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Burn-out, mal de dos... Deux avancées importantes dans la lutte contre les maladies de longue durée liées au travail

Dans tous les secteurs, les entreprises devront à l'avenir mettre en œuvre une politique de prévention des troubles musculo-squelettiques. ©Belga

Les troubles musculo-squelettiques seront intégrés dans la législation sur le bien-être au travail. Par ailleurs, la prévention du burn-out sera mieux financée.

En Belgique, on dénombre pas moins de 500.000 malades de longue durée. Parmi eux, deux grandes catégories sont généralement associées à des problèmes de bien-être au travail.

Les personnes souffrant de troubles musculo-squelettiques (mal de dos, arthrose, tendinites...), qui sont environ 150.000; et celles souffrant de troubles psychologiques et en particulier de burn-out, estimées à 35.000.

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Deux décisions distinctes viennent de tomber, concernant chacune de ces catégories.

La Belgique en pole sur les troubles musculo-squelettiques

Commençons par celle dont on parle sans doute le moins souvent, pourtant la plus large: les personnes victimes de troubles musculo-squelettiques (TMS). Jusqu'ici, ces maladies professionnelles très répandues n'étaient pas concernées par la législation sur le bien-être au travail. Autrement dit, toutes les obligations en matière de prévention ne les concernaient pas.

Mais c'est en passe de changer. Les interlocuteurs sociaux, réunis au sein du Conseil supérieur de la prévention et de la protection au travail, viennent en effet de rendre un avis unanimement favorable au projet d'arrêté royal que leur avait soumis le ministre du Travail Pierre-Yves Dermagne (PS).

"Toute la législation en matière de prévention, de médecine du travail, etc. va désormais concerner aussi les troubles musculo-squelettiques."

Maarten Hermans
Expert à la CSC

Le texte doit encore passer la rampe du Conseil d'État, mais, si tout va bien, il pourrait être signé avant la fin de la législature. Cela ferait de la Belgique le premier pays européen à disposer d'une législation sur le bien-être au travail spécifiquement axée sur ce risque pour la santé.

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Concrètement, toutes les entreprises, de l'usine au bureau en passant par le supermarché et le chantier, devront donc à l'avenir mettre en œuvre une politique de prévention des TMS en bonne et due forme, prendre des mesures concernant l'ergonomie des postes de travail, informer et former leurs travailleurs quant aux bonnes pratiques.

"Toute la législation en matière de prévention, de médecine du travail, etc. va désormais concerner aussi les troubles musculo-squelettiques, se réjouit Maarten Hermans, expert à la CSC, qui salue l'attitude constructive des représentants des employeurs. Pour nous, la seule manière de s'attaquer aux maladies professionnelles, c'est la prévention qui est plus importante que la réintégration."

6 millions d'euros pour la prévention du burn-out

Mieux vaut prévenir que guérir, c'est également le précepte suivi par la seconde décision que nous sommes en mesure de vous annoncer.

Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) a obtenu l'accord du gouvernement pour généraliser à l'ensemble des secteurs d'activité le dispositif de prévention du burn-out mis en œuvre depuis 2019 par Fedris, l'Agence fédérale des risques professionnels, et dont les premiers résultats ont été très positifs.

Jusqu'ici, ce programme-pilote concernait uniquement les travailleurs des soins de santé et des banques. Dirigé par les professeurs Hansez (ULiège) et Braeckman (UGent), il a montré une grande efficacité.

1.650
personnes
Chaque année, jusqu'à 1.650 personnes présentant des symptômes de burn-out pourront bénéficier du programme d'accompagnement de Fedris.

Sa particularité est d'offrir un accompagnement personnalisé gratuit en toute confidentialité aux personnes présentant des signes d'épuisement professionnel. L'approche est multidisciplinaire et se penche tant sur les difficultés personnelles (stress...) que sur les problèmes organisationnels de l'entreprise.

“Nous voulons faire comprendre à chaque collaborateur touché par un burn-out qu’il n’est pas seul. Nous devons continuer à accompagner au mieux les employeurs et les travailleurs dans leur poursuite du bien-être au travail", a commenté Frank Vandenbroucke.

Un budget de 6 millions d'euros permettra d'élargir et de pérenniser ce programme. De quoi accompagner chaque année jusqu'à 1.650 personnes.

Le résumé
  • La Belgique compte près de 500.000 malades de longue durée. Parmi eux, une part importante souffre de troubles liés au travail.
  • Deux mesures destinées à améliorer la prévention de ces maladies sont annoncées.
  • D'une part, les troubles musculo-squelettiques seront bientôt inclus dans la législation sur le bien-être au travail.
  • D'autre part, le gouvernement fédéral a débloqué 6 millions d'euros pour généraliser un programme de prévention du burn-out qui a fait ses preuves.
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