Engie ouvre-t-il la porte à davantage de nucléaire?
Engie se déclare "ouvert au dialogue concernant la politique énergétique fédérale en matière de nucléaire". Le ministre de l'Énergie l'interprète comme un signal clé. Mais Engie tempère.
Lorsque le Premier ministre Bart De Wever (N-VA), qui n'était alors que formateur, avait rencontré les dirigeants d’Engie, l’exploitant des centrales nucléaires belges, pour leur annoncer qu’il voulait prolonger autant de réacteurs que possible, Engie avait clairement fait savoir qu'il voulait tourner la page du nucléaire.
Il disait vouloir concrétiser l'accord passé avec le gouvernement De Croo sur la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 pour 10 ans, mais pas aller au-delà. Et fin janvier, Vincent Verbeke, directeur général d’Engie Belgique, enfonçait le clou, expliquant que la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 pour vingt ans, au lieu de dix, n'était pas à l'ordre du jour, et que celle de Doel 1 et 2 ou de Tihange 1 était "impensable".
Mais ces dernières semaines, après le feu vert de la Commission européenne, Engie a travaillé intensément avec le gouvernement pour concrétiser l’accord autour des provisions nucléaires et de la prolongation pour dix ans de Tihange 3 et Doel 4.
Engie ouvert aux discussions
Il annonce ce vendredi soir le ‘closing’ de cet accord, avec le versement de la première tranche liée au transfert de responsabilité sur les déchets nucléaires. Et tout à la fin de son communiqué, il se dit ouvert à de nouvelles discussions avec l’État.
Cela intervient quelques heures à peine après les déclarations du patron de Luminus, Grégoire Dallemagne, se montrant lui aussi prêt à discuter du sujet avec l'Arizona. "Notre maison mère, EDF, est le plus grand exploitant de centrales nucléaires et est actuellement le seul à construire de nouvelles centrales en Europe. Avec EDF, nous nous tenons à la disposition du gouvernement pour examiner différentes options", expliquait-il.
"Nous franchissons aujourd'hui une étape clé: Engie ouvre la porte aux discussions en matière de nucléaire."
Une ouverture prudente
La formulation d'Engie est prudente. "Dans les limites de sa stratégie, Engie sera également ouvert au dialogue concernant la politique énergétique fédérale en matière de nucléaire", déclare l'entreprise. C'est un signal, s'est empressé de souligner le ministre fédéral de l’Énergie, Mathieu Bihet (MR). "Nous franchissons aujourd’hui une étape clé: Engie ouvre désormais la porte aux discussions sur la politique énergétique de la Belgique en matière de nucléaire", s'est-il félicité.
Engie est rapidement venu tempérer ses ardeurs. "Nous n'avons pas changé de stratégie", déclare sa porte-parole Hellen Smeets. "Le nucléaire ne fait plus partie de nos priorités. Mais nous restons, comme toujours, ouverts au dialogue et prêts à répondre aux questions du gouvernement." Bref, une communication ambiguë, qui semble plus destinée à faire preuve de politesse vis-à-vis du gouvernement De Wever, que de marquer un véritable changement de position.
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