A la botte du PS, vraiment?

A la botte du PS, vraiment?

Le différend qui oppose l’ancienne présidente de la Société fédérale des participations et d’investissement (SFPI) Laurence Bovy (PS) au gouvernement fédéral (représenté dans le dossier par le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt/N-VA) au sujet de son éjection sans ménagement de son fauteuil présidentiel révèle une situation fort amusante. En effet, pour défendre ses intérêts, le ministre des Finances a fait appel à un gros cabinet d’avocats réputé, l’association Lallemand & Legros. Pour mémoire, l’un des deux fondateurs n’est autre que Roger Lallemand, ancien sénateur PS, et le second est Pierre Legros, ancien bâtonnier de l’ordre français des avocats de Bruxelles. Il s’agit donc d’un cabinet proche du PS. Le jeune avocat qui est d’ailleurs venu à l’audience pour plaider la cause de l’Etat fédéral est Augustin Daout, fils de François Daout, ancien avocat au barreau de Mons et nommé juge à la Cour constitutionnelle par l’ancien gouvernement dirigé par Elio Di Rupo. Il y est d’ailleurs nommé sur le quota PS.

En face, la défense de Laurence Bovy, ex-chef de cabinet de l’ancienne vice-Première ministre Laurette Onkelinx (PS), est assurée par un avocat, Jean Bourtembourg, tout aussi réputé et fin connaisseur des matières administratives. Il est considéré comme proche des milieux socialistes puisqu’il défend certains représentants du parti à la rose.

Amusant donc de voir un cabinet d’avocats Lallemand & Legros (proche du PS) défendre la cause d’un gouvernement libéral contre une camarade compétente.

Pour l’instant, Laurence Bovy et son conseil, Jean Bourtembourg, ont remporté la première manche, le conseil d’Etat ayant suspendu les décisions du Fédéral retirant (avant terme) le mandat de présidente du conseil d’administration de la SFPI à l’ex-chef de cabinet de Laurette Onkelinx et la remplaçant par Laurence Glautier (directrice de cabinet du président du MR Olivier Chastel). Celle-ci est redevenue simple administratrice et Laurence Bovy a récupéré son poste. Pour combien de temps? Affaire à suivre…

De la friture chez le lion

Chez Delhaize, les communicants paraissent un peu nerveux. Ainsi, le communiqué annonçant mercredi les (bons) résultats du premier trimestre mettait en avant le fait que malgré le "plan de transformation", les performances des magasins intégrés belges restaient en dessous des prévisions. Visiblement, le ton du communiqué du groupe n’a pas plu à la direction de Delhaize Belgique puisque, dans l’après-midi, nous avons reçu un coup de fil de son département "com" en vue d’apporter des "nuances" au communiqué: "Oui, les résultats sont légèrement inférieurs aux attentes mais celles-ci étaient très élevées alors que la profitabilité a doublé et que la satisfaction des clients s’améliore de mois en mois", nous a signifié un porte-parole. Allez, on mettra ce léger stress sur le compte de l’imminence du mariage avec Ahold…

Entends-tu le carillon?

La lecture de l’ordre du jour des commissions parlementaires révèle parfois certaines perles. Celui de la Commission de la culture et de l’enfance du Parlement de la Communauté française du 2 mai prochain nous annonce notamment une question orale relative à la "place du carillon dans la culture belge". Cette question, dont l’enjeu n’aura échappé à personne dans le contexte actuel, sera posée à la nouvelle ministre de la Culture, la cdH Alda Greoli, par son coreligionnaire de parti André du Bus de Warnaffe. Nul doute que si sa réponse ne satisfait pas le député, la ministre entendra ses oreilles tinter…

Les pom-pom (mes) boys d’Aubel

La Cidrerie Stassen avait invité la presse cette semaine pour dévoiler son nouveau cidre d’abbaye (Val-Dieu). Durant la visite d’usine, Jean-Pierre Stassen, le directeur de la recherche & développement, a montré aux journalistes un pipeline reliant la cidrerie à la siroperie Meurens, qui est installée juste à côté et qui est connue pour ses célèbres sirops de Liège. Explication: de temps en temps, la siroperie presse des pommes pour le compte de son voisin: le précieux jus passe d’une usine à l’autre par ce tuyau. Et il arrive que le mouvement soit inversé, que Stassen envoie du jus de pomme à la siroperie. Simple, efficace, rapide: voilà des voisins intelligents, qui n’hésitent pas à s’échanger de bons tuyaux…

