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Le gouvernement Dolimont promet de faire bouger les lignes

Changement d'époque en Wallonie. Elio Di Rupo a remis les clés de l'Élysette à Adrien Dolimont. Tradition oblige, les deux hommes se sont échangé des cadeaux. Adrien Dolimont a ainsi remis à son aîné un bon pour un dîner au restaurant avec lui à Bruxelles. ©BELGA

Le nouveau ministre-président wallon Adrien Dolimont promet de s'attaquer à une série de dossiers restés en rade depuis près d'une décennie.

Tout s'enchaîne en Wallonie depuis le scrutin du 9 juin. Fraîchement désigné comme nouveau ministre-président wallon, le libéral hennuyer Adrien Dolimont a vu ses dernières 24 heures défiler à toute allure. Depuis dimanche, et la présentation des castings ministériels du MR et des Engagés pour les gouvernements de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il enchaîne les rendez-vous protocolaires.

Ce lundi, le nouveau ministre-président de la Wallonie a prêté serment avec l'ensemble de ses ministres au Parlement wallon. Dans la foulée, direction Bruxelles et le Palais royal avec, pour Adrien Dolimont, une nouvelle prestation de serment devant le Roi, et enfin retour sur Namur en fin de matinée pour boucler la boucle avec la passation de pouvoir à l'Élysette avec Elio Di Rupo.

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Une nouvelle page politique

Avec le MR et Les Engagés au pouvoir, c'est une nouvelle ère politique – de centre-droit – qui s'ouvre en Wallonie. Le casting ministériel dévoilé par Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot, les présidents du MR et des Engagés, dimanche, entremêle jeunesse (Anne-Catherie Dalcq ou Adrien Dolimont) et expérience (comme Pierre-Yves Jeholet), ministres aguerris à la politique (comme François Desquesnes) et d'autres pour qui ce sera une première comme Cécile Neven, la patronne d'AKT for Wallonia (ex-UWE) qui hérite notamment des portefeuilles de l'Énergie et des Aéroports.

Un ministre-président entre Namur et Bruxelles

Comme annoncé lors de la présentation de leur programme politique, MR et Engagés ont tenté de resserrer le nombre de ministres. Dix ministres, dont 5 néophytes, se partagent les compétences ministérielles régionales et communautaires du sud du pays.

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Quatre d'entre eux ont aussi une "double casquette", c'est-à-dire font partie à la fois de l'exécutif régional et de l'exécutif communautaire. Six postes sont attribués au MR, et quatre aux Engagés, une répartition qui colle au résultat arithmétique du scrutin.

Le ministre-président wallon devra jongler entre les réunions des deux gouvernements et les séances du Parlement, où il sera appelé à répondre à des questions de députés tant en Wallonie qu’à Bruxelles.

En plus de prendre la tête du gouvernement wallon, Adrien Dolimont conserve par exemple le Budget et les Finances, deux dossiers qu'il gérait déjà sous la précédente législature. Il sera en charge également de la politique scientifique au sein de l'exécutif de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB).

Avec sa double casquette voulue par souci de rationalisation, mais également pour assurer un équilibre légal hommes/femmes dans le gouvernement de la FBW essentiellement féminin, le ministre-président wallon devra jongler entre les réunions hebdomadaires des deux gouvernements et les séances du Parlement et des commissions, où il sera appelé à répondre à des questions de députés tant en Wallonie qu'à Bruxelles. N'est-ce pas trop, finalement, vu le poids de ses fonctions à Namur?

Or, du temps, le libéral Dolimont en aura besoin pour orchestrer les nombreux chantiers de son gouvernement en Wallonie. Marquée du sceau des réformes, de la rationalisation et de la simplification des structures publiques, la coalition Azur s'est notamment assignée comme défi de relancer une série de dossiers restés jusqu'ici en rade, soit par manque de consensus politique sous la précédente législature où le MR gouvernait avec le PS et Ecolo, soit faute de temps.

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Les gros dossiers tabous

Parmi les gros dossiers qui reviendront sur la table, MR et Engagés reparlent de la fusion des gestionnaires du réseau de distribution de gaz et d’électricité (GRD). C'est un peu le monstre du Loch Ness. On en parle depuis 2017. Inscrit dans les accords politiques des deux derniers gouvernements, ce projet est jusqu'ici resté bloqué faute de réelle volonté de la part de GRD, notamment Resa, de créer un grand pôle wallon capable de déployer des synergies et des économies d'échelle.

Le gouvernement Dolimont veut aussi réétudier la possibilité de rapprocher les neuf invests de Wallonie. Ce vieux rêve, déjà imaginé par le nouveau ministre de l'Économie en 2018, avant qu'il ne bute contre les résistances politiques locales, et esquissé lors de la fusion des trois outils économiques il y a plus d'un an, pourrait se concrétiser par une fusion entre les trois invests du Hainaut, voire le rapatriement des plus petites structures vers Wallonie Entreprendre pour ne laisser que Sambrinvest et Noshaq.

"Le mandat qui nous a été donné est clair et il implique une lourde responsabilité, celle du changement."

Adrien Dolimont (MR)
Ministre-président de la Région wallonne

La réforme des aides à l'emploi, l'assainissement plus rapide de 1.500 m² de friches industrielles, la concrétisation de la Boucle du Hainaut sont ici encore des projets épineux qui n'ont pu aboutir faute de temps et d'accord.

Conscient de la tâche, devant les députés, lundi, Adrien Dolimont s'est montré déterminé. "Le mandat qui nous a été donné est clair et il implique une lourde responsabilité, celle du changement." Ce changement, il le veut inclusif. "Les partenaires sociaux sont et seront des interlocuteurs de nos actions dans le changement. Je souhaite qu'un dialogue constructif voit le jour au-delà de tous les clivages", assure-t-il tout en plaidant pour un nouveau pacte sociétal "qui doit aussi favoriser la participation et la responsabilité citoyenne".

Le résumé
  • Le nouveau ministre-président wallon Adrien Dolimont a pris possession de l'Elysette lors d'une passation de pouvoir avec son prédécesseur Elio Di Rupo.
  • Lors de son premier discours devant les députés, le libéral s'est dit déterminé à mener les changements promis lors de la campagne électorale.
  • Le gouvernement wallon devra notamment s'attaquer à une série de dossiers épineux.
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