Dick Schoof, le super-flic devenu Premier ministre néerlandais

Il s’est dit le premier surpris de se trouver là, en tant que futur Premier ministre. Dick Schoof, 67 ans, a été choisi par le formateur Richard van Zwol et les quatre partis de la nouvelle coalition (PVV, VVD, BBB et NSC) pour diriger le futur gouvernement des Pays-Bas.

Issu d’une famille nombreuse de sept enfants et géographe de formation, Schoof a fait toute sa carrière dans les hautes sphères de la fonction publique, principalement dans les départements de justice, sécurité et police. Il a notamment dirigé le contre-espionnage (AIVD) et a officié en tant que coordinateur national de la lutte contre le terrorisme (NCTV).

Un futur Premier ministre apolitique

Schoof n’est pas le candidat de Geert Wilders, contrairement à Ronald Plasterk, précédemment pressenti pour le poste de Premier ministre. Si Schoof a été un temps membre du parti travailliste PVDA, il ne l’est plus depuis 2021 et se revendique apolitique. Ce profil neutre est un prérequis pour diriger un gouvernement qui sera constitué pour moitié de politiques et pour moitié d’experts.

Dick Schoof est néanmoins réputé proche de l’ancien premier ministre Mark Rutte avec qui il a noué des liens étroits lors de l’enquête sur le vol MH17 de Malaysia Airlines, abattu par des pro-russes au-dessus du Donbass en 2014 avec 298 passagers à bord, dont 198 citoyens néerlandais. Cette enquête lui avait même valu quelques ennuis, ses détracteurs lui reprochant des tentatives d’ingérence dans les travaux de la commission d'enquête.

En tant que coordinateur national de la lutte contre le terrorisme, Schoof était également en charge de la protection rapprochée de Geert Wilders, ce qui a permis de nouer des liens entre les deux hommes. Il a aussi prodigué des conseils à l’actuelle présidente du VVD (libéraux) Dilan Yesilgöz lorsqu’elle était ministre de la Justice sous le dernier gouvernement de Mark Rutte.

Schoof le marathonien

On le dit intelligent, imperturbable, rassembleur et loyal à l’égard de ses subordonnés qu’il ne critiquera jamais sur la place publique. Schoof est par ailleurs un sportif accompli: il court toujours 90 kilomètres par semaine et compte pas moins de 18 marathons à son actif. Dorénavant, il devra emmener des gardes du corps pour maintenir sa condition physique. Avec son ex-compagne, il a adopté deux filles originaires de Chine.

Le nouveau Premier ministre va à présent devoir s’atteler à la constitution du gouvernement le plus à droite que les Pays-Bas aient jamais eu. "Je serai le Premier ministre de tous les Néerlandais", a assuré mardi l’intéressé.

Reste à voir quelle sera sa marge de manœuvre par rapport aux présidents des quatre formations politiques qui surveilleront le gouvernement de l’extérieur. La remarque vaut singulièrement par rapport à Geert Wilders, qui a renoncé au poste de Premier ministre à la demande de ses partenaires des trois autres partis, mais qui demeure l’homme fort de ce nouveau gouvernement.

Last but not least, Schoof va devoir manœuvrer habilement avec les autorités européennes, notamment sur la politique d’asile, les règles sur la protection de l’environnement et la contribution financière des Pays-Bas à l’Union.