L'indexation automatique a aggravé la différence salariale hommes-femmes
L'écart salarial hommes/femmes a augmenté de 4,4% en 2022. C'est pour les travailleurs à temps partiel que l'impact est le plus lourd (+16,8%).
L'écart salarial entre les hommes et les femmes belges qui ont travaillé pendant au moins trois années consécutives pour le même employeur a augmenté de 4,4% en 2022, selon Securex, sur la base des données de plus de 50.000 travailleurs (de 9.938 entreprises).
Bien que le salaire annuel brut de tous les travailleurs ait augmenté l’année dernière, les femmes ont gagné, en moyenne, 38.145 euros, contre 46.909 euros pour les hommes, soit 8.764 euros de différence. Un écart qui a augmenté de 4,4% par rapport à 2021.
L’indexation automatique des salaires a contribué à aggraver cet écart salarial, puisque les hommes ont un salaire brut plus élevé à la base. Les femmes sont donc davantage touchées par l’inflation.
"Les employeurs devraient veiller à ce que les postes et l'ancienneté soient alignés, quel que soit le sexe du travailleur."
Les facteurs
L’écart salarial s'explique notamment par le fait que les femmes travaillent davantage à temps partiel, qu'elles sont plus souvent actives dans des secteurs à bas salaires et qu'elles sont en moyenne plus souvent absentes pendant de longues périodes (l'employeur ne paie le salaire que durant le premier mois de maladie, après, on tombe sur la mutuelle).
Même parmi les travailleurs à temps plein, les femmes qui avaient déjà gagné, en moyenne, 9.834 euros de moins que leurs collègues masculins en 2021, ont vu cet écart augmenter à 10.347 euros (+6,1%) l’année dernière.
Le cas des ouvrières
La tendance s’est par contre inversée pour les ouvrières. L’écart s’est réduit de 6,4%, à 6.434 euros. Une diminution qui s’explique par une nette augmentation du temps travaillé, suite à la forte baisse du chômage temporaire.
"Si un travail impressionnant a été fait en faveur d’une meilleure égalité des sexes sur le marché du travail, parmi ceux qui démarrent ou qui changent d’emploi, des efforts supplémentaires sont clairement nécessaires pour les femmes qui restent plus longtemps chez le même employeur", commente Heidi Verlinden, Research Project Manager chez Securex. "Les employeurs devraient veiller à ce que les postes et l'ancienneté soient alignés, quel que soit le sexe du travailleur."
Temps partiel: impact le plus élevé
C’est parmi les travailleurs à temps partiel (9,3% des hommes, contre 49% des femmes dans l’échantillon étudié par Securex) que l'écart salarial s'est le plus fortement accru. En 2021, les femmes gagnaient 2.551 euros bruts par an de moins que les hommes. En 2022, cela correspond à 2.978 euros de moins (+16,8%).
Heidi Verlinden invite dès lors les employeurs à faciliter les temps pleins en offrant le télétravail et les horaires flexibles qui permettent de combiner plus facilement emploi à temps plein et vie familiale.