Selon le WWF, la Belgique va arriver les mains vides à la COP16 sur la biodiversité

La Belgique va arriver les mains vides à la COP16 sur la biodiversité, qui s'ouvre lundi à Cali en Colombie, regrette le World Wide Fund for Nature (WWF) dimanche dans un communiqué. Lors de la précédente conférence des Nations unies sur la biodiversité – la COP15 de Montréal –, 196 pays s'étaient pourtant engagés à adapter et à soumettre leurs plans et objectifs en matière de biodiversité d'ici au sommet de Cali. Seuls 32 d'entre eux ont toutefois respecté leurs engagements en la matière.

Lors de la COP15 en 2022, un accord établissait une feuille de route pour inverser la perte de biodiversité d'ici à 2030. Depuis, "seul un petit groupe de pays a rempli ses obligations", pointe le World Wide Fund for Nature. Ce dernier se dit très préoccupé par le faible nombre de dossiers soumis et par la qualité de ceux qui ont été présentés. Il exhorte dès lors les pays à tenir parole.

Manque de financement

"Dans les plans nationaux, les lacunes les plus fréquentes sont le manque de financement, les mesures inadéquates pour s'attaquer aux causes de la perte de nature et l'engagement insuffisant de l'ensemble du gouvernement", énumère le Fonds.

Pour encourager les pays à remplir leurs engagements, le WWF a développé un outil de suivi. Celui-ci indique clairement l'état d'avancement dans chaque pays et fournit par ailleurs une analyse systématique de la qualité des plans soumis (ambition, alignement aux objectifs, possibilités de mise en œuvre… ).

Concernant la Belgique, "au-delà du retard que prend notre pays face à la crise de la biodiversité, la Coalition Biodiversité est fortement préoccupée par le projet de stratégie proposé", explique Laurence Drèze, responsable de politique biodiversité au WWF-Belgique. "En effet, le projet – qui a été ouvert à consultation publique pendant l'été – n'est pas à la hauteur de l'urgence de la double crise du climat et de la biodiversité. Il y manque en particulier un plan d'action avec des mesures concrètes, comme la manière dont la Belgique compte parvenir à protéger 30% de son territoire."

Revoir la stratégie belge

"Nous appelons les autorités belges à revoir le projet de stratégie et à le transformer en un plan d'action précis et mesurable qui indiquera clairement la contribution de la Belgique à l'objectif mondial d'arrêter et d'inverser la perte de biodiversité d'ici à 2030", insiste Laurence Drèze.

La COP16, qui débutera le lundi, se poursuivra jusqu'au vendredi 1er novembre.