Publicité

Pas de retour à la normale avant 2022, prévient la Commission européenne

Le commissaire européen à l'Économie Paolo Gentiloni insiste sur la volatilité des prévisions actuelles. ©REUTERS

Pour la Belgique, la Commission prévoit un recul du PIB de 8,4% en 2020, suivi d’un rebond de 4,1% en 2021 et de 3,5% en 2022.

L'économie de la zone euro devrait se contracter de 7,8% en 2020, avant de rebondir de 4,2% en 2021 et de 3% en 2022, selon les prévisions économiques d'automne de la Commission européenne. "Les prévisions de croissance économique pour les prochains mois restent cependant très incertaines, en raison de l'évolution constante de la situation épidémiologique liée au coronavirus", prévient-elle.

-7,8%
L'économie de la zone euro devrait se contracter de 7,8% en 2020, selon la Commission européenne.
Publicité

Le retour en force de la pandémie a porté un coup d’arrêt au rebond observé pendant l’été, lorsque les États membres ont commencé à lever certaines restrictions. "Nous nous attendons à ce que cette résurgence de la pandémie mette la relance en pause sur le court terme", a déclaré le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni.

En tout état de cause, l’activité de la zone euro ne retrouvera pas son niveau d'avant la pandémie avant au moins 2022, voire 2023, estime l’exécutif européen.

Par rapport à ses prévisions de l'été dernier et malgré le retour du virus, la Commission voit les choses plus positivement pour 2020, avec une prévision de -7,8% pour la zone euro plutôt que -8,7%, suivie d'un rebond moins important pour 2021: +4,1% plutôt que +6,1%.

L'Espagne lanterne rouge

La situation est très variable d'un État à l'autre. Pour la Belgique, la Commission prévoit un recul de 8,4% de PIB en 2020, suivi d’une croissance de 4,1% en 2021 et de 3,5% en 2022.

Publicité
4,1%
L'économie belge devrait rebondir de 4,1% en 2021, prévoit la Commission.

L'Espagne subirait la récession la plus marquée avec une contraction de son PIB de 12,4% en 2020. France, Italie, Croatie, Grèce et Portugal sont les autres pays où la récession devrait égaler ou excéder les 9% de PIB.

Pour la France, la Commission table sur une contraction de 9,4% en 2020 avant un rebond de 5,8% en 2021 puis de 3,1% en 2022. L'Allemagne devrait connaître une baisse de 5,6% de son PIB cette année, puis une croissance de 3,5% en 2021 et de 2,6% en 2022.

Chômage limité

L'inflation en zone euro devrait atteindre 0,3% cette année, puis grimper à 1,1% en 2021 et 1,3% en 2022.

Le chômage partiel a permis de limiter quelque peu la hausse du chômage.

Malgré l'ampleur de la récession, le chômage dans la zone euro n'augmentera qu'à 8,3% cette année contre 7,5% en 2019 grâce aux mesures de chômage partiel. Il grimpera à 9,3% en 2021, avant de se tasser à 8,9% en 2022.

Les mesures de soutien ont évidemment un coût et ce sont les finances publiques qui boivent la tasse. Le déficit budgétaire agrégé de la zone euro atteindra 8,8% du PIB en 2020, après un excédent de 0,6% en 2019, pour se réduire à 6,4% en 2021 et 4,7% en 2022.

La dette de la zone euro devrait, quant à elle, passer à 101,7% du PIB cette année contre 85,9% l’an dernier. Elle continuera ensuite d’augmenter pour atteindre 102,3% en 2021 et 102,6% en 2022.

Le budget belge dérape

La Belgique n’est pas mieux lotie avec un déficit passant de 1,9% du PIB en 2019 à 11,2% en 2020, puis 7,1% en 2021 et 6,3% en 2022. Outre les mesures anti-crise, la Commission épingle les baisses de charges accordées aux entreprises dans le cadre de la réforme de l’impôt des sociétés comme un autre facteur venant alourdir le déficit.

L’endettement, lui, augmenterait d’un seul coup de 20 points de pourcentage, passant de 98% en 2019 à 118% en 2020 et 2021.

De leur côté, les ménages belges voient leur confiance mise à mal et épargnent comme jamais auparavant. Le taux d’épargne passe de 13% du revenu disponible en 2019 à 24% en 2020, avant de refluer quelque peu à 18% en 2021 et 15 % en 2022.

"Nous estimons l'impact économique du deuxième lockdown à 65% du premier confinement."

Ed Goos
CEO d'Euler Hermes Belux

Chez Euler Hermes, un des leaders de l'assurance-crédit, on suit l'économie belge de près. "Actuellement, nous estimons l'impact économique du deuxième lockdown à 65% du premier confinement", indique Ed Goos, CEO d’Euler Hermes BeLux. "Les coûts pourraient encore augmenter en raison du manque de perspective si jamais la période des fêtes de fin d’année venait à être compromise", prévient-il.

Euler Hermes s’attend à un déconfinement plus progressif qu’après la première vague. De ce fait, les effets positifs pour l’économie se feront attendre et n’interviendront pas avant mars ou avril 2021. Euler Hermes prévoit dès lors une croissance du PIB belge de 2,5 à 3% seulement en 2021.

Publicité
En 2024, le gaz russe transitant par l'Ukraine représente encore 5% du total des importations de l'UE, contre 11% en 2021.
Le gaz russe donne un nouveau coup de chaud aux prix énergétiques européens
La fin d'un contrat permettant le transit de gaz russe par l'Ukraine rajoute une couche de pression sur les prix du gaz, déjà poussés vers le haut par la baisse des importations de GNL, l'utilisation des stocks et le froid.
Messages sponsorisés