Publicité

Le consortium qui devait être signé autour des SMR se fait attendre

Le programme de travail établi par le SCK CEN (en photo) autour des SMR prend du retard, même si le centre de recherche de Mol lance déjà toutes les actions qu'il juge indispensables. ©BELGA

Le consortium international que le centre de recherche nucléaire de Mol doit mettre sur pied autour des SMR se fait attendre. Et Westinghouse ne veut plus être partenaire du projet.

La Belgique s’est lancée dans la course aux petits réacteurs modulaires, les fameux SMR. Mais le projet prend du retard. L’accord liant qui devait être signé en mai avec des partenaires à l'international ne l’a pas été. Et une partie du programme de travail a dû être ajournée.

L'accord liant qui devait être signé en mai avec des partenaires à l'international ne l'a pas été. Et une partie du programme de travail a dû être ajourné.

Pour rappel, en décembre 2021, parallèlement aux discussions sur la prolongation du nucléaire, le gouvernement De Croo décidait de consacrer 100 millions d’euros – sur une période qui va finalement s’étaler de 2023 à 2028 - à la recherche sur les SMR, ces réacteurs sur lesquels le secteur fonde de grands espoirs. Fabriqués en série, ces réacteurs de petite taille pourraient non seulement être plus flexibles et moins coûteux que les centrales actuelles, mais aussi plus sûrs.

Publicité

À ce jour, aucun SMR n’a encore été produit en série. Une grosse soixantaine de projets sont en cours, dont certains, qui sont des copies miniatures de réacteurs classiques, espèrent être opérationnels entre 2030 et 2035. Pour les technologies plus innovantes, comme le réacteur refroidi au plomb sur lequel parie la Belgique, ce sera plus long.

L’objectif est de construire en 2035 à Mol un démonstrateur de petite taille, puis un réacteur de taille plus importante en Roumanie, pour démontrer la faisabilité technique et économique d’une commercialisation à grande échelle, qui n’interviendra pas avant 2040.

75 millions à trouver

Le SCK CEN, le centre belge de recherche nucléaire basé à Mol, s’est vu confier un rôle-clé en la matière. Il a évalué les différents concepts, pour déterminer sur quelle technologie miser. Et il a été chargé de trouver, d’ici juin 2024, des partenaires internationaux pour ce projet. Des partenaires qui doivent apporter 75 millions, en argent ou en nature, pour compléter les 100 millions de l'État belge.

Publicité

Début novembre, la signature d’un MOU (memorandum of understanding), un accord non liant, a été annoncée. Le SCK CEN s'est choisi comme partenaires le géant américain Westinghouse, les italiens Ansaldo Nucleare et Enea, et l’institut de recherche roumain Raten. Un MOU qui prévoyait un accord liant dans les six mois, et qui avait à l’époque provoqué quelques remous.

Publicité

Le SCK CEN avait en effet opté pour ce consortium potentiel sans consulter ses ministres de tutelle, et sans soumettre le point à son conseil d’administration pour décision. Or le choix des partenaires faisait débat, dans le secteur, mais aussi au sein du SCK CEN. L’institut de recherche avait répondu que ses statuts avaient été respectés, et que la signature d'un MOU relevait de la gestion quotidienne, et donc des responsabilités de son président et de son directeur général.

Des mois de retard

Mais neuf mois plus tard, l’accord n’a toujours pas été concrétisé, apprend L’Echo. Et Westinghouse a décidé de se retirer du consortium: il ne veut plus être partenaire, seulement fournisseur de technologie. Pour résumer grossièrement, plutôt que de mettre de l’argent sur la table pour participer au consortium, il demande à être payé.

Peter Baeten, le directeur général du SCK CEN, confirme le retrait de Westinghouse comme partenaire, et le fait que les échéances prévues pour concrétiser le consortium n’ont pas été tenues. Mais il veut toujours y croire.  "Nous poursuivons les discussions, dans le cadre d’un NDA (non disclosure agreement), avec les mêmes clauses et le même contenu" souligne-t-il.

"L'Alliance européenne sur les SMR était une occasion que nous ne voulions pas manquer. Nous avons dû donner la priorité à ce dossier."

Peter Baeten
Directeur général du SCK CEN

Le retard pris s’explique, précise-t-il, par tout le travail que le SCK CEN et ses partenaires européens ont dû fournir pour répondre à l’appel à candidature lancé le 9 février par la Commission européenne pour former une Alliance industrielle européenne sur les SMR. "C'était une occasion que nous ne voulions pas manquer. Nous avons dû donner la priorité à ce dossier."

Malgré la volonté de Westinghouse de n’être que fournisseur de technologies, Peter Baeten espère toujours rassembler les 75 millions nécessaires à la première phase, qui court jusqu’en 2028. "Ce n’est pas le point le plus important. Il y a un grand intérêt de nos partenaires, et un véritable soutien de leurs États. C’est plutôt sur la définition des rôles de chacun que les discussions prennent du temps."

L’objectif est désormais d’aboutir à une signature au troisième trimestre de cette année, mais il n’y a pas de ‘deadline’ stricte. En attendant, le programme de travail établi mi-2023 par le SCK CEN prend inévitablement du retard, et certaines tâches ont dû être ajournées. "Mais cela ne veut pas dire que nous ne faisons rien. Nous lançons déjà toutes les actions que nous jugeons indispensables", précise le directeur du SCK CEN. Mais pendant ce temps, d’autres projets de SMR avancent.

Publicité
Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza est entré en vigueur
Avec quelques heures de retard, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé l'entrée en vigueur du cessez-le-feu avec le Hamas à Gaza.
Messages sponsorisés