Législatives en France | Olivier Faure (PS) se dit "prêt à assumer la fonction" de Premier ministre
Le Nouveau front populaire est arrivé en tête du second tour des élections législatives dimanche, devant les macronistes, puis le RN. Les tractations politiques ont débuté pour tenter de trouver le nom du prochain Premier ministre.
L'application du programme de la gauche serait "fatale" à l'économie française, s'inquiète Patrick Martin (Medef)
La mise en oeuvre du programme du Nouveau Front populaire (NFP) serait "fatale" à l'économie française, s'est alarmé mardi le président du Medef Patrick Martin. "On a l'impression que le débat politique s'est affranchi des réalités économiques, beaucoup de responsables ne parlant que d'augmentations de dépenses et d'impôts", juge le dirigeant de la première organisation patronale française dans une interview publiée sur le site du journal Les Échos. "Or, la réalité nous rattrape toujours", met-il aussitôt en garde.
Pour Patrick Martin, le programme de l'alliance de gauche, qui espère être chargée par le président Emmanuel Macron de former un gouvernement, "est le programme de La France insoumise. Sa mise en oeuvre serait fatale pour l'économie française et précipiterait notre déclin", assure-t-il au lendemain d'un communiqué du Medef qui avançait que les propositions du NFP pourraient plonger le pays dans une crise économique "profonde et durable".
Le Nouveau Front populaire met en garde "solennellement" Macron contre le maintien prolongé d'Attal à Matignon
Les quatre formations politiques du Nouveau Front populaire mettent "solennellement" en garde Emmanuel Macron contre "toute tentative de détournement des institutions", avec le maintien prolongé de Gabriel Attal à Matignon, dans un communiqué commun publié mardi.
Alors que le chef de l'Etat n'a pas appelé l'alliance de gauche, arrivée en tête des élections législatives dimanche, à former un nouveau gouvernement, le Nouveau Front populaire juge que si Emmanuel Macron "persistait", ce serait "une trahison de l'esprit de notre constitution et un coup de force démocratique auquel nous nous opposerions de toutes nos forces".
Les dissidents de La France insoumise proposent aux écologistes et aux communistes de former un nouveau groupe
Plusieurs députés réélus dimanche, parmi lesquels Clémentine Autain, François Ruffin et Alexis Corbière, ont décidé de se détacher de La France insoumise et suggèrent la création d'un nouveau groupe parlementaire. Ils proposent de rassembler les communistes, les écologistes et Génération.s au sein de cette nouvelle entité à l'Assemblée nationale.
"Comme vous le savez, la rupture entre nous et La France insoumise est consommée. Nous ne siégerons pas dans le groupe insoumis", expliquent-ils dans une lettre adressée à Cyrielle Châtelain (Les Écologistes) et André Chassaigne (Parti communiste), rapportent LCI et BFMTV. Ils déclarent "aspirer à un groupe nouveau" et se tenir à leur "disposition".
La gauche débarque à l'Assemblée et continue de vouloir gouverner
Ragaillardis par leur succès aux législatives, les députés de gauche ont débarqué en force à l'Assemblée nationale mardi, avec l'espoir intact de gouverner seuls malgré l'absence de majorité absolue, une posture dénoncée par le camp présidentiel qui prône le "réalisme" et une coalition plus large.
Très sollicité, l'ex-chef de l'Etat François Hollande, élu en Corrèze, a fait un retour remarqué, plaisantant, lui qui s'est souvent attiré les foudres de la météo quand il était à l'Elysée, sur l'orage imminent. Ecologistes et Insoumis étaient arrivés par dizaines dans la matinée, requinqués par le score du Nouveau Front populaire (NFP), qui comptera plus de 190 sièges dans la future législature.
Même si elles sont loin de la majorité absolue (289), les composantes de la gauche continuent de plaider pour un gouvernement issu du NFP, promettant de proposer un nom de Premier ministre et une équipe d'ici "la fin de semaine", selon plusieurs dirigeants.
Les conciliabules se multiplient donc et une stratégie semble se dégager dans leurs rangs: un exécutif restreint à la gauche mais "une assise plus large à l'Assemblée", a détaillé l'ex-président des députés socialistes Boris Vallaud sur France Inter. "Je ne veux pas travailler dans un gouvernement où il y aurait des macronistes", a prolongé l'écologiste Sandrine Rousseau à son arrivée au Palais Bourbon.
