La Cour des comptes épingle les chantiers de Bruxelles Mobilité
Des insuffisances au niveau des marchés publics et du suivi des chantiers font tiquer l'opposition MR. La ministre de la Mobilité annonce le recrutement d'agents de contrôle.
"La gestion des chantiers en voirie par Bruxelles Mobilité ne permet pas d'en maîtriser les délais ni les coûts." Les raisons? "Une mauvaise connaissance de l'état du réseau, une mauvaise préparation des dossiers et de nombreuses faiblesses dans le suivi de l'exécution des chantiers." La Cour des comptes n'est pas tendre avec Bruxelles Mobilité dans un avant-projet de rapport d'audit que L'Écho a pu consulter.
"Le réseau de voiries régionales ne fait plus l'objet d'inspections régulières."
L'organisme de contrôle a analysé 14 chantiers coordonnés en 2019 et 2020 par l'administration bruxelloise. "Le réseau de voiries régionales ne fait plus l'objet d'inspections régulières", déplore la Cour. Elle pointe également les procédures de marché public pratiquées par Bruxelles Mobilité. Sans entrer dans un jargon trop technique, retenons que souvent, les procédures utilisées pour des chantiers d'ampleur – comme la rénovation complète d'une voirie – sont en fait destinées à des opérations plus modestes.
Seul le prix compte
Le second constat a des conséquences plus concrètes. La Cour "constate que les marchés publics de travaux de voiries examinés sont attribués sur le seul critère du prix, ce qui fait reposer toute erreur dans l'estimation du délai
nécessaire pour le chantier sur la seule administration et limite la mise en concurrence au seul paramètre du prix", dit le rapport. "C'est ainsi que dans un des dossiers examinés, l'adjudicataire a laissé le chantier en suspens pendant trois mois tout en ayant réussi à le terminer dans le délai imparti." Une mise en concurrence sur base des délais d'exécution permettrait d'éviter les mauvaises évaluations du timing de certains chantiers, dit la Cour.
"Encore une fois, ce sont les Bruxellois qui paient l’addition en termes économiques, de sécurité, de mobilité, etc."
Mardi, Elke Van den Brandt (Groen), ministre bruxelloise de la Mobilité était interpellée sur le sujet par Aurélie Czekalski (MR), députée de l'opposition. "Encore une fois, ce sont les Bruxellois qui paient l’addition en termes économiques, de sécurité, de mobilité, etc.", déplore cette dernière. "Le gouvernement bruxellois et les administrations qui en dépendent se doivent d’être exemplaires."
Dans l'attente d'un rapport définitif qui sera alimenté par les réponses de Bruxelles Mobilité, la ministre évoque l'urgence sanitaire qui a nécessité un régime exceptionnel d'autorisations de chantiers. Administration en pleine réforme, Bruxelles Mobilité a par ailleurs pris des mesures pour améliorer la communication entre les acteurs et la gestion de ses actifs, assure la ministre Van den Brandt. Enfin le recrutement prochain de nouveaux agents de contrôle devrait bientôt améliorer le suivi des chantiers.
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