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Législatives en France: les désistements vont dessiner la future Assemblée nationale

Les candidats au second tour des élections législatives françaises avaient jusqu’à mardi, 18h pour déposer leur candidature. Toute la journée, les tractations et les annonces se sont enchaînées. ©AFP

Au second tour des élections législatives françaises, les candidats du Rassemblement national affronteront, dans la très grande majorité des cas, un seul adversaire.

Lorsque les résultats du premier tour sont tombés dimanche soir, de nombreux médias indiquaient les projections du nombre de sièges par parti à l’Assemblée nationale. Mais ces calculs sont en réalité peu fiables, car le désistement des nombreux candidats recensés pour le second tour est capable de transformer - partiellement - le découpage de l’hémicycle. En effet, sur les 306 triangulaires recensées, 299 impliquaient des candidats issus des trois grands blocs que forment l’extrême droite, la gauche et le centre.

Ces deux derniers jours ont donc été consacrés aux négociations et aux élaborations stratégiques. Faut-il se retirer pour empêcher le Rassemblement National (RN) de remporter une circonscription de plus? Les représentants de La France Insoumise (LFI) peuvent-ils bénéficier d’un retrait au nom de la défense des "valeurs républicaines"?

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Autres problématiques: les candidats, parfois bien ancrés dans le tissu local après de nombreuses années d’investissement dans la vie politique, allaient-ils suivre la ligne de leur état-major? Et les électeurs allaient-ils eux aussi respecter les consignes de vote et reporter leur voix sur un parti qui n’était pas leur premier choix?

Après les désistements, il ne resterait qu'une centaine de triangulaires, avec, dans la plupart des cas, un RN qualifié en dernier.

Des désistements non réciproques entre la gauche et les centristes

Dès dimanche soir, les partis de gauche constituant le NFP annonçaient qu’ils se désisteraient en cas de triangulaire s’ils n’arrivaient qu’en troisième place, afin de favoriser la victoire du candidat en meilleure position de battre le RN. Mais certains partis ne comptaient pas en faire autant, notamment celui d’Édouard Philippe. L’ancien Premier ministre avait indiqué qu’il n’y avait aucun choix à faire entre LFI et le RN.

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En revanche, le président de la République a été clair. Devant ses ministres réunis à l’Élysée, Emmanuel Macron a répété mardi que "pas une voix ne devait aller à l'extrême droite", rappelant qu’il s’était fait lui-même élire, en 2017 et en 2022, grâce à la mobilisation des électeurs de gauche face au RN.

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À 18h, d’après Le Monde, 218 candidats qualifiés pour le second tour des législatives, presque tous de gauche ou macronistes, s'étaient désistés. L'AFP a ensuite ajusté les chiffres à 214 désistements recensés. Seulement 110 triangulaires et quadrangulaires subsistent ainsi au second tour, sur les 311 prévues à la sortie des urnes. Le second tour dimanche donnera donc lieu à 390 duels, 108 triangulaires et deux quadrangulaires.

Parmi eux, 130 membres du NFP et 82 de la coalition présidentielle. Les Républicains qui n’ont pas choisi l’alliance avec le RN, eux, ont retiré trois candidats.

La seule option souhaitable pour le camp présidentiel: une majorité allant des républicains aux écologistes.

Vers un gouvernement d’union nationale?

La veille, le Premier ministre Gabriel Attal a appelé sur TF1 à une "Assemblée nationale plurielle, avec plusieurs groupes politiques de droite, de gauche, du centre qui, projet par projet, travaillent ensemble au service de l'intérêt des Français". LFI a déjà fait savoir son refus de participer à toute alliance avec les macronistes.

Dans l’après-midi, sur France Info, l’ancien président du groupe Renaissance à la chambre, Sylvain Maillard, précisait que cette majorité pourrait aller "des Républicains aux Écologistes". C’est la seule option souhaitable pour le camp présidentiel.

Faudra-t-il, si le RN n’a pas la majorité et que la gauche unie obtient plus d’élus que le centre, envisager alors d’appliquer une partie du programme du NFP? "Évidemment, si c’est un programme de coalition, signé par l’ensemble des partis, assure le candidat. Ça ne sera pas évident, nous n’avons pas l’habitude de le faire… mais je crois que c’était le message envoyé par les Français en 2022, il est temps de l’appliquer en 2024."

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