”. C’est pourquoi nous assurons aussi les yachts privés depuis quelques années. Nous recevons de nombreuses demandes de nos clients», explique Patricia Dillen de l’assureur Jean Verheyen. Même son de cloche chez Vander Haeghen. «Nous assurons les hobbies, et le golf en est un pour de nombreux clients. Pour le golf, nous proposons une assurance “all in”. La plupart de ces clients possèdent aussi une voiture de luxe», poursuit Frédéric de Haan.

Voitures de collection

On trouve des voitures de collection de tous âges et de toutes catégories. «Il peut s’agir d’un rêve d’enfant comme une 2 CV, d’une vieille Volkswagen Coccinelle ou d’un des premiers modèles de la Golf GTI, dont la valeur oscille entre 20.000 et 25.000 euros», explique Bertrand Vander Haeghen, codirecteur de Vander Haeghen & Co, le leader du marché des assurances pour voitures de collection. Mais certaines valent beaucoup plus. «Nous constatons un engouement croissant pour les voitures de collection exclusives de plus de 500.000 euros. Elles offrent une forme de garantie, en ce sens qu’elles devraient conserver – voire augmenter – leur valeur au fil des ans. Aux côtés de la marque et de l’exclusivité, un autre critère est l’histoire du véhicule. Si l’ancien propriétaire était célèbre ou si la voiture a participé à une course prestigieuse, sa valeur peut sensiblement augmenter. Il y a moins de demandes pour des voitures de collection de moins de 100.000 euros», poursuit Laurent Verheyen. «C’est malgré tout encore un bon moment pour acheter. Le marché n’est plus spéculatif, c’est la passion qui détermine le prix.»

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La Porsche reste une marque iconique. «70% des Porsche fabriquées jusqu’à présent sont toujours en circulation. Peu importe leur âge, elles conservent toujours une certaine valeur», explique Frédéric de Haan. «Au fil des années, les prix ont fortement fluctué. Une Porsche 911 des années 80 valait 30.000 euros il y a cinq ans. Aujourd’hui, il faut facilement débourser de 50.000 à 60.000 euros. Les gens investissent pour tirer un certain plaisir tout en sachant qu’ils pourront rapidement la revendre avec une belle marge

Quid en cas de dégâts? «On trouve encore des pièces de rechange d’origine pour tous les modèles, y compris ceux qui datent des années 60. Si un ancien modèle est endommagé, les réparations coûteront cher, mais elles en vaudront la peine. Leur valeur ne cesse d’augmenter», explique Bertrand Vander Haeghen.

L’assurance d’une voiture de collection est généralement basée sur une valeur déterminée par un expert. «Chez nous, cette valeur d’expertise reste identique pendant trois ans, mais il arrive que l’on doive réévaluer plus souvent certaines voitures pour bénéficier d’une couverture adéquate. Les clients sont souvent bien au courant de l’évolution de la valeur de leur voiture», poursuit Patricia Dillen. «Pour les collections importantes – qui comportent des voitures moins chères – nous travaillons souvent sur la base de la valeur estimée par le client.»

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L’assurance d’une voiture de collection peut déjà commencer bien avant qu’elle ne soit dans son garage. «Le marché des voitures de collection s’internationalise. De plus en plus de clients achètent leur voiture aux États-Unis ou au Qatar. Nous pouvons également assurer la voiture pendant son transport», explique Laurent Verheyen. Lorsque la voiture arrive en Belgique, l’assurance varie en fonction de l’usage que le client fera du véhicule. Certains acheteurs sont de simples investisseurs: ils aiment pouvoir contempler leur voiture, mais ne la sortent jamais du garage. «Ce type de collectionneur construit souvent un bâtiment séparé, parfois équipé d’ascenseurs à voitures, pour garer ses véhicules. Les voitures sont assurées contre le vol et l’incendie», précise Patricia Dillen.

«Pour les collections que nous assurons, nous réalisons une étude de risque sur place. Nous vérifions s’il est nécessaire de prendre des mesures préventives contre l’incendie ou d’installer un système d’alarme pour le bâtiment. Nous avons en effet des clients qui possèdent de véritables musées privés», confie Bertrand Vander Haeghen.

«Le taux de base de la prime pour une voiture de collection en état de rouler est de 1% de la valeur assurée.»

Patricia Dillen
Assureur Jean Verheyen

La majorité des collectionneurs sont des passionnés qui aiment conduire leur voiture. Ils sont couverts par une assurance «omnium». Ces polices sont-elles coûteuses? «La prime n’est pas excessivement chère en comparaison avec les assurances auto traditionnelles, car ces voitures ne roulent généralement pas beaucoup. Le taux de base de la prime pour une voiture de collection en état de rouler est de 1% de la valeur assurée. Pour une voiture valant 50.000 euros, la prime annuelle est donc de 500 euros. L’assurance obligatoire responsabilité civile n’est pas comprise, elle doit être souscrite auprès d’un assureur IARD», ajoute Patricia Dillen.

«La prime pour une voiture qui ne sort pas du garage est comparable à la prime pour une œuvre d’art. Elle se monte généralement à 3,5 pour mille, ce qui revient à 175 euros pour une voiture de 50.000 euros», poursuit-elle.

Le type de couverture varie selon les assureurs. Par exemple, une police pour une voiture de collection ou de prestige souscrite chez Vander Haeghen peut également comprendre une couverture responsabilité civile, assistance juridique ou assurance conducteur. Le service de dépannage est compris.

Voitures de prestige et de sport

Si vous achetez une nouvelle voiture de prestige ou de sport comme une Ferrari, une Bentley, une Aston Martin, une Lamborghini ou une Rolls-Royce, la majorité des assureurs IARD ne vous permettront pas de souscrire une assurance omnium et vous devrez vous adresser à un assureur spécialisé. «Nous assurons les voitures de prestige pendant tout leur cycle de vie», explique Frédéric de Haan. «Nous commençons par une assurance tous risques pour l’usage quotidien du véhicule sur la base du prix d’achat jusqu’à ce que la voiture ait dix ans. Ensuite, la voiture entre dans la catégorie “young timer”. Nous l’assurons alors sur la base de la valeur fixée par un expert, valeur qui est parfois plus élevée que le prix d’achat.»

À partir de 25 ans, la voiture rejoint la catégorie des «old timers» ou des voitures de collection. Cette assurance augmente-t-elle de manière exponentielle au fil des années? «Non, le montant de la prime peut surprendre positivement. Nous savons que plus la valeur d’une voiture augmente, plus son propriétaire en prend soin. Une Porsche de sept ans et d’une valeur de 30.000 euros passera parfois la nuit sous la pluie, mais si elle vaut 70.000 euros, il est probable qu’elle dormira dans un garage. Vous pouvez comparer les voitures avec les œuvres d’art. Plus la valeur augmente, plus l’œuvre aura de chance d’être exposée à une place de choix dans un musée», explique Frédéric de Haan.

«Certains modèles sont tellement exclusifs que leur valeur dépasse quasi immédiatement leur prix d’achat au moment où elles sortent de la chaîne de production. Par exemple, certaines Ferrari sont produites en nombre très limité et la liste d’attente est longue. Parfois, vous devez déjà être propriétaire d’une voiture de la marque pour pouvoir acheter le nouveau modèle», poursuit Laurent Verheyen. «Ces voitures exclusives exigent une assurance ad hoc

Motos

Aux côtés des voitures de collection, certaines motos font aussi battre les cœurs. «Il s’agit de scooters et motos de collection âgés de quelques dizaines d’années et avec lesquels on peut encore rouler. Aujourd’hui, les Café racers – comme la BMW R nine T ou Ducati Scrambler – sont de plus en plus recherchées. Ces motos transformées en modèles de sport combinent la modernité et la nostalgie», indique Bertrand Vander Haeghen. «Elles ont également besoin d’une assurance sur mesure.
En cas d’accident, les dégâts sont plus importants qu’avec une voiture, et cela se termine souvent par une perte totale. Dès lors, il est conseillé de souscrire une assurance omnium.

Les conducteurs sont parfois des motards chevronnés, mais il arrive aussi que ce soient des trentenaires, quadras ou quinquas ayant enfin décidé de s’offrir la moto de leur rêve pour leur anniversaire.

Bateaux de plaisance

Vous possédez un voilier, un bateau à moteur, un dériveur ou un jet-ski? «De nombreux clients ont leur bateau amarré dans un port de la Méditerranée et peuvent l’assurer via les autorités portuaires locales, mais nous remarquons que de nombreux propriétaires font davantage confiance à leur courtier personnel», constate Laurent Verheyen. «Pour les bateaux de plaisance, il n’y a pas de prime fixe. Plusieurs critères entrent en jeu: s’agit-il d’un voilier ou d’un bateau à moteur? Quelle est la puissance du moteur? Dans quels matériaux le bateau est-il construit? Quelle est sa longueur? Sa valeur? Nous proposons une police “all in” qui couvre la responsabilité envers les tiers, les dommages corporels, le contenu, et parfois aussi les frais de recherche et de sauvetage en mer», explique Patricia Dillen. Pour vous donner une idée: la prime annuelle pour un voilier de 250.000 euros est de 1.545 euros.

Assurez-vous contre un "hole in one"

Vous avez peut-être vu les images époustouflantes du golfeur espagnol Jon Rahm lors du Master d’Augusta aux États-Unis. Pendant un entraînement, sa balle est arrivée dans le trou en un seul coup après avoir ricoché trois fois sur l’eau. La tradition veut que dans ce cas le joueur offre une tournée générale à tous les membres du club. Mais vous pouvez vous assurer contre un «hole in one». Le cas échéant, la Golf Guard Insurance de Vander Haeghen vous paiera 200 euros pendant une compétition officielle. Cette couverture fait partie d’une assurance golf plus large que les joueurs peuvent souscrire à partir de 65 euros par an. Elle couvre aussi bien les dommages corporels du golfeur que le vol, la perte ou les dégâts accidentels à l’équipement de golf.

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