Quantoom et Univercells signent un partenariat pour développer les vaccins ARN au Brésil

La mission princière a pris mercredi soir le chemin de Rio de Janeiro avant de se clôturer vendredi. Après un volet très industriel dans la capitale économique du Brésil, avec la visite des sites de Solvay ou d’Embraer, la caravane princière s’est notamment focalisée, à Rio de Janeiro, sur les questions de la santé. Elle y a notamment célébré 40 ans de partenariat entre GSK et le Brésil.

Cet accord entre le groupe de Wavre et le Brésil – troisième marché pour GSK Belgique – "repose sur un transfert de technologie de 10 vaccins. Cela signifie qu’ils ont l’autorisation de produire nos vaccins. Cette production ici permet de mettre à disposition de la population des vaccins à des prix compétitifs. Nous nous chargeons par contre une partie du produit comme l’emballage", explique Cécile Barnich, head vaccines global clinical delivery.

Partenariat stratégique

Derrière les grandes locomotives industrielles, la biotech Univercells, et sa société sœur Quantoom Biosciences, ont de leur côté franchi une nouvelle étape stratégique dans leur développement local, notamment grâce au petit coup de pouce du Palais. "Ce n’est évidemment pas la mission qui permet de signer un contrat que nous négocions depuis un an avec l’Institut de santé public Fiocruz, mais elle amène clairement une valeur ajoutée", assure José Castillo, CEO de Quantoom. "Le client se sent très important et surtout, notre pays renforce la crédibilité de notre entreprise en organisant la signature du contrat en présence de la princesse Astrid."

Ce nouveau partenariat signé avec Fiocruz et son unité Bio-Manguinhos, spécialisée dans la production de vaccins et de produits biopharmaceutiques, va permettre aux deux sociétés belges de participer au développement des vaccins ARN au Brésil. "C’est un pays important pour nous. Nous travaillons depuis 2010 avec eux pour leur fournir la technologie de production de vaccins viraux", explique José Castillo. "C’est le seul pays que je connaisse qui a intégré dans sa constitution une obligation pour son gouvernement de fournir à sa population tous les vaccins de première nécessité."

Du côté des responsables de Fiocruz, le président Mario Moreira voit dans ce partenariat belgo-brésilien "une nouvelle étape stratégique dans le renforcement de la souveraineté technologique du Brésil, car il permet la production d'intrants importants pour le système de santé unifié (SUS), tels que les vaccins et les thérapies à base d'ARN."

Univercells se bâtit un nouveau business model

Sans rentrer dans les détails techniques des différents accords signés par Univercells et Quantoom, José Castillo parle de "deux nouveaux modèles d’affaires que nous mettons en place".

Au niveau de Quantoom, "nous serons fournisseurs du savoir-faire pour la fabrication de n’importe quelle molécule d’ARN, et cette offre se matérialise sous forme d’une machine entièrement automatique, utilisant notre procédé, des réacteurs spécifiques développés pour cette application, ainsi que toutes les matières premières nécessaires. Ceci nous positionne comme fournisseur stratégique d’une solution intégrée à notre client, pour ses propres productions."

Pour Univercells, le partenariat va un cran plus loin. "Nous contribuerons au design des molécules ARN que Fiocruz va utiliser pour différents traitements contre le cancer". José Castillo y voit "une reconnaissance pour le savoir-faire développé dans les laboratoires carolos de Univercells en matière de biologie synthétique."

Bientôt producteur des matières premières les plus critiques pour la fabrication d’ARN au Brésil, José Castillo pense déjà à la suite de l’aventure pour les deux entreprises avec la recherche d’un partenaire en Asie afin de répliquer le modèle développé au Brésil.