Roaming gratuit le vendredi…

Les tarifs de roaming sont en phase terminale à partir de samedi et tomberont à rien dans un an. Du coup, les opérateurs télécoms craignent que les consommateurs du Vieux Continent ne fassent leur shopping entre les différents pays pour aller souscrire leur abonnement mobile auprès des opérateurs (étrangers) moins chers qu’eux. Pour empêcher ce roaming permanent, la Commission européenne doit définir ce qu’est un "fair usage" avant le 15 décembre 2016. Il s’agit d’éviter la délocalisation des Belges en Roumanie, par exemple. Le principe: à partir de 2017, ne paieraient plus de roaming que les consommateurs utilisant leur portable à l’étranger de manière temporaire. Mais comment définir ce "temporaire"? Les mauvaises langues (chez les opérateurs) se demandent si la période ne sera pas calquée sur la semaine de 4 jours à Bruxelles et d’un jour de "homeworking" telle que la pratiquent beaucoup de fonctionnaires européens. De quoi mettre de l’eau au moulin de ceux qui disent que la fin du roaming profitera à ceux qui en avaient justement les moyens. Il se dit que c’est le jour où les dépenses de roaming sont devenues des dépenses personnelles à la Commission européenne que cette dernière a commencé à réguler ce domaine fin des années 90…

Oui, nous avons pesé les rapports d’Ageas…

"Moi, je pense à nos arbres." Cette intervention d’une petite actionnaire lors de l’assemblée générale d’Ageas tranchait sincèrement avec le contenu des questions de ses coreligionnaires. Et si la brave dame pense tant aux arbres, c’est parce que chaque actionnaire d’Ageas a reçu le rapport annuel, les comptes statutaires et le rapport d’activités 2015 par la poste. Soit 416 pages. Ou 1,515 kilo (et encore, on vous épargne la farde qui emballait le tout, le colis, le timbre et la salive de Bart De Smet!). Bref, rien de bon pour le développement de la forêt de Soignes, estimait notre actionnaire militante. Qui, soyons de bon compte, a été entendue. Bart De Smet s’est excusé pour tout ce volume de papier, assurant qu’à l’avenir, les actionnaires qui en donneront l’autorisation à Ageas ne recevront plus que la version virtuelle de ces rapports!

Un évincé collatéral?

Même si, dit-on, il commençait à s’impatienter de pouvoir, enfin, revêtir le costume du martyre, odieuse victime du "grand méchant Di Rupo" dans sa bonne ville de Mons, l’éviction de Georges-Louis Bouchez (GLB pour les intimes) ne pourrait être aussi qu’un simple "effet collatéral".

Quand Joëlle Milquet, inculpée, rend précipitamment son tablier, Benoît Lutgen voit très vite qu’il faudra bien deux têtes pour remplacer la bouillante Bruxelloise. Pas de problème, répond le partenaire PS, le président Di Rupo rapatriant aussitôt toutes les compétences sportives de la Fédération sous ses couleurs.

Mais, on le sait moins, Di Rupo et Lutgen ont aussi, certes à voix beaucoup plus basse, évoqué ce que devraient être, après 2018, les majorités communales à Liège et à…. Mons! GLB et le MR éjectés, une voie royale s’ouvre ainsi pour le cdH. À l’ombre du beffroi, les premiers contacts sont depuis discrètement noués avec les rouges.

Histoire d’éviter tout dérapage, les réunions sont chaperonnées, côté cdH, par deux poids lourds de l’arrondissement: Catherine Fonck et Carlo Di Antonio. Si l’on crédibilise ce schéma politico-stratégique PS/cdH, la "réduction" de GLB à Mons ne serait plus à considérer que comme la conséquence mécanique d’autre chose… Et comme le groupe Ecolo à la Ville de Mons a affirmé mercredi avoir été évincé des négociations de formation d’une nouvelle majorité communale au profit du cdH, ceci semble tenir la route.