Pour Matignon, l'option Clémence Guetté fait son chemin chez les Insoumis
Régulièrement citée par Jean-Luc Mélenchon comme candidate potentielle au poste de Premier ministre, la députée Clémence Guetté est le nom qui monte en ce moment chez LFI pour Matignon, avec pour avantage d'être moins clivante que d'autres Insoumis.
Dans le cas de figure - encore hypothétique car contesté par les socialistes - où il reviendrait aux Insoumis de proposer un candidat pour remplacer Gabriel Attal, Clémence Guetté ne manque pas d'atouts. L'élue du Val-de-Marne, âgée de 33 ans, n'est certes pas aussi connue du grand public que la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot et le coordinateur Manuel Bompard. Mais elle peut s'appuyer sur une forte cote de popularité auprès des militants de gauche.
Et surtout elle joue un rôle central au sein de l'appareil insoumis: c'est elle qui a coordonné le programme de la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2022, dans lequel les alliances de gauche de la Nupes puis du Nouveau Front populaire ont puisé.
Sur les plateaux de télévision, celle qui co-préside avec Jean-Luc Mélenchon le think tank insoumis l'Institut La Boétie a aussi l'avantage de présenter un profil éloigné du "bruit et de la fureur" traditionnellement attaché aux Insoumis et à leur patriarche.
Olivier Faure (PS) se dit "prêt à assumer la fonction" de Premier ministre
Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a assuré mardi être "prêt à assumer" la fonction de Premier ministre, affirmant qu'il ne le ferait que "dans le dialogue avec (ses) partenaires" du Nouveau Front populaire (NFP).
"Je ne suis pas d'accord pour que quiconque impose à qui que ce soit son point de vue. Il ne peut pas y avoir pour qui que ce soit une prétention à l'hégémonie, une volonté de s'imposer aux autres sans jamais aucun dialogue", a assuré le député de Seine-et-Marne depuis l'Assemblée nationale, alors que les négociations entre les partis de gauche ont démarré depuis dimanche pour désigner un candidat pour Matignon.
"Nous ne sommes pas pressés. Le président de la République est à Washington, il serait sain de ne pas laisser un vide dans lequel le chef de l'État s'installerait."
Olivier Faure
Secrétaire général du PS
Plus tôt dans la journée, le secrétaire général du Parti socialiste et député européen Pierre Jouvet a affirmé que "le seul profil qui peut rassurer et être Premier ministre" était Olivier Faure.
Les forces de gauche pensent pouvoir gouverner seules malgré leur absence de majorité absolue, et tentent de peser pour que le président Emmanuel Macron désigne un responsable du Nouveau front populaire pour être Premier ministre.
Une coalition est "un doux rêve" pour Bruno Retailleau (LR)
Une large coalition partant du centre gauche jusqu'à la droite est un "doux rêve", a affirmé le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau lundi sur TF1, au lendemain des élections législatives. "Est-ce que vous me voyez franchement gouverner avec François Hollande ?" a interrogé le sénateur u. "On est d'accord sur rien", a-t-il poursuivi, évoquant les impôts, les charges ou encore l'immigration.
"Je pense que la marque LR est morte et je pense qu'il faut reconstruire un grand parti de droite pour la France", a ajouté Bruno Retailleau. Il n'a pas précisé qui était prêt à le suivre dans cette entreprise, mais a promis plus de liberté économique et plus d'"autorité pour l'ordre public". Il a immédiatement réfuté l'hypothèse d'un rapprochement d'Edouard Philippe ou de Gérald Darmanin avec son parti.
"Nous aurons plusieurs candidatures à proposer", affirme Jean-Luc Mélenchon
Invité sur la chaîne LCI, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a indiqué qu'il allait proposer des candidats pour le poste de Premier ministre, parmi lesquels le coordinateur du mouvement Manuel Bompard, l'ancienne cheffe des députés LFI Mathilde Panot et Clémence Guetté, responsable du programme du mouvement de gauche radicale. Pour l'ancien député des Bouches-du-Rhône, il apparaît évident qu'un Insoumis occupera ce poste. "Le rapport de force est réglé. Il y a le nombre de députés LFI et celui des autres membres du Nouveau Front populaire", a-t-il affirmé.
