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La Flandre va, elle aussi, vendre des armes aux Saoudiens

Les membres des forces armées saoudiennes, le 5 septembre dernier, en démonstration à La Mecque. ©REUTERS

Après avoir tapé sur les doigts de la Wallonie et de ses exportations d'armes vers l'Arabie saoudite, le gouvernement flamand vient d'approuver un contrat d'armement avec le royaume saoudien.

Le ministre-président flamand Geert Bourgeois a donné le feu vert à un contrat d'exportation de composants d'armement vers l'Arabie saoudite, en particulier des viseurs. Jusqu'ici rien d'anormal. D'autant plus que l'Arabie saoudite est un acteur essentiel des conflits qui se jouent au Moyen-Orient. Le pays est d'ailleurs toujours impliqué dans le conflit avec le Yemen voisin. 

Ce qui peut paraître délicat dans cette annonce, c'est la position tenue en janvier dernier par ce même gouvernement flamand alors que la Wallonie était sous le feu des critiques après avoir exporté des armes en Arabie saoudite. A ce moment, Geert Bourgeois avait jugé sévèrement son homologue wallon Paul Magnette, estimant "très invraisemblable" qu'il autorise à son tour des exportations d'armes vers l'Arabie Saoudite. Il avait indiqué ne pas être partisan d'une interdiction générale mais avait assuré qu'il examinerait la situation au cas par cas, en se montrant "très critique".

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179.300 euros de matériel militaire

Selon la VRT, qui a eu vent de l'affaire par l'opposition flamande, Geert Bourgeois défend ses choix en indiquant que le matériel vendu sera destiné à des applications civiles et qu'il n'existe pas d'embargo européen sur les armes avec l'Arabie saoudite. L'autorisation du ministre-président flamand figure dans le rapport du service de contrôle du matériel stratégique daté de juillet et août. Le rapport porte sur des "armes à feu, composants, accessoires et munitions", le tout pour un montant de 179.300 euros. La destination n'est pas connue, pas plus que le producteur.

"Si on veut combattre le terrorisme international avec force, il faut cesser d'exporter du matériel militaire vers des pays qui soutiennent le terrorisme et l'extrémisme et le diffusent."

Tine Soens
Députée sp.a

Aujourd'hui, le ministre-président N-VA se défend en soulignant que la livraison en question n'est pas soumise à une obligation d'autorisation, à l'instar de ce qui est prévu pour la vente d'écrans de contrôle. Le cabinet précise également que la Flandre a renforcé ses contrôles. Ainsi, les viseurs qui feront l'objet de la livraison ne peuvent être agrandis que six fois, alors qu'une application militaire nécessite au moins neuf agrandissements.

Sur les bancs de l'opposition, le sp.a, qui a mis au jour l'autorisation du ministre-président, dit ne pas être convaincu par les explications de Geert Bourgeois. "Si on veut combattre le terrorisme international avec force, il faut cesser d'exporter du matériel militaire vers des pays qui soutiennent le terrorisme et l'extrémisme et le diffusent", a réagi la députée Tine Soens sur la VRT.

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