Accord de gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles: la fin des nominations dans l'enseignement
La fusion des réseaux d'enseignement officiels, un changement de mode de financement et l'adaptation de la dernière année du tronc commun sont annoncés par MR-Engagés.
C'est Maxime Prévot qui s'est chargé, en conférence de presse, de décliner les grands axes du programme du prochain gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Concernant l'enseignement obligatoire, il s'agit de passer du Pacte d'excellence, dont l'esprit et la méthode sont maintenus, à un "pacte de confiance pour un enseignement de l'excellence", en écho au "malaise qui nous a été communiqué par les enseignants", a précisé Georges-Louis Bouchez, président du MR.
Plus concrètement, le tronc commun étiré jusqu'à la troisième secondaire est promis à une adaptation dans sa dernière année, a indiqué le président des Engagés, sans plus de précision. L'objectif est mieux orienter les élèves qui seraient mis en difficulté à la fin du tronc commun, faute de jouir d'un enseignement adapté à leur vocation ou leurs capacités.
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L'officiel dans le viseur
Grande nouvelle, la majorité entend s'attaquer aux réseaux d'enseignement. En commençant par fusionner les réseaux officiels qui sont aujourd'hui au nombre de deux: l'enseignement organisé par la Fédération et l'officiel subventionné qui comprend notamment l'enseignement communal et provincial. Rappelons que la nouvelle majorité tentera de dégager un compromis au niveau national pour supprimer les provinces à l'horizon 2030.
Maxime Prévot prévoit également un rééquilibrage du financement des deux réseaux sur le principe un élève=un élève à un horizon de 10 ans, tant au niveau de l'enseignement proprement dit que des infrastructures, et en tenant compte du fait que les bâtiments scolaires du libre relèvent le plus souvent de la propriété privée.
Concernant le statut des enseignants, il s'agira de garantir la valorisation de l'ancienneté, quel que soit le réseau. Autre ambition: mettre un terme à la staturisation des professeurs, facteur d'instabilité en début de carrière ayant tendance à miner l'attractivité de la profession, estime Maxime Prévot. Il promet un CDI dès l'entrée dans la carrière. Les professeurs déjà nommés conserveraient leur statut.
Réforme de la réforme
Maxime Prévot a ensuite évoqué l'enseignement supérieur en démarrant par le sort à réserver au décret paysage réformé par une majorité alternative PS-Ecolo-PTB en pleine campagne électorale. Cette réforme de la réforme des conditions de réussite des étudiants "ne restera pas en l'état", promet le président des Engagés.
Il annonce un débat pour savoir s'il convient de revenir à la version "Glatigny", quitte à y apporter des ajustements, voire à décider d'un éventuel retour à l'annualisation de la réussite.
Au niveau budgétaire, les Engagés obtiennent la fin du financement à enveloppe fermée de l'enseignement supérieur.
La fin annoncée de la nomination des enseignants est une "très très mauvaise chose", a estimé le président de la CGSP Enseignement Joseph Thonon vendredi sur La Première (RTBF).
Pour le syndicat socialiste, "les enseignants ont l'avantage de pouvoir se stabiliser dans leur carrière, en leur donnant une certaine garantie d'emploi. Et il y a une priorité dans les engagements" après un certain temps. "Je ne comprends pas comment un CDI pourrait stabiliser un enseignant", a-t-il déclaré, mettant en doute le fait que la fin de la nomination aide à l'embauche de jeunes professeurs. "On ne va pas pouvoir se laisser faire", a-t-il averti.
Quant au projet de fusion des réseaux d'enseignement public, le syndicaliste estime que la mesure "défavorise l'enseignement officiel et favorise le libre confessionnel. Automatiquement, on va avoir des doublons, et donc des restructurations, et uniquement dans l'enseignement public."
La CGSP salue toutefois le retour annoncé à l'ancienne version du décret Paysage, dans l'enseignement supérieur.
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