"Les choses doivent évoluer. Le parti qui a le plus grand nombre de députés est celui qui a le Premier ministre. C'est ce qu'a fait Mitterrand avec Chirac, puis avec Balladur, puis lorsque nous avons gagné les élections en 1997", a-t-il encore indiqué.
"Il faut revenir à des choses plus stables, car il s’agit de gouverner le pays, pas de faire un club d’une bande de copains", a-t-il poursuivi, affirmant souhaiter faire "partie de la solution, non du problème".
La députée écologiste Cyrielle Chatelain veut faire "barrage" au RN pour les postes clés
La députée écologiste Cyrielle Chatelain a invité lundi à "continuer le barrage" dressé face à l'extrême droite pendant les élections législatives anticipées en empêchant le Rassemblement national d'accéder aux postes importants du Palais Bourbon.
Dimanche, "un formidable élan populaire a fait front républicain et empêché l'extrême droite d'accéder au pouvoir. Nous devons à notre République de prolonger cet élan jusque dans les choix des dirigeants de l'Assemblée nationale. Les députés écologistes appellent à continuer le barrage dès la rentrée parlementaire", a écrit l'ancienne présidente du groupe écologiste sur le réseau social X.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, réélu dimanche député du Nord, a invité lundi le Parti socialiste à "rompre avec La France insoumise" afin de pouvoir "discuter".
"Il est hors de question de gouverner ou de soutenir une coalition qui aurait un lien quelconque avec la France insoumise", a-t-il insisté en arrivant à l'Assemblée nationale. "Il faut demander au Parti socialiste s'il accepte de rompre avec la France insoumise. Et dans ces cas-là, à mon avis, sur des grands sujets, on pourrait toujours discuter", a développé le ministre. Gérald Darmanin a également répété que le Nouveau front populaire "n'a pas gagné les élections", bien qu'il soit arrivé en tête, puisqu'il n'y a "pas de majorité pour eux".
Le Medef réclame "une politique économique lisible et stable"
Le Medef, première organisation patronale française, a réclamé lundi au nouveau gouvernement qui sera issu des législatives de déployer "une politique économique lisible et stable", appelant aussi Emmanuel Macron "à faire le choix du pays plutôt que celui des intérêts partisans". "Le moteur de la croissance ne pourra se rallumer que si le pays poursuit une politique économique lisible et stable, garante de la compétitivité des entreprises et seule capable de restaurer la confiance et d'assurer l'emploi", a indiqué le Medef dans un communiqué.
"La politique économique menée depuis neuf ans, qui a produit des résultats en termes de croissance et d'emplois, doit se poursuivre et s'amplifier, car elle est la bonne réponse pour affronter les défis des transitions écologique et numérique", a estimé l'organisation patronale.
Jordan Bardella va présider un nouveau groupe nationaliste au Parlement européen
Le chef du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella présidera le nouveau groupe nationaliste Patriotes pour l'Europe initié par le hongrois Viktor Orban au Parlement européen, où il sera la troisième force politique, ont annoncé lundi des eurodéputés français et italiens. Ceux-ci s'exprimaient avant une réunion à Bruxelles devant officialiser la constitution de ce groupe, qui réunira plusieurs formations de droite radicale et devrait compter plus de 80 membres, dont 30 issus du RN, sa plus forte délégation en termes d'effectifs.
Quel profil pour le futur Premier ministre?
Le NFP va proposer cette semaine un Premier ministre. Celui-ci pourrait être issu de la société civile. Quel est le profil idéal du futur Premier ministre? Voici quelques éléments de réponse.
Analyse | Deux scénarios pour la France, mais ils ne satisfont personne
En France, le verdict des urnes livre trois gros blocs qui semblent difficilement conciliables. La situation est inédite sous la Ve République. Que faire?
Emmanuel Macron demande à Gabriel Attal de rester Premier ministre
Le président français Emmanuel Macron a demandé au Premier ministre Gabriel Attal de rester en poste pour le moment, "afin d'assurer la stabilité du pays", selon une communication de l'Elysée.
François Gemenne: "C'est une victoire à la Pyrrhus pour la démocratie française"
Invité du Brief ce lundi, le podcast matinal de L'Echo, le politologue François Gemenne revient sur les élections législatives en France, la formation des gouvernements en Belgique et la situation politique aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Les investisseurs sont partagés entre soulagement et doute. Les discussions entre le NFP et le camp présidentiel pourraient prendre du temps et peser sur les actifs français à court terme.
