Le MR se sent trahi par Céline Tellier

Les propos tenus par la ministre de l'Environnement Céline Tellier dans L'Echo ce week-end restent au travers de la gorge du MR. Dans un message adressé aux chefs des groupes parlementaires PS et Ecolo formant la majorité avec le MR en Wallonie, ainsi qu'à l'ensemble des députés libéraux, le libéral wallon Jean-Paul Wahl se dit trahi. "J'ai un profond sentiment de trahison à la lecture de l'interview de Madame la ministre Tellier dans le journal L'Echo de ce samedi. Mon expérience parlementaire m'autorise à écrire que jamais, je n'avais connu une telle veulerie", écrit le chef du groupe MR au Parlement wallon.

Propos si imbuvables?

Mais que disait de si imbuvable la ministre? "Elle s'attaque ouvertement à un partenaire de la majorité à un moment où le dossier des PFAS atterrissait", souligne un acteur wallon. Dans son interview, Céline Tellier reproche notamment aux libéraux d'avoir un double langage et de ne pas s'attaquer au fond du problème des PFAS en amont du dossier, et à la réglementation européenne sur la mise sur le marché des PFAS. Elle pointe l'exemple de la prolongation du glyphosate, soutenue par les libéraux. "C'est un élément qu'elle pointe et qu'on ne peut pas lui reprocher. La position du MR est ambiguë", souligne un acteur du dossier.

Au-delà de l'attaque politique, le MR a averti le ministre-président Elio Di Rupo qu'il ne jugeait pas utile d'organiser une réunion entre les vice-premiers du gouvernement wallon et les chefs de groupes de la majorité avant la séance plénière du Parlement wallon mercredi.

Échaudé par Céline Tellier, le MR s'agace également de voir à chaque fois la ministre associer l'ensemble du gouvernement à ses propres excuses.

L'heure n'est pas à la crise politique

Certains députés libéraux ne se priveront pas non plus d'interpeller à nouveau la ministre lors de la prochaine commission Environnement qui se tient ce mardi avec la ferme intention d'éclaircir une série de zones d'ombre qui demeurent sans réponse. "Je reste aujourd'hui interpellé par le fait que le bourgmestre de Chièvres, qui est l'homme le plus proche des citoyens, ait été privé de pouvoir prévenir sa population de la pollution de l'eau. On ne lui a pas donné cette information. On l'a clairement empêché de distiller cette information. Il y a encore beaucoup d'incohérences entre les propos de la ministre et les faits", estime le député libéral Nicolas Tzanetatos.

L'heure n'est pourtant pas à la crise politique. "Le MR ne fera pas l'honneur à madame Tellier de lui demander sa démission. Il appartient au groupe Ecolo de décider si devant autant de fuites de responsabilités elle est encore en mesure d'exercer ses fonctions", écrit Jean-Paul Wahl.

Du côté d'Ecolo, on assure toute sa confiance dans le travail de la ministre. "Notre confiance est pleine et entière. On continue avec l'ensemble du gouvernement à travailler sur ce dossier des PFAS", assure Stéphane Hazée, le chef du groupe Ecolo. Mais d'autres, en off, ne se privent pas de pointer le jeu du MR. "À côté des faits, il y a une surexploitation contraire aux faits. On tente de créer la confusion."