Bart De Wever demande des pistes d'économies aux services publics
Les présidents de la N-VA, de Vooruit, du CD&V, du MR et des Engagés se sont réunis pour la première fois en vue de former le prochain gouvernement. La BNB leur rappelle l'ampleur du défi budgétaire qui se présente à la Belgique.
Une dynamique s'enclenche au niveau fédéral, un peu plus de trois semaines après les élections. Mercredi dernier, Bart De Wever a été désigné préformateur du prochain gouvernement par le palais royal, mettant un terme à la période d'information sans toutefois lancer une réelle formation. Une formule qui laissait déjà deviner une forme de compromis entre les cinq partis (N-VA, CD&V, Vooruit, MR et Engagés) pressentis pour former la prochaine majorité.
Depuis plusieurs jours en effet, N-VA, MR, CD&V et Engagés ne voient guère ce qui empêche le quintet de se lancer dans les négociations proprement dites, alors que les forces en présence à la Chambre - les nouveaux députés prêteront serment jeudi - ne laissent que peu de chance à d'autres alliances.
Mais jusqu'ici, Vooruit freinait le tempo pour réaffirmer son statut de parti de gauche au sein de l'équipée qualifiée de centre-droit, notamment en attirant l'attention sur la protection du budget des soins de santé. Pas question pour les socialistes flamands d'offrir trop facilement leur soutien à un ensemble qui ressemble à la coalition droitière du gouvernement Michel (N-VA, CD&V, Open Vld, MR).
Ce premier tour de table a surtout tourné autour de la question budgétaire, sans vraiment rien apprendre de neuf aux négociateurs, précisent plusieurs sources.
Grisaille budgétaire
Cette phase de chauffe post-électorale a pris fin ce lundi avec une première réunion entre les présidents des cinq partis en présence, pour assister à une présentation macro-économique de la Banque nationale. "On doit désormais passer du temps à mieux s'apprivoiser plutôt que de rester chacun à distance avec exclusivement des bilatérales", a commenté le président des Engagés, Maxime Prévot, à son arrivée à la BNB.
La présidente de Vooruit, Melissa Depraetere, a toutefois précisé que la réunion du jour ne portait pas sur la participation de son parti, qui se maintient encore à distance. "Il s'agissait d'une première réunion et nous verrons comment nous ferons avancer les choses", disait-elle.
Ce premier tour de table a surtout tourné autour de la question budgétaire, sans vraiment rien apprendre de neuf aux négociateurs, précisent plusieurs sources.
La BNB rappelait lundi aux protagonistes fédéraux les points noirs de la situation belge: un endettement promis à une hausse répétée d'année déficitaire en année déficitaire. La question de l'assainissement budgétaire est donc centrale pour le prochain gouvernement, estime la banque.
Le préformateur avait pris les devants en envoyant un courrier à tous les services publics fédéraux pour identifier des pistes d'économies dans le fonctionnement de l'État. L'idée est de cibler les coupes budgétaires, une approche qui tranche avec celle du gouvernement Michel qui avait imposé des réductions linéaires (de 2%) de dépenses à tous les départements.
Nucléaire et défense au menu
La BNB plaide, de son côté, pour le respect des règles budgétaires européennes avec un retour sous les 3% de déficit le plus rapide possible. Ce qui nécessite un effort d'au moins 5 milliards par an pendant 5 ans. Une réforme du marché de l'emploi, accompagnée d'une politique volontariste en matière de réduction du nombre de malades de longue durée, doit pouvoir faire monter le taux d'emploi lors de la prochaine législature, préconise la BNB.
Bart De Wever a balisé la suite des négociations. Outre la question budgétaire, Conner Rousseau (Vooruit), Georges-Louis Bouchez (MR), Sammy Mahdi (CD&V) et Maxime Prévot (Engagés) et leurs négociateurs se retrouveront mardi pour discuter de deux thèmes: le nucléaire et la défense.
On le sait, les cinq partis pourraient s'entendre pour faire passer la prolongation de 10 à 20 ans des réacteurs Doel 4 et Tihange 3, voire de prolonger d'autres réacteurs qui sont pour l'heure promis à la fermeture. Une volonté qui annonce de nouvelles négociations difficiles avec Engie.
Par ailleurs, la N-VA fait de la trajectoire Otan une priorité. Pour rappel, le refinancement de la Défense, décidé sous le gouvernement De Croo, mène à un budget équivalent à 1,54 points de PIB à l'horizon 2029. Encore loin des 2% demandés par l'alliance.
- Pour la première fois, N-VA, CD&V, Vooruit, MR et Engagés se sont réunis autour du préformateur Bart De Wever en vue de former le prochain gouvernement.
- Au centre de ces premières discussions, la question budgétaire dont la gravité a été rappelée aux négociateurs par la Banque nationale.
- Les cinq partis se retrouvent mardi pour discuter du budget de la Défense et de l'avenir du nucléaire.
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