Vieillir chez soi, ou en cohabitation
Les maisons de repos (et de soins) ne sont pas la seule option pour passer ses vieux jours. Loin de là. Mais déjà, il y a maison de repos et maison de repos. Passons rapidement les troupes en revue.
Elles ont chancelé durant cette épidémie. Et si elles se trouvent face à une multitude de défis, les maisons de repos sont loin de constituer la seule et unique option pour les vieux jours des Belges. Où poser ses valises et dans quel cadre vieillir? Les solutions sont multiples, tout comme les associations faisant de la sensibilisation en la matière (citons ici Infor-Homes, Senoah ou encore la Fédération royale du notariat belge). Tentons de ramasser tout cela.
En "institution"
En "institution"
Les études ne manquent pas et convergent. En Belgique, une place dans une maison de repos tourne, en moyenne, autour de 1.500 euros par mois. Ce qui appelle une multitude de remarques. Déjà, il y a des maisons de repos et des maisons de repos et de soins – à noter que la plupart des institutions sont mixtes. Bien souvent, ces tarifs ne comprennent pas une série de suppléments – consultations, blanchisserie ou soins du corps – venant alourdir la facture. Relevons que le secteur privé se montre en général plus onéreux que le public, et qu’une place en Flandre a tendance à être plus chère qu’à Bruxelles, où les prix pratiqués dépassent leurs homologues wallons.
Surtout, ce montant est une moyenne. Qui cache d’importantes disparités, en fonction des prestations et du niveau de confort. Si la moyenne tourne autour de 1.500 euros, il n’est pas bien compliqué de trouver des institutions où le ticket d’entrée s’approche des 3.500 euros mensuels – hors de portée de la pension légale belge.
Soulignons encore l’existence de résidences-services, cousines des maisons de repos. Soit un ensemble de logements à proximité d’une maison de repos et disposant d’un lien fonctionnel avec elle. Il en existe plusieurs types, avec des résidents locataires, ou des propriétaires réunis en copropriété faisant appel à un opérateur afin de prendre en charge les services désirés. Ici aussi, les prix évoluent en fonction du niveau des prestations. Et peuvent monter dans les tours.
Chez soi
Chez soi
"Rester chez soi est sans doute la solution à privilégier dans un premier temps, argumente Julien Bunckens, directeur général de la Fédération de l’aide et des soins à domicile. Cela permet de conserver son tissu social. Et c’est, souvent, l’option la moins coûteuse, si les adaptations à apporter au domicile ne sont pas trop importantes et la dépendance de la personne, pas trop lourde."
Des adaptations, donc, pour lesquelles des aides peuvent exister. Cibles privilégiées: salle de bain et cuisine. Sièges et barres pour prendre sa douche, ballon gonflable pour rentrer ou sortir de la baignoire, meubles de cuisine réglables en hauteur. Autant d’interventions qui ne relèvent pas de gros travaux de structure.
"Rester chez soi est sans doute la solution à privilégier dans un premier temps. Cela permet de conserver son tissu social. Et c’est, souvent, l’option la moins coûteuse, si les adaptations à apporter au domicile ne sont pas trop importantes et la dépendance de la personne, pas trop lourde."
À quoi peut s’ajouter un recours à la télévigilance. "Oui, le gros bouton rouge pour les urgences. Celui de Madame Laurent dans la pub. Cela apaise souvent la famille."
Voilà pour les aménagements. Qu’accompagnent souvent une série de services. Soins à domicile, dont le coût varie en fonction des actes posés. Et aide à la vie quotidienne – garde, courses ou menus travaux. "Ce type d’aide fonctionne avec des barèmes, détaille Julien Bunckens. Cela peut aller de quelques centimes à 7 ou 8 euros de l’heure."
Compliqué à mettre en place? "Il existe un métier de coordination, qui aide à mettre tout cela en musique, lorsqu’interviennent trois prestataires ou plus."
Et puis, pour ceux qui peuvent se déplacer, il est possible de compter sur l’appui de nombreux centres – de jour, de soirée, voire de nuit. Centres d’accueil, pour des activités ou des repas, ou centres de soins.
Sans oublier l’existence de centres de convalescence, pouvant servir d’escale entre un séjour à l’hôpital et un retour dans ses pénates, ou servir de lieu de cure, quelques jours durant, le temps de reprendre pied.
Cohabitation, ou habitat partagé
Cohabitation, ou habitat partagé
Reste la piste de la colocation. Il y a l’habitat kangourou: l’exemple type est une personne âgée accueillant une famille dans une partie de son habitation. Moyennant la conclusion d’un contrat commun, fixant rétribution et éventuels échanges de bons procédés.
Pareil tandem peut s’envisager avec un étudiant – on parle alors d’habitat intergénérationnel. Loyer réduit contre services rendus. L’association 1 toit 2 âges s’en est fait une spécialité, dans une dizaine de localités belges. Deux formules existent, allant d’une présence et d’une écoute (300 euros de loyer) à 5 heures de services rendus par semaine (180 euros).
La personne âge peut encore décider d’intégrer un habitat groupé, chapeauté ou non par une structure, comme Abbeyfield, qui compte une petite dizaine d’adresses en Belgique.
Une petite parenthèse fiscale: attention à l’impact négatif que peut avoir la cohabitation sur certaines prestations sociales.
Mentionnons, enfin, la piste de l’habitat jumeau, ou de la maison kangourou, d’inspiration australienne. Ou comment réaliser une extension de son habitat afin d’accueillir une personne âgée – parfois même au fond du jardin.
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