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analyse

Les agriculteurs annoncent de nouvelles actions en novembre

En début d'année, les routes belges et les institutions européennes avaient été le théâtre de manifestations monstres de la part des agriculteurs. ©AFP

L'annonce d'une conclusion imminente de l'accord Mercosur a rallumé la flamme de la colère auprès des agriculteurs, qui ne sont pas libérés de leurs autres problèmes.

La colère monte à nouveau dans les fermes. Les causes sont nombreuses, mais ce qui a à nouveau mis le feu aux poudres, c'est l'annonce, la semaine dernière, d'une conclusion imminente du Mercosur, l'accord de libre-échange entre l'Union européenne d'une part, et le Brésil, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et la Bolivie d'autre part.

Du côté de la Fugea, le syndicat agricole, on s'est fendu d'un communiqué menaçant d'une nouvelle mobilisation. Des actions à Bruxelles sont envisagées. Quoi et quand? La décision n'est pas encore prise. Pour l'heure, les agriculteurs sont dans leurs champs, profitant de l'embellie météorologique pour boucler leurs travaux.

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"Va-t-on aller manifester avec la société civile et notamment les ONG qui, comme nous, contestent ce Mercosur? Va-t-on aller interroger les ministres? Pour l'instant, ça s'enflamme sur nos réseaux et nos messageries. Mais la décision sera prise d'ici une quinzaine de jours", assure Hugues Falys, le porte-parole de la Fugea.

L'Allemagne et l'Espagne l'encouragent, pour des raisons commerciales et culturelles. Mais d'autres États ou régions, comme la Wallonie, coincent.

Opposition au Mercosur

Les griefs à l'encontre de cet accord sont nombreux: respect de normes sanitaires et de qualité différentes d'un côté et de l'autre de l'Atlantique, déforestation au Brésil, concurrence déloyale, etc. Le Mercosur promet la suppression des droits de douanes et est surnommé "Cars for cows" parce qu'il devrait particulièrement ouvrir le marché des voitures d'un côté, et de la viande de l'autre.

Cet accord va-t-il enfin connaître un aboutissement, après une vingtaine d'années de palabres? Il y a bataille. L'Allemagne et l'Espagne l'encouragent, pour des raisons commerciales et culturelles. Mais d'autres États ou régions, comme la Wallonie, coincent, demandant davantage de garanties. Le volet agricole de cet accord commercial fait particulièrement débat.

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Si la Commission européenne valide le texte actuel, il devra ensuite passer par le vote du Parlement. Rien n'est encore fait.

En France aussi, les syndicats agricoles, furieux, ont lancé un appel à une mobilisation à partir de mi-novembre.

"Toutes les raisons de notre colère du début de l'année restent présentes."

Hugues Falys
Porte-parole de la Fugea

Langue bleue et coûts

La FJA, la fédération des jeunes agriculteurs, a, elle aussi, étalé son mal-être, pointant cet accord de libre-échange, mais aussi le virus de la langue bleue."Les secteurs laitier et viandeux sont gravement touchés par la fièvre catarrhale (FCO) et l'aide de la Région wallonne ne couvrira même pas la vaccination rendue obligatoire par le fédéral", constate la FJA. Pour rappel, les éleveurs de bovins et ovins devront payer eux-mêmes le vaccin.

En outre, signale la fédération, les rendements médiocres liés aux conditions climatiques et les prix inférieurs aux coûts de production touchent aussi fortement les secteurs betteravier et céréalier.

Paperasse

"Toutes les raisons de notre colère du début de l'année restent présentes", résume le porte-parole de la Fugea. "Les prix agricoles sont très mauvais à cause de la politique ultralibérale. Du côté de la simplification administrative, il y a eu des avancées, mais trop peu."

Le porte-parole de la nouvelle ministre de l'Agriculture Anne-Catherine Dalcq rappelle que certains éléments avaient été mis rapidement en place, que d'autres réformes sont en cours, mais que certains points demandent plus de temps. "Nous avons tout un plan pour la simplification administrative, avec un volet pour les agriculteurs. Cela va se faire tout au long de la législature, avec des rendez-vous de vérification deux fois par an."

Seul baume au cœur: "les semis actuels se font dans de bonnes conditions", se réjouit Hugues Falys, occupé sur ses champs en ce mercredi matin. Contrairement aux semis de betteraves au printemps dernier, très tardifs à cause du mauvais temps, qui ont entraîné "un mauvais rendement en sucre".

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Marianne Streel démissionne de la présidence de la FWA

Marianne Streel, réélue l'an dernier à la présidence de la Fédération wallonne de l'Agriculture (FWA), a présenté sa démission, selon un communiqué du syndicat agricole. L'agricultrice de Rhisnes (Namur) se trouvait dans l'incapacité de remplir ses fonctions depuis le mois d'août pour raison de santé.

Une élection sera prochainement organisée pour la remplacer à la présidence. L'intérim est assuré par les autres administrateurs de la FWA.

Selon L'Avenir, Laurent Gomand, vice-président du syndicat, assure l'intérim depuis la fin du mois d'août.

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Le résumé
  • L'annonce d'une conclusion imminente de l'accord Mercosur angoisse les agriculteurs, qui se sentent perdants dans ce deal.
  • Ils comptent donc faire entendre leur voix, et envisagent de nouvelles actions.
  • Les agriculteurs pointent aussi la lenteur du procédé de simplification administrative.
  • Les coûts découlant de la fièvre catarrhale, les conditions météorologiques et les prix qui leur sont accordés pèsent aussi, toujours, sur leur santé, financière et morale.
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