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Doel 4 est à l'arrêt jusqu'au 30 novembre au moins

Les armatures de la coupole de Doel 4, que l'on aperçoit en arrière-plan à droite, sont endommagées. ©BELGA

Doel 4 est à l’arrêt jusqu’au 30 novembre au moins. Les armatures de la coupole du réacteur sont endommagées. Des inspections complémentaires doivent être menées.

Doel 4, qui comme Tihange 3, doit être prolongé pour dix ans, est à l’arrêt pour maintenance depuis le 28 août. Le redémarrage avait été retardé une première fois au 23 octobre. Puis, il y a quelques jours, son exploitant a repoussé ses prévisions de redémarrage au 30 novembre dans le système Remit, destiné à informer les acteurs du marché, à cause de dommages aux armatures du béton de la coupole de l’enceinte extérieure, annonce Le Soir ce lundi.

"En perçant des "regards" dans l'enceinte extérieure du réacteur, nous avons constaté des dommages. Nous devons dès lors en vérifier la nature et l'étendue."

Olivier Desclée
Porte-parole d'Engie Belgique

"Dans le cadre du programme LTO (pour long term operation, c’est-à-dire la prolongation de dix ans de la durée de vie du réacteur, NDLR), nous avons mené des inspections supplémentaires, en perçant des 'regards' dans l’enceinte extérieure du réacteur, et nous avons constaté des dommages. Nous devons dès lors en vérifier la nature et l’étendue", explique Oliver Desclée, porte-parole d’Engie en Belgique.

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Pas de risque pour la population

L’AFCN, le gendarme de la sûreté nucléaire, a été averti. "Nous attendons des informations complémentaires de l’exploitant, mais dans l’immédiat, il n’y a aucun risque pour la population, les travailleurs et l’environnement", réagit Mélanie Boulanger, porte-parole. Les réacteurs belges sont pourvus d’une double enceinte pour protéger le circuit primaire du réacteur, et c’est ici l’enceinte extérieure, qui doit protéger les installations contre des accidents d’origine externe, comme la chute d’un avion, qui est affectée.

Le cabinet de la ministre de l’Energie Tinne Van der Straeten (Groen), également mise au courant, se veut rassurant quant à la sécurité d’approvisionnement. "La situation est meilleure qu’en 2018 ou en 2020: la zone offshore est 100% opérationnelles, les interconnexions avec les pays voisins ont été renforcées, et le parc nucléaire français est davantage disponible qu’annoncé." Par précaution, la ministre a tout de même demandé à Elia d’analyser le scénario d’une indisponibilité de Doel 4 pendant tout l’hiver, mais les premiers éléments laissent penser qu’il n’y aurait pas de problème majeur.

Un point d'interrogation pour la prolongation

Reste la question de savoir quel impact ces dommages pourraient avoir sur la prolongation du réacteur pour dix années supplémentaires. Engie se montre prudent quant à l’ampleur des dégâts, mais se montre confiant quant à la possibilité de remédier au problème avant cette prolongation. "Nous ferons les réparations éventuelles qui s’imposent", indique Oliver Desclée.

Reste à savoir si ces problèmes n'affecteront pas le coût de la prolongation. Mais à ce stade, les frais de réparation vont être pour Engie.

Reste à voir si cela n’affectera pas le coût de cette prolongation. L'accord signé entre l'État belge et Engie prévoit que l'État prendra à sa charge 50% des investissements nécessaires. Et il offre aussi au propriétaire des centrales une garantie de rentabilité sur ces investissements. Plus ces derniers sont élevés, plus l'addition sera lourde pour l'État. "Mais à ce stade, les frais de réparation vont être pour Engie, précise Olivier Desclée. Les autorités belges ne contribuent qu’aux coûts d’étude."

L’enceinte de Doel 4 avait déjà fait l’objet de réparations en 2014, mais qui portaient sur le béton lui-même, pas sur les armatures. En 2017, une dégradation du béton avait aussi été découverte à Doel 3, puis à Tihange 2, Tihange 3 et Doel 4, mais dans des bunkers annexes aux réacteurs, soumis à d’importants relâchements de vapeur, ce qui avait entraîné de sérieuses inquiétudes concernant la sécurité d’approvisionnement du pays en électricité, et obligé à séquencer les réparations. "La cause ici est autre. Nous soupçonnons qu’elle s’explique par l’environnement salin", note encore Olivier Desclée.

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