Les Mutualités chrétiennes veulent une assurance autonomie wallonne
Les problèmes budgétaires de la Région wallonne rendent indispensable un dispositif d'assurance dépendance pour les personnes âgées en perte d'autonomie.
L’assurance autonomie devrait être un chantier prioritaire pour le futur gouvernement wallon qui sortira des urnes en juin prochain. C’est ce qu’a affirmé le président des Mutualités chrétiennes (aile francophone) Claude Rolin, lors de la présentation mardi d’un mémorandum en vue des élections.
L’assurance autonomie, également appelée assurance dépendance, couvre une partie des dépenses en soins de santé ambulatoires et en aide sociale pour les personnes âgées en perte d’autonomie. Un tel dispositif existe en Flandre depuis 2001 déjà. Chaque travailleur flamand cotise 58 euros par an.
"Si on ne trouve pas de nouveaux moyens pour financer l’aide aux personnes âgées, l’offre risque de stagner ou de basculer vers le secteur privé."
Copier le modèle flamand
En Wallonie, un projet analogue avait été adopté par le gouvernement mais avait échoué dans la dernière ligne droite lors du vote au Parlement, pour des raisons politiques liées au changement de majorité en cours de législature (le PS avait été débarqué par le cdH au profit du MR).
Depuis lors, le projet est resté en rade mais le vieillissement de la population s’est poursuivi et les perspectives budgétaires de la Wallonie ne sont pas améliorées, au contraire. "La situation financière de la Région va nécessiter de réaliser des économies. Si on ne trouve pas de nouveaux moyens pour financer l’aide aux personnes âgées, l’offre risque de stagner ou de basculer vers le secteur privé, avec le risque d’une couverture santé à deux vitesses", prévient Claude Rolin."C’est pourquoi nous allons à nouveau taper sur le clou, car nous sommes convaincus de la nécessité de ce projet."
"Il faut réguler l’offre de généralistes plutôt que d’offrir des primes à l’installation."
Réguler l'offre de généralistes
Toujours améliorer l'accessibilité pour le plus grand nombre à des soins de qualité, les Mutualités chrétiennes alertent sur la nécessité de trouver une solution aux pénuries de médecins généralistes, un fléau qui touche désormais environ 50% des communes en Wallonie. "Il faut réguler l’offre de généralistes plutôt que d’offrir des primes à l’installation, qui génèrent parfois des effets d’aubaine", préconise Claude Rolin.
Un médecin qui accepte d’ouvrir un cabinet de généraliste dans une zone (souvent rurale) mal desservie reçoit actuellement une prime à l’installation allant de 20.000 à 25.000 euros. Une régulation par les pouvoirs publics, comme cela se pratique pour les pharmacies, serait plus efficace, estiment les Mutualités chrétiennes. Des assistants en médecine générale pourraient par exemple être orientés vers des zones en pénurie.
Cela n’exclut pas non plus de rouvrir le débat sur les quotas Inami, précise Claude Rolin. "D’autant que côté flamand, on est plus ouvert qu’auparavant à un élargissement des quotas."
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