Le Brexit est dans l'impasse, selon Theresa May
La Première ministre britannique, "humiliée" lors du sommet de Salzbourg, demande à l'Union européenne de faire des nouvelles propositions sur la frontière irlandaise et l'avenir de la relation entre l'UE et le Royaume-Uni.
Trois semaines avant l'échéance des négociations sur le Brexit, la tension monte entre le Royaume-Uni et l'Union européenne (UE).
"Nous sommes dans l’impasse", a déclaré ce vendredi la Première ministre britannique Theresa May lors d’une allocution télévisée retransmise depuis le 10 Downing Street. "Je ne renverserai pas le résultat du référendum ni ne démantèlerai mon pays", a-t-elle insisté.
Theresa May appelle les négociateurs européens à faire de nouvelles propositions sur les deux questions qui bloquent les négociations actuelles, la frontière irlandaise et l'avenir de la relation économique entre l'UE et le Royaume-Uni.
"Il nous faut un engagement sérieux pour régler les deux principaux problèmes dans les négociations et nous sommes prêts", a-t-elle ajouté.
"Humiliée" à Salzbourg
Acculée par les négociateurs européens jeudi lors du sommet informel de Starsbourg, "humiliée" selon la presse britannique, Theresa May cherche à reprendre la main sur les négociations. La Première ministre britannique joue sa tête. Un important congrès du parti des Tories (conservateurs) a lieu fin septembre, et on évoque déjà en coulisses des noms pour remplacer Theresa May.
"Je ne renverserai pas le résultat du référendum ni ne démantèlerai mon pays."
Les 27 ont rejeté jeudi son "plan de Chequer" proposant un "Brexit soft", une zone de libre-échange pour les marchandises entre l’UE et son pays pour éviter un rétablissement d’une frontière dure entre la République irlandaise et l'Irlande du Nord.
L'UE et le Royaume-Uni sont d'accord pour ne pas rétablir une frontière dure en Irlande, ce qui mettrait en péril l'accord de paix du Vendredi saint. Par contre, les Européens réclament un "filet de sécurité" pour éviter que le Royaume-Uni profite d'une entrée "frauduleuse" dans le marché unique européen une fois le Brexit consommé. Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, a évoqué l'idée que les marchandises soient contrôlées dans des lieux éloignés de la frontière, comme les ports.
Le temps presse
Le temps presse, comme l'a rappelé jeudi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Royaume-Uni et l’UE doivent aboutir à un accord pour le 18 octobre prochain. Sans quoi, ce sera le "Brexit dur", une catastrophe pour les deux parties. Un cauchemar pour les marchés. Sans indications sur la nature des relations entre l’UE et le Royaume-Uni, le chaos s’installera. Quel serait le statut des citoyens? Selon quelles règles circuleraient les marchandises, les capitaux et les personnes?
La livre sterling a creusé ses pertes durant l'allocution de Theresa May, pour perdre plus de 1% face au dollar comme à l'euro. Il s'agit de son plus fort repli en séance depuis onze mois face au dollar et depuis cinq mois face à l'euro.
La presse britannique enterre le projet de "Chequers"
"Votre Brexit est foutu", à titré ce vendredi le Daily Mirror. La chaîne BBC déplore un échec "gênant" pour la Première ministre britannique. Le Royaume-Uni s'est réveillé ce vendredi avec une presse en colère, allant même dans le quotidien populaire The Sun à fustigier "ces rats d'européens" qui auraient pris leur Première en embuscade. "Theresa May restera dans les annales de l'histoire si elle survit à son poste de Premier ministre après avoir essuyé des échecs d'une telle ampleur" écrit ce vendredi Robert Preston, journaliste pour The Spectator.
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