De plus en plus de Belges veulent un délai pour payer leur facture d'énergie
Les clients des fournisseurs d’énergie sont de plus en plus nombreux à demander des plans de remboursement. Les acomptes moyens augmentent, mais restent insuffisants pour faire face à la hausse des prix.
Malgré les décisions gouvernementales déjà prises, comme l’extension du tarif social, le niveau des prix de l’énergie place les ménages dans un grand désarroi. Si les mesures fédérales destinées à atténuer la crise énergétique pour les consommateurs, comme la prime de chauffage de 100 euros et la baisse de la TVA sur l’électricité, ne sont pas encore entrées en vigueur, le gouvernement De Croo examine d’ores et déjà un nouveau train de mesures. On cite ainsi une baisse de la TVA sur le gaz et une réduction des prix à la pompe. Une étude de la KUL montre que ces nouvelles aides sont nécessaires dans la mesure où ce sont surtout les classes moyennes qui ressentent le choc des prix.
"Ces dernières semaines, le nombre de plans de remboursement a augmenté de plus de 50%", précise Hellen Smeets, la porte-parole du leader du marché de l’énergie, Engie Electrabel. Cette augmentation s’explique par les hausses récentes des tarifs, mais également par la crise du covid et les inondations de cet été. Chez TotalEnergies (ex-Lampiris), la progression du nombre de plans de remboursement est de 35% par rapport à l’an dernier. "Les clients sont toujours plus nombreux à devoir payer un complément et à demander un plan de remboursement pour le régler", déclare-t-on chez Luminus (EDF).
À présent, le fournisseur Eneco observe surtout un gonflement du montant des plans de remboursement, qui progresse proportionnellement au montant total facturé.
Mega indique une légère progression, de mois en mois, du nombre de plans de remboursement. "Il n’est pas encore inquiétant: les demandes concernent moins de 1% des clients. Cela s’explique par le fait que Mega a relevé les acomptes de manière proactive", souligne sa porte-parole Elsie Van Linthout.
Acomptes
De nombreux fournisseurs recommandent, en effet, depuis des mois à leurs clients d’adapter leurs acomptes. "Pour éviter de mauvaises surprises, l’acompte mensuel devrait passer de 80 euros à 145 euros pour l’électricité et de 100 à 260 euros pour le gaz naturel", explique Fabrizio Rossi, directeur opérationnel chez TotalEnergies.
Eneco prévient que les acomptes de très nombreux clients sont encore trop bas actuellement. "Les acomptes sont supérieurs en moyenne de 20% (142 euros) à ceux de l’an dernier (119 euros), mais ils sont encore loin, malgré nos efforts de sensibilisation, de correspondre aux tarifs actuels."
La facture moyenne pour le gaz et l’électricité est passée d’un montant compris entre 1.800 à 1.900 euros au premier semestre de 2021 à une note de 3.500 à 3.800 euros actuellement, en raison de la mauvaise gestion des stocks de gaz en Europe et du conflit avec la Russie, explique-t-on chez Mega. "Nous craignons le maintien des prix à un niveau élevé au moins jusqu’à la fin de 2023", souligne Elsie Van Linthout.
Questions
En réalité, cela fait des mois que les fournisseurs sont submergés de questions posées par leurs clients. "Les clients sont très inquiets. La plupart des questions portent sur la hauteur des factures et du tarif variable", précise Claire Müller, la responsable des relations clients chez Total Energies.
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