Le Premier ministre Gabriel Attal remettra sa démission au président Macron à 11h15
Le Premier ministre Gabriel Attal va remettre sa démission au président de la République Emmanuel Macron lundi à 11h15 à l'Élysée, a-t-on indiqué dans l'entourage du chef de l'État. "Ensuite, nous laissons l'Assemblée nationale se constituer", a-t-on ajouté de même source.
Le président a d'ores et déjà annoncé qu'il attendrait la "structuration" de la nouvelle Assemblée avant d'appeler une personnalité à former un gouvernement. Dans l'intervalle, l'équipe de Gabriel Attal devrait gérer les affaires courantes.
L'édito de Quentin Joris
La montée du Rassemblement National est moindre qu’attendue. L’heure n’est toutefois pas à baisser la garde. Premier impératif: faire tourner le pays.
La gauche doit présenter "dans la semaine" "une candidature" au poste de Premier ministre
L'alliance de gauche arrivée en tête des élections législatives en France, mais sans majorité absolue, doit "dans la semaine" "être en mesure de présenter une candidature" au poste de Premier ministre, a estimé lundi le patron du Parti socialiste Olivier Faure.
Le chef de file du PS, l'un des partis de l'alliance de gauche, a assuré que le choix se ferait "cette semaine", et "soit par consensus, soit il y aura forcément un vote", entre les différentes formations du Nouveau front populaire.
Marine Tondelier estime que Macron devrait demander dès aujourd'hui à la gauche "un nom de Premier ministre"
Après le succès de la gauche, arrivée en tête dimanche des élections législatives, mais sans obtenir de majorité absolue, Emmanuel Macron "devrait appeler aujourd'hui officiellement le Nouveau Front populaire à lui transmettre un nom de Premier ministre", a estimé lundi la patronne des Écologistes, Marine Tondelier.
"Le fera-t-il? Ne le fera-t-il pas? Comme ce président est toujours plein de surprises, nous verrons, mais c'est ça la logique institutionnelle", a-t-elle déclaré sur RTL.
Comme avant le scrutin, elle a souligné "qu'un bon Premier ministre doit apaiser le pays (et) fédérer dans son propre camp" et que par conséquent ce n'était "pas parti pour être Jean-Luc Mélenchon".
Pour autant, la France insoumise reste selon elle incontournable pour constituer une majorité à l'Assemblée nationale. "Ceux qui nous expliquent qu'ils vont faire une majorité sans LFI n'ont pas eu les même profs de maths que moi (...) Je ne vois pas comment c'est possible", a-t-elle ajouté.
Après une première réunion dimanche soir avec ses homologues Olivier Faure (PS), Manuel Bompard (LFI) et Fabien Roussel (PCF) pour "analyser" les résultats, "le travail va continuer aujourd'hui, toute la journée, sans doute demain et les jours qui suivront", a indiqué Mme Tondelier sans préciser où et à quelle heure les discussions reprendront.
Législatives en France: les premières réactions internationales
Des dirigeants étrangers et responsables politiques ont salué le "rejet de l'extrême droite" ou encore la "maturité des forces politiques", lors des élections législatives en France, qui ont vu l'alliance de gauche sortir en tête devant le camp présidentiel et l'extrême droite. Voici les principales réactions:
Espagne - Le Premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, s'est félicité que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un "rejet de l'extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale". "Cette semaine, deux des plus grands pays d'Europe ont choisi la même voie que l'Espagne il y a un an", écrit M. Sanchez dans un message sur le réseau social X après les élections législatives françaises et britanniques.
Pologne - Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré que la défaite annoncée de l'extrême droite française aux élections législatives rendait Varsovie "heureuse" et entraînerait la "déception" de la Russie et le "soulagement" de l'Ukraine. "À Paris l'enthousiasme, à Moscou la déception, à Kiev le soulagement. Assez pour être heureux à Varsovie", a écrit l'ancien chef de l'UE sur X. À la tête d'une large coalition centriste et pro-européenne, M. Tusk avait ravi en octobre dernier en Pologne le pouvoir au parti nationaliste PiS.
Venezuela - Le président vénézuélien