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La Belgique choisit la voie européenne en mer Rouge

©BELGA

L'envoi d'une frégate pour protéger le trafic maritime est confirmé par le gouvernement, mais dans un cadre européen et strictement défensif.

Le kern a arrêté vendredi la position belge sur différentes facettes de la situation au Moyen-Orient. Il a été convenu que la Belgique ne participerait pas à l’opération de défense du trafic commercial en mer Rouge menée par les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres partenaires dont les Pays-Bas, mais s’inscrirait dans la démarche européenne qui s’organise en parallèle.

C'est bien la frégate Louise-Marie, appelée à participer cette année à une mission de sécurisation de la zone du détroit d'Ormuz, qui doit être envoyée en mer Rouge pour participer à l'effort multinational de protection des navires commerciaux qui y circulent.

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Pour rappel, le trafic maritime est régulièrement attaqué par la rébellion yéménite houthie, proxy du régime iranien, en réplique à la guerre menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza.

Plusieurs États dont la France se sont distanciés de l’opération américaine, probablement suite au bombardement de positions houthies sur le sol yéménite par l'armée US.

Pas d'escalade

La Belgique le fait donc à son tour, soucieuse de ne pas être accusée de participer à une forme d'escalade militaire dans une région où les fronts se multiplient depuis les attaques menées le 7 octobre par le Hamas en territoire israélien.

Le 3 janvier, notre pays apparaissait encore comme partenaire de la Maison-Blanche dans une déclaration commune. "Les Houthis devront assumer les conséquences s'ils continuent à menacer des vies, l'économie mondiale et la libre circulation du commerce dans les voies navigables essentielles de la région", peut-on y lire.

"La Belgique n'a jamais fait partie de la coalition menée par les États-Unis en mer Rouge", précisait toutefois vendredi à L'Echo le cabinet du Premier ministre, Alexander De Croo. En coulisse, on évoque une forte pression américaine pour engager la Belgique, dans les opérations militaires menées actuellement par cette coalition.

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L’accord intervenu vendredi entre les sept partis de la majorité fédérale sonne donc comme une fin de non-recevoir et insiste sur le caractère défensif de l’opération européenne.

"Tout cela doit encore être affiné, notamment en termes de règles d'engagement."

Ludivine Dedonder
Ministre de la Défense

Celle-ci se donnera un triple objectif, a précisé la ministre PS de la Défense Ludivine Dedonder : le recueil d’informations sur la situation en mer Rouge, l’escorte et la défense accrue des navires commerciaux transitant au large du Yémen. "Tout cela doit encore être affiné, notamment en termes de règles d'engagement", ajoute-t-elle.

Écologistes et socialistes avaient lié cette intervention militaire belge à une forme de durcissement de la position belge vis-à-vis d'Israël. Sur cette base, le gouvernement s'est prononcé sur l'attitude qu'elle adopterait vis-à-vis de la saisie de la Cour de justice internationale (CJI) par l'Afrique du Sud. Celle-ci accuse l'État hébreu de génocide.

Le gouvernement affirme sa confiance envers la CJI "pour mener cette procédure", soutiendra toutes ses décisions. Si des mesures provisoires sont décidées par la Cour, le gouvernement "évaluera comment la Belgique interviendra dans la procédure". À gauche, on y voit une "reconnaissance d'un risque de génocide".

En attendant, comme président de l'UE, la Belgique plaidera pour un cessez-le-feu immédiat, l'accès permanent et sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza, le respect du droit international, la libération sans condition des otages retenus par le Hamas et une solution à deux États.

Un message jugé "essentiel" par le vice-Premier ministre Ecolo Georges Gilkinet mais qui correspond "à la ligne qu'exprime la Belgique depuis le début du conflit", dit-on à droite. "La notion de cessez-le-feu immédiat est désormais clairement exprimée", se réjouit une source PS.

Le résumé
  • Le gouvernement mobilisera une frégate pour défendre le trafic maritime menacé en mer Rouge par les rebelles houthis.
  • Mais uniquement dans le cadre de l'opération européenne élaborée en parallèle des opérations militaires menées par les États-Unis.
  • La Belgique s'engage à évaluer l'opportunité de se joindre à l'action de l'Afrique du Sud contre Israël devant la CIJ.
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Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza est entré en vigueur
Avec quelques heures de retard, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé l'entrée en vigueur du cessez-le-feu avec le Hamas à Gaza.
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