Gouvernement wallon: la note de Pierre-Yves Jeholet sur le Forem prônant un contrôle plus serré des chômeurs validée
Le ministre wallon de l'Emploi Pierre-Yves Jeholet entend secouer le Forem et renforcer les contrôles. Sa note d’orientation a été validée par le gouvernement wallon ce jeudi.
Le gouvernement wallon a donné, ce jeudi matin, une première série d’indications quant à la réforme qu’il entend mener sous cette législature pour réactiver les demandeurs d’emploi.
Pour l’heure, il s’agit d’une note d’orientation, mais son auteur, le ministre de l’Emploi Pierre-Yves Jeholet (MR), se montre très clair: le Forem va devoir se transformer si la Wallonie veut régler ses problèmes de chômage, diminuer son taux élevé d'emplois vacants (3,54%), améliorer son taux d'emploi (68,1%) – "bien en deçà de l'objectif européen de 80% d'ici à 2030" –, et réduire le taux élevé de chômage chez les jeunes de moins de 30 ans (23%).
La réponse, selon le ministre, passera par une meilleure activation des demandeurs d’emploi, qui constituent une "réserve de main d’œuvre non mobilisée". Pierre-Yves Jeholet épingle enfin les importants budgets – plus de 3 milliards d'euros – que la Wallonie consacre chaque année à ses politiques en matière d’emploi et de formation alors même que le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés reste important (238.562 personnes).
Améliorer les étapes du parcours du demandeur d’emploi au Forem
La première étape passera par une généralisation du parcours d’emploi à tous les chômeurs. Le Forem devra ainsi se mobiliser pour que chaque demandeur d’emploi dispose, "quatre mois après son inscription, d’une proposition concrète d’emploi, d’un stage ou d’une formation menant à un métier." Jusqu’ici, l’organisme public se limitait aux jeunes et aux métiers en pénurie.
Cet objectif passera par un bilan de compétences: "chaque entretien et action du parcours vers l'emploi sera dorénavant obligatoire". Le gouvernement pousse également le Forem à "se doter d'un dossier unique et d'outils performants dans les plus brefs délais".
"Une absence aux convocations, un refus ou un abandon de formation, une non-présentation à un entretien d’embauche [...] sans justification objective du chercheur d’emploi, doivent pouvoir faire l’objet systématiquement de l’activation d’un avertissement ou d’une sanction telle que prévue par le cadre légal."
En améliorant les étapes du parcours du demandeur d’emploi au Forem dès son inscription, MR et Engagés espèrent corriger certaine carence au Forem, comme le fait que "seulement 39,38% des chercheurs d’emploi complètent leur profil en ligne, 27,37% par téléphone avec un agent et 33,25% le complètent en présentiel avec un agent".
L’amélioration de l’accompagnement passera aussi par une réallocation "des ressources internes du Forem pour renforcer fortement les effectifs de première ligne en vue de répondre aux besoins des chercheurs d’emploi", mais aussi par la nécessité de "conscientiser les agents du Forem sur leur rôle essentiel vers une réinsertion à l’emploi des chercheurs d’emploi".
Mieux et plus contrôler
À côté de cette intensification de l’accompagnement, le gouvernement rappelle les obligations des "chercheurs" d’emploi et s’inquiète face un taux d’absence actuel de plus au moins 50% aux entretiens réalisés par un conseiller du Forem. "Une absence aux convocations, un refus ou un abandon de formation, une non-présentation à un entretien d’embauche [...] sans justification objective du chercheur d’emploi, doivent pouvoir faire l’objet systématiquement de l’activation d’un avertissement ou d’une sanction telle que prévue par le cadre légal."
En parallèle, le ministre Jeholet constate dans sa note que "le cadre réglementaire de contrôle n’est pas mis en œuvre, renvoyant un message d’impunité". D’après les chiffres du gouvernement, "entre le 1ᵉʳ janvier 2024 et le 30 juin 2024, seulement 51.618 allocataires ont été évalués par le Forem concernant leur disponibilité active. Sur l’ensemble des décisions prises, 99% ont donné lieu à des évaluations positives et 1%, à savoir 173 dossiers, ont donné lieu à des évaluations négatives."
"Les chercheurs d'emploi doivent être conscients qu'ils sont le premier moteur de leur propre réussite sur le marché du travail."
En attendant de pouvoir négocier avec le Fédéral la fin des allocations de chômage après deux ans, le gouvernement attend du Forem qu’il "renforce le nombre d’agents du service contrôle". Il appelle aussi à "réduire les délais d’activation du contrôle dans le cadre de la disponibilité active afin d’éviter un sentiment d’impunité". Cela passera notamment par "l’envoi du recommandé dès la 1ʳᵉ absence du chercheur d’emploi pour un traitement systématique du service contrôle".
À côté de tout cela, la réforme travaillera sur une "rationalisation de l’ensemble des acteurs de l’insertion socio-professionnelle présents sur le territoire wallon", en remettant un peu d’ordre dans les rôles parfois redondants des Centres d’insertion socio-professionnelle (CISP), Missions régionales pour l’emploi (MIRE), Institut wallon de formation en alternance et des indépendants et petites et moyennes entreprises (IFAPME)...
Mais le ministre le reconnaît, ces mesures ne pourront être efficaces "que si un changement de mentalité s'opère: les chercheurs d'emploi doivent être conscients qu'ils sont le premier moteur de leur propre réussite sur le marché du travail."
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