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Édito | Le retour à l'emploi, un fameux pari

Responsable du service Économie/politique

Le gouvernement De Wever tient enfin son premier grand accord. Il contient de belles avancées pour nos entreprises, mais charrie aussi son lot d'incertitudes.

Après une longue gestation, Bart De Wever présentait en février dernier son accord de gouvernement. Depuis lors, on attendait avec une certaine impatience la concrétisation des premières intentions de sa coalition. C'est désormais chose faite et tant mieux.

Élément-clé de l'accord pascal: la limitation des allocations de chômage dans le temps. Longtemps réclamée, parfois présentée à tort comme la panacée, cette mesure emblématique sera désormais mise au banc d'essai. La "thérapie de choc" promise par l'Arizona, sa volonté affichée de changer les mentalités, a le mérite d'être assumée.

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La "thérapie de choc" promise par l'Arizona, sa volonté affichée de changer les mentalités, a le mérite d'être assumée.

Dès janvier prochain, quelque 100.000 personnes devraient se voir privées de leurs allocations de chômage. Une bonne part de celles-ci retrouveront-elles un emploi? C'est le pari que fait l'exécutif, convaincu que certains abusent aujourd'hui d'un régime trop confortable. Dans un scénario optimal, comprenez avec un taux considérable de retour à l'emploi, le gouvernement réussirait son pari. S'il y parvient, ce sera aussi une bonne nouvelle pour les entreprises qui suent actuellement sang et eau pour trouver de la main d'œuvre dans de nombreux secteurs.

Attention toutefois, rien n'est encore fait. Et pour cause: cette mesure fédérale n'a de sens qu'à condition d'agir sur d'autres leviers. Alors certes, l'accord conclu prévoit aussi l'allégement des cotisations patronales sur les bas et moyens salaires, lequel devrait en théorie favoriser la compétitivité de nos entreprises. Et, en théorie toujours, créer un appel d'air pour l'emploi. De bons points donc.

Mais il y a aussi des obstacles potentiels sur le parcours. Un exemple: le fameux "différentiel de 500 euros" entre ceux qui travaillent et ceux qui ne le font pas, maintes fois promis en campagne, devra se pérenniser afin de constituer une véritable incitation à trouver un job. Autre levier, régional cette fois: les offices de l'emploi (Forem, Actiris et VDAB) doivent être en mesure d'offrir un accompagnement adéquat ainsi qu'un maximum de formations correspondant aux besoins réels des entreprises, et ce, afin d'éviter le fameux "mismatch" entre les métiers en pénurie et les demandeurs d'emploi. Des réformes sont annoncées, au Forem notamment, mais restent à concrétiser.

Si la réussite de l'intégration des chômeurs sur le marché de l'emploi constitue la clé, un dernier élément doit toutefois être pris en compte. En effet, il conviendra de ne surtout pas laisser de côté ceux qui ne retrouveront pas d'emploi tout de suite, sans quoi ils glisseront davantage vers la précarité et s'éloigneront encore du marché du travail. Si un financement complémentaire est prévu pour que les CPAS puissent accueillir ces personnes, certains observateurs redoutent qu'il s'avère insuffisant. Gare à la sous-estimation en la matière, personne n'y gagnerait. 

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