Le chemin de croix de la réforme des pensions
Le gouvernement semblait encore loin d'un accord, lundi, alors que la date limite du 21 juillet approche.
Le conseil des ministres restreint (kern) remettait une énième fois le couvert dans le dossier des pensions ce lundi. Les heures de discussions organisées ce week-end pour mettre d'accord les sept partis de la majorité n'avaient pas permis le compromis et à l'heure de boucler ces lignes, les ministres fédéraux entraient en réunion sans que des signaux réellement positifs n'émanent de ce qui s'apparente à un marathon politique.
Autour de Karine Lalieux (PS), ministre des Pensions, et du Premier ministre, les sept partis sont repartis sur une proposition de compromis resserrée. Exit la pension à temps partiel. Exit les départs anticipés après 42 ans de carrière. Exit enfin, l'idée de toucher aux régimes spéciaux favorables au personnel roulant de la SNCB et de l'armée. Ne restait donc du projet initial de réforme que le bonus pension, une mesure de revalorisation des carrières à temps partiel favorable aux femmes et l'introduction d'un temps de travail effectif comme condition d'accès à la pension minimum revalorisée au-delà de 1.500 euros en début de législature.
La pression politique s'accentue
Ce dernier point est sans doute celui qui cristallise le plus une opposition gauche droite au sein de la Vivaldi. Pour les libéraux, le CD&V et Vooruit, cette nouvelle conditionnalité doit, conformément à l'accord de gouvernement, suffisamment valoriser le travail. Les débats vont bon train également sur les périodes d'inactivité qui pourront être assimilées à du travail effectif et donc entrer en ligne de compte pour bénéficier de la pension minimum. Il s'agit notamment des congés de maternité et des périodes de maladies.
Dans l'entourage du gouvernement, on déplorait toujours lundi l'intransigeance du PS visant à limiter au maximum les conditions d'accès à la pension minimum.
Dans l'entourage du gouvernement, on déplorait toujours lundi l'intransigeance du PS visant à limiter au maximum les conditions d'accès à la pension minimum. "C'est à se demander si les ministres socialistes ont un mandat pour parvenir à un accord", entendait-on. Depuis plusieurs semaines, le PS fait savoir qu'il se satisferait du statu quo. "Si cela me vaut d'être la nouvelle Madame Non parce que je défends ces droits acquis des travailleurs, je porterai ce surnom avec grande fierté", a encore déclaré Karine Lalieux à la Chambre jeudi.
Cette réforme occupe de gouvernement depuis des mois et fait partie des sept "ambitions" à satisfaire avant le 21 juillet et sur lesquelles le Premier ministre avait mis l'exécutif d'accord au printemps dernier. La pression politique s'accentue donc sur Alexander De Croo alors que grandissent les doutes quant à la capacité de la Vivaldi à mener des réformes ambitieuses.
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