À Bruxelles, la vitesse des automobilistes continue de baisser

Cela fait déjà trois ans que la Région bruxelloise est officiellement devenue une zone 30. Cela signifie que la vitesse maximale par défaut n'est plus le 50 km/h qui devient au contraire une exception, signalée par des panneaux ad hoc sur les axes concernés.

Pour la ministre régionale à l'origine de la mesure, Elke Van den Brandt (Groen), le bilan est évidemment positif: "Moins d'accidents, moins de victimes, moins de bruit: la ville 30 rend notre ville plus agréable, plus vivable et une des pionnières en Europe, avec des villes comme comme Prague et Amsterdam qui suivent le même chemin."

Comme chaque année, Bruxelles Mobilité a communiqué quelques chiffres sur le sujet. Le premier constat assez clair concerne la baisse constante des vitesses pratiquées. Selon les mesures effectuées sur 80 lieux de la capitale, à l'aide de caméras peu visibles et toujours dissociées de points de contrôle, la vitesse pratiquée dans les zones 30 historiques est passée de 29,4 km/h en novembre 2020 à 26,9 km/h en novembre 2023. Sur les anciens axes à 50 désormais limités à 30, la vitesse moyenne s'élève à 30,1 km/h contre 33,6 km/h il y a trois ans. Enfin, sur les axes toujours à 50, on atteint une moyenne de 39 km/h contre 44,7 km/h en 2020.

Bon pour les piétons

Cette diminution de vitesse a un effet direct sur la réduction du nombre et la gravité des accidents, selon Bruxelles Mobilité qui parle d'un "effet Ville 30". Mais cet impact nous semble toutefois peu perceptible lorsque l'on regarde les chiffres globaux. On dénombre 3.207 accidents pour les trois premiers trimestres de 2023 contre 3.350 pour les trois premiers trimestres de 2019 qui reste l'année de référence puisque 2020 fut marquée par le covid.

Comment expliquer une différence aussi légère? Il faut procéder à une analyse par catégorie d'usagers. Les piétons, les automobilistes et leurs passagers sont les grands gagnants de la politique Ville 30. Pour ces deux types d'usagers, on atteint le nombre de victimes le plus bas depuis 2010.

En revanche, on observe un nombre de cyclistes blessés plus important qu'en 2019, mais ce constat doit bien entendu tenir compte du report modal vers le vélo observé ces dernières années à la suite de la crise sanitaire et de la multiplication des infrastructures. Ce qui empêche aussi d'obtenir une progression plus franche dans les chiffres, ce sont les accidents à trottinettes. Alors qu'ils n'étaient qu'au nombre de 90 en 2019, on en a recensé 383 l'an dernier.

Mais c'est déjà mieux qu'en 2022 avec 544 blessés et avec la limitation des trottinettes électriques partagées effective en février prochain, la Région bruxelloise obtiendra sans doute de meilleures statistiques en 2024.