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La situation se dégrade sur le front des faillites

Pour Eric Van den Broele (GraydonCreditsafe), "il y a fort à craindre que la tendance à la hausse se poursuive au cours des prochains mois." ©siska vandecasteele

Les faillites ont augmenté de 14% au premier trimestre, ce qui nous ramène au niveau qui prévalait avant la crise du covid. La suite de l’année ne s’annonce pas très bonne.

En mars 2024, le nombre de faillites en Belgique a augmenté de 6,2% par rapport à mars 2023. Avec un total de 1.018 faillites comptabilisées par GraydonCreditsafe, société de collecte d’informations économiques et financières, on est revenu au niveau qui prévalait pendant les années 2017-2020, avant que la crise du covid ne vienne chambouler l’économie.

En Flandre, on est même au-dessus puisqu’avec 611 faillites, c’est le pire mois de mars jamais enregistré dans le nord du pays.

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Sur l’ensemble du premier trimestre 2024, les tribunaux ont prononcé 3.053 faillites, soit 14,1% de plus qu’au premier trimestre 2023. La hausse a été de 11% en Flandre, de 8,6% en Wallonie et de 31% à Bruxelles.

648
faillites
La construction enregistre une augmentation de 11,5% du nombre de faillites pour l’ensemble du pays. Avec 648 faillites, c'est un record.

L'horeca malmené

La progression à Bruxelles s’explique principalement par le nombre important de faillites dans l’horeca (+52% sur un an). Le secteur a été malmené ces dernières années (crise sanitaire, indexations salariales, prix de l’énergie) et les faillites suivent en général avec un certain délai.

De plus, les gens consomment moins qu’avant lorsqu’ils vont au restaurant, observe Eric Van den Broele, directeur du service d’étude de GraydonCreditsafe : "Ils prennent moins souvent un menu complet et le pousse-café a pratiquement disparu des habitudes."

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La construction digère mal la remontée des taux

La construction enregistre une augmentation de 11,5% du nombre de faillites pour l’ensemble du pays. Avec 648 faillites, c'est un record. En cause, le contexte économique défavorable (remontée des taux d’intérêt notamment), mais aussi et surtout au nettoyage des sociétés frauduleuses (sociétés fantômes et autres coquilles vides) opéré par les tribunaux.

Le secteur du transport a également souffert, avec une progression des faillites de 9,7% au premier trimestre. D’après GraydonCreditsafe, c’est le résultat de la remontée des prix du carburant.

Le commerce de voitures et les garages ont connu un très mauvais début d’année, avec 27,8% de faillites en plus sur un an. "Cette évolution résulte de tendances structurelles, comme l’électrification du parc automobile. De plus, les marques reprennent de plus en plus les choses en mains pour la vente de leurs véhicules, tandis que les garagistes génèrent moins de revenus à partir des travaux d’entretien", indique Eric Van den Broele.

"Beaucoup d'entreprises subissent encore les effets du triple choc qu’elles viennent d'encaisser: factures d'énergie, indexations salariales et remontée des taux d'intérêts."

Eric Van den Broele
GraydonCreditsafe

Plus de 5.000 emplois perdus

Les 3.053 faillites enregistrées depuis le début de l’année représentent la perte de 5.888 emplois, dont 1.293 rien que pour l’horeca (+47% sur un an). Les trois plus grosses faillites enregistrées depuis le début de l’année concernent les entreprises MC Three Carpets à Waregem (262 emplois perdus), l'entreprise horeca Spookje à Gand (116 emplois) et le fabricant de produits cosmétiques Soprodal à Paal (113 emplois).

Que nous réserve la suite de l’année? Pour Eric Van den Broele, il y a fort à craindre que la tendance à la hausse se poursuive: "Les dossiers s’accumulent dans les tribunaux et beaucoup d’entreprises subissent encore les effets du triple choc qu’elles viennent d’encaisser : factures d’énergie, indexations salariales et remontée des taux d’intérêts."

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