Mons et La Louvière misent sur la cleantech
Avec l'aide d'acteurs comme Comet, I-Care, Holcim ou l'UMons, la région du Cœur du Hainaut lance une stratégie de réindustrialisation autour de la cleantech.
De la théorie de la célèbre université américaine Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui, avec une douzaine d’émissaires wallons, a encadré pendant près de deux ans l’élaboration d’une stratégie pour faire de la Wallonie une Cleantech valley, à la pratique, il n’y a qu’un pas que franchissent aujourd’hui les régions de Mons et La Louvière.
Joliment baptisé Cœur du Hainaut, ce territoire se mue aujourd’hui en Heart of Cleantech avec l’ambition de créer un district autour de la décarbonation pour booster l’activité des acteurs industriels.
"Le but est d’apporter aux entreprises ces technologies cleantech. On veut leur permettre d’accélérer leur business model tout en positionnant le territoire comme un pôle d’attractivité pour de nouveaux acteurs."
L’organisation d’un "Forum for Cleantech" ce vendredi a officiellement lancé le départ. "Nous sommes à la croisée des chemins: c’est maintenant ou jamais!", assure Vincent Michel, président du Forum For Cleantech et directeur du programme GO4ZERO du cimentier Holcim qui vient d’entamer un gigantesque chantier de 500 millions d’euros pour se décarboner.
Caroline Decamps, la directrice générale de l’intercommunale IDEA, y voit une nécessité. "Pour continuer à exister demain, une entreprise doit innover. Le but est d’apporter aux entreprises ces technologies cleantech. On veut leur permettre d’accélérer leur business model tout en positionnant le territoire comme un pôle d’attractivité pour de nouveaux acteurs."
De I-Care à Holcim
Cette stratégie mobilise de nombreux acteurs comme les industriels Holcim, Comet ou Wanty, l'intercommunale IDEA, des entrepreneurs dont les patrons d’Ecosteryl et de I-Care, l'acteur de capital risque IMBC et enfin des représentants du monde de la formation comme l’UMons et le Forem.
"Nous jouons sur l’effet réseau. Il y a des locomotives comme Holcim qui prennent ce rôle de leader mais l’objectif est réellement de créer une symbiose qui permettra à tout un chacun de bénéficier de l’expertise de l’ensemble des partenaires", assure Vincent Michel qui plaide pour qu’on ne commette plus les erreurs du passé. "Il faut identifier les projets pertinents et surtout ne pas tomber dans une politique de saupoudrage comme ce fut le cas avec le plan de relance."
Énergie, data et circularité
Le déploiement de cette stratégie s’articulera autour de trois piliers: les matériaux circulaires, l’énergie et les data. La data prédiction, à travers I-care, sera par exemple appelée à jouer un rôle crucial comme l’explique Caroline Decamps. "À travers la data, on peut anticiper des processus et arriver à prolonger la fin de vie d’un équipement. On peut créer là aussi une circularité et c’est en soi ce que va apporter I-Care."
Dans l’énergie, on parle de projets autour de la biométhanisation ou de la géothermie avec, par exemple, un pôle d’attractivité situé dans le zoning de Geothermia. "Une entreprise qui a besoin de chaleur dans son process pourra bénéficier de cet apport unique", explique encore Vincent Michel.
"Ce projet global autour de la cleantech n’est vraiment pas un club d’affaires. Nous sommes là pour accélérer l’innovation et créer de l’emploi qui ne soit pas délocalisable."
Créer de l'emploi non délocalisable
Les entreprises auront aussi un accès à la plate-forme d’équipements high tech TRL7, dans le parc d’activités économiques de Ghlin-Baudour, qui permettra aux entreprises et aux chercheurs de tester en conditions quasi réelles des procédés industriels de décarbonation. Un centre de formation issu d’une collaboration entre le Forem et l’UMons sera, lui, dédié aux éco-technologies et ouvrira en 2026.
"Chez Holcim, par exemple, nous prévoyons des espaces pour accueillir des stagiaires et des doctorants afin d’essayer de nouvelles technologies. Ce projet global autour de la cleantech n’est vraiment pas un club d’affaires. Nous sommes là pour accélérer l’innovation et créer de l’emploi qui ne soit pas délocalisable. Il faut aussi pouvoir attirer de nouvelles industries low carbone", assure le responsable d’Holcim.
- Le territoire Cœur du Hainaut, situé dans les zones de Mons et La Louvière, lance une stratégie cleantech.
- Avec différents acteurs mobilisés comme Comet, Holcim, ou I-Care, la stratégie vise à booster l'innovation au sein des entreprises et attirer de nouvelles industries.
- Les entreprises auront à leur disposition une plate-forme technologique et un centre de formation issu d'une collaboration entre l'UMons et le Forem.
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