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Un parc d’attractions Legoland sur l’ex-site de Caterpillar

Il fut un temps question d’accueillir la chaîne de montage de la citadine Chloé de Thunder Power sur l'ancien site de Caterpillar. Cela ne s'est jamais fait. ©Photo News

Le groupe Merlin Entertainments étudie l'implantation d'un parc d'attractions Legoland à Charleroi. Le projet pourrait créer un millier d'emplois.

Longtemps promis aux voitures électriques du chinois Thunder Power après le départ de Caterpillar il y a tout juste quatre ans, l’ancien site du fabricant américain de machines de construction refait parler de lui.

"À vrai dire, l’arrivée des Chinois de Thunder Power à Charleroi commence à sentir le roussi."

Un acteur du dossier

Il y a d’abord ce cruel constat. Depuis deux ans et le rêve des Carolos d’accueillir à Charleroi la chaîne de montage de la citadine Chloé, le site est resté désespérément vide. Face à ses bâtiments abandonnés, l’immense parking est aujourd’hui occupé par des voitures d’un autre constructeur. Mais toujours pas de voitures chinoises à l’horizon. "On n’y croit plus tellement à Thunder Power. À vrai dire, l’arrivée des Chinois de Thunder Power à Charleroi commence à sentir le roussi", soupire à demi-mot un responsable wallon.

Amazon, Apple, Tesla,…

Derrière le discours officiel, qui se veut rassurant mais aussi réaliste à l’égard du partenaire chinois Thunder Power et de son hypothétique arrivée, les promoteurs du site s’activent depuis plusieurs mois en coulisses pour trouver une alternative qui tienne la route.

Il y a un an, par exemple, le géant américain de la distribution par internet Amazon avait signé une lettre d’intention avec les autorités wallonnes afin d’installer un immense entrepôt à Charleroi avant de se rétracter. Outre Amazon, il a été un moment question d’accueillir Apple et un centre de stockage de données. D’autres acteurs wallons ont également rêvé de la venue de Tesla et d’une usine de fabrication de batteries. Le déménagement de Nexans a aussi été évoqué. En vain…

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Quatre ans plus tard, les 100 hectares n’ont toujours pas trouvé de repreneur. "Si rien ne bouge d’ici la fin de l’année, on devra traiter ce dossier comme un autre dossier classique. Il faudra arrêter les recherches autour d’un gros acteur industriel et diviser le site en plus petites parcelles afin de les proposer à des plus petits acteurs", regrette une source proche du dossier.

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"Ils ont très vite montré que ce site les intéressait. Ils cherchent à développer un nouveau parc Legoland (...) et ont besoin d’une surface de 100 hectares. C’est justement la taille de notre site à Charleroi."

Un acteur du dossier

Un parc autour du monde du Lego

Tout n’est pourtant pas foutu! "Il y a encore un léger espoir", souffle un proche acteur du dossier. Une alternative assez solide semble même faire son apparition. "On a 75% de chances d’y arriver", espère ainsi un cador wallon.

Il faut remonter au dernier trimestre 2019 et un mail inespéré pour reprendre le fil de l’histoire. "Le mail est signé par Merlin Entertainments", explique une source proche du dossier. Pour faire les rapides présentations, derrière Merlin Entertainments, on trouve un géant actif dans le monde des parcs d’attractions avec, dans son portefeuille, des poids lourds comme Madame Tussauds, Sea Life ou Legoland.

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"Avec 120 parcs d'attractions, Merlin Entertainments accueille 66 millions de visiteurs à travers 25 pays", indique le groupe sur son site internet. "Ils ont très vite montré que ce site les intéressait. Ils cherchent à développer un nouveau parc Legoland avec des attractions, des hôtels et des restaurants dans le centre de l’Europe et ont besoin d’une surface de 100 hectares. C’est justement la taille de notre site à Charleroi", raconte un des interlocuteurs de la première heure qui pointe, comme autres atouts, la proximité de l’aéroport de Charleroi, le réseau autoroutier et ferroviaire ainsi que la disponibilité de main-d’œuvre.

Après une prise de contact et la mobilisation des acteurs wallons comme l’Awex, la Sogepa, Igretec, la Ville de Charleroi ainsi que les équipes du ministre de l’Économie, une première visite a été organisée sur le site de Charleroi avec le développeur de Merlin. On était le mercredi 18 décembre 2019.  La visite est rapide "mais la marque d’intérêt est réelle", conclut-on côté wallon.

300 millions
d'euros
L’ensemble du projet est estimé à 300 millions. Merlin est prêt à mettre 100 millions d’euros sur la table.

Une levée de fonds de 200 millions

Une étude de faisabilité est rapidement lancée mais la crise du coronavirus fait craindre le pire pour le projet de parc d’attractions à Charleroi. "On aurait effectivement pu croire que le dossier allait être enterré avec la crise, mais ce genre de groupe international doit toujours penser à l’avenir."

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Le dossier vient donc de prendre un nouvel élan cette semaine avec la désignation de la banque d’affaires Tandem Capital et le lancement d’une levée de fonds pour financer le projet. Cette opération est menée conjointement par Merlin et la Région wallonne. "Merlin est prêt à mettre 100 millions d’euros sur la table. L’ensemble du projet est estimé à 300 millions. En partenariat avec la Région wallonne et son bras armé, la Sogepa, le groupe espère donc lever 200 millions auprès d’investisseurs d’ici 6 semaines", explique-t-on.

Le parc d'attractions Legoland de Günzburg, en Allemagne.

Outre les attractions du parc, les montants serviront à financer la construction d’hôtels et des restaurants. "Ils veulent l’exclusivité sur le site", signale notre source.

De 800 à 1.000 emplois directs

Au-delà des montants financiers, la taille du projet fait rêver les sherpas les plus aguerris de la Région. "À côté des 300 millions d’investissements, on parle d’une création de 800 à 1.000 emplois directs sur l’ensemble du site", s’exalte un des acteurs wallons, qui évoque un début des éventuels travaux d’ici 4 ans.

Il faut évidemment rester très prudent. La liste des prétendants venus examiner le site par le passé prouve la complexité d’une telle entreprise de reconversion. "Rien n’est encore signé à ce jour", temporise ainsi une source du dossier. Une autre évoque des détails pratiques à régler avec la Ville de Charleroi, qui craint que l’activité horeca du site ne fasse de l’ombre à ses centres commerciaux.  

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