"Les travailleurs de bpost se sont sentis trahis par l'État"
Alors que le kern se réunit en début d'après-midi pour aborder, entre autres, le mécanisme de soutien fiscal à bpost, les députés ont entendu ce matin, en commission, la colère des travailleurs, représentés par Thierry Tasset (CGSP) et Stéphane Daussaint (CSC).
"La décision prise par l'État de supprimer la concession est la décision la plus grave que l'État ait jamais pris vis-à-vis de bpost", a laissé entendre Thierry Tasset, responsable CGSP bpost, venu répondre aux membres de la commission Entreprises Publiques à la Chambre. "Les travailleurs de bpost se sont sentis cocus, ils se sont sentis trahis par l'État qui est l'actionnaire principal de bpost", a-t-il encore expliqué.
Venu répondre aux questions des parlementaires, le syndicaliste a prévenu du danger de devoir toujours revoir à la baisse le prix demandé par bpost pour distribuer les journaux. "On nous demande toujours d'être plus flexibles pour coller à un prix qui ne correspond pas au coût réel", a expliqué le syndicaliste, avant de préciser que bpost veut garder la distribution des journaux tout en refusant de travailler à perte.
"Si aucune décision n'est prise le 1ᵉʳ juillet, les facteurs ne porteront plus les journaux, et le plan social sera effectif chez bpost".
Enfin, rappelant que la période transitoire actuelle assurant le financement des journaux touchait à sa fin le 1ᵉʳ juillet prochain, Thierry Tasset a demandé au gouvernement plus de clarté par rapport au futur mécanisme de soutien fiscal permettant d'assurer la continuité de la distribution des journaux.
À ce sujet, un kern devrait se tenir mercredi en début d'après-midi. "Si aucune décision n'est prise le 1ᵉʳ juillet, les facteurs ne porteront plus les journaux, et le plan social sera effectif chez bpost, a-t-il prévenu. Quand je veux quelque chose, je le paie et la qualité se paie, y compris dans un service public", a-t-il conclu.
"Faire des économies d'une main si c'est pour faire des pertes de l'autre, cela ne sert à rien. Et si c'est pour détricoter des milliers d'emplois, c'est idiot."
La colère des 26.000 travailleurs de bpost
De son côté, Stéphane Daussaint, représentant de la CSC auprès de bpost, a dénoncé "une situation très grave chez bpost", avant de pointer, en vrac, les approximations du gouvernement dans la gestion de la concession des journaux, les erreurs de casting des précédents CEO de bpost et les indélicatesses commises par ces CEO. "Un des plus grands employeurs de ce pays est entré dans une période de marasme", a laissé entendre le syndicaliste.
Stéphane Daussaint a appelé le monde politique à entendre la colère des 26.000 travailleurs de bpost et de leurs familles. "Si on perd la concession, ce sont près de 4.000 travailleurs qui se retrouveront au chômage, livrés au dumping social", a précisé Stéphane Daussaint.
Depuis le début de ce dossier, le nombre des travailleurs concernés par cette concession est l'objet de débats et de discussions. Lors de leur audition, les deux syndicalistes ont précisé qu'il 'agissait bien de 2.500 travailleurs pour la distribution de la presse quotidienne et de 1.500 travailleurs pour la presse périodique. "Faire des économies d'une main si c'est pour faire des pertes de l'autre, cela ne sert à rien. Et si c'est pour détricoter des milliers d'emplois, c'est idiot", a-t-il encore expliqué.
"Les postiers vont d'abord penser aux postiers. Ce qu'on veut pour demain, c'est un avenir, ce sont les travailleurs qui ont toujours maintenu bpost à flot".
Réinvestir les bénéfices
Enfin, le syndicaliste a appelé les députés à faire ce qu'il fallait pour que les bénéfices futurs de bpost soient réinvestis dans la société. "Les postiers vont d'abord penser aux postiers. Ce qu'on veut pour demain, c'est un avenir, ce sont les travailleurs qui ont toujours maintenu bpost à flot".
"Depuis plus de cinq ans, les syndicats réclament un nouveau plan d'entreprise et d'avenir tel qu'on l'a connu sous l'ère de Johnny Thijs. J'ose espérer qu'aujourd'hui, nous avons un nouveau patron. À l'entendre, cela devrait pouvoir le faire pour autant qu'on l'oblige à investir dans notre pays", a-t-il conclu.
L'entreprise publique autonome est dans la tourmente depuis plusieurs mois. Problèmes de gouvernance à répétition, perte de la distribution des journaux... Retrouvez toutes nos analyses et articles sur bpost.
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