La Ville de Bruxelles va supprimer les doublons avec son CPAS
Des groupes de travail doivent instaurer et renforcer des synergies entre l'administration communale et le CPAS en matière de RH, finances, IT ou encore de la communication.
Encore loin de la fusion opérée en Flandre entre les communes et les CPAS, la Ville de Bruxelles et son centre public d'action sociale planchent depuis plus d'un an sur la façon d'instaurer et de renforcer des synergies entre les deux entités. Les communes et les CPAS entretiennent déjà des liens organiques étroits, mais il s'agit bien de deux entités juridiques distinctes.
Des groupes de travail réunissant des collaborateurs des deux institutions ont été constitués pour identifier les domaines concernés, avec des premiers résultats annoncés en 2025. "Nous visons essentiellement les services de support en essayant d'analyser au cas par cas jusqu'où on peut aller dans la mutualisation, voire la fusion de certains services. L'objectif est que l'entité CPAS devienne plus efficace. Quand on aura supprimé les doublons, il y aura une économie à la clé, mais ce n'est pas le but premier", précise d'emblée le président du CPAS, Khalid Zian (PS).
Un déménagement des services de supports du CPAS est prévu pour l'horizon 2026. Les agents quitteront les Marolles pour rejoindre le bâtiment Brucity dans l'hypercentre.
Déménagement en 2026
Concrètement, les services ciblés sont l'informatique, les ressources humaines, les finances, le juridique, la communication, les archives, les achats, l'imprimerie, la flotte automobile, la gestion et la maintenance des bâtiments publics.
Après analyse, le degré de synergie appliqué ne sera pas identique pour chacun des domaines. Dans certains cas, il s'agira d'une simple mutualisation passant par le partage de procédures et de logiciels. Par exemple, le logiciel HRA de gestion du personnel déjà utilisé au sein de l'administration communale pourrait être généralisé.
Dans d'autres cas, il est question d'une collaboration plus étroite et d'un partage des tâches, voire d'une intégration totale. Ce n'est pas encore tranché, mais ces services en commun pourraient être l'imprimerie et l'audit. Le rapprochement des services informatiques est aussi à l'étude. Enfin, un déménagement des services de supports du CPAS est prévu pour l'horizon 2026. Les agents quitteront les Marolles pour rejoindre le bâtiment Brucity dans l'hypercentre.
"Le but est d'apporter plus de latitude et de moyens. Quand on a fait la rationalisation hospitalière, on n'a pas soigné moins de gens."
Soutien social renforcé
Alors que la dotation de la Ville à son CPAS avoisine la centaine de millions d'euros, le but n'est pas de revoir ce montant à la baisse. Les moyens dégagés par les synergies seront réinjectés dans les politiques sociales, assure le bourgmestre Philippe Close (PS) qui rappelle que le CPAS concentre déjà toutes les politiques sociales et pas uniquement le suivi des bénéficiaires du RIS (revenu d'intégration sociale). Les ressources libérées pourront donc profiter aux étudiants, aux seniors ou encore aux familles monoparentales. "On planche pour l'instant sur la création d'un réseau de baby-sitters subsidié pour permettre à ces parents solos, des mamans en majorité, d'avoir une soupape", pointe Khalid Zian.
Pourquoi ne pas viser une fusion commune-CPAS comme au nord du pays ? "Ils ont moins de personnes au CPAS que nous, mais nous n'avons pas de tabou. La seule chose à préserver en l'état, c'est le comité spécial de l'action sociale et nos assistants sociaux", indique Philippe Close qui dit d'ailleurs s'inspirer de ce qui a été fait pour les maisons de repos. "Depuis le covid, elles ne sont pas pleines et la situation budgétaire est compliquée pour plusieurs communes qui ont du mal à s'en sortir seules. La Conférence des bourgmestres a missionné le réseau Iris pour étudier certains regroupements des maisons de repos."
Le socialiste se dit convaincu qu'il faut aller vers des réformes internes à Bruxelles. "Mais il ne faut pas en avoir peur. Le but est d'apporter plus de latitude et de moyens. Quand on a fait la rationalisation hospitalière, on n'a pas soigné moins de gens", conclut-il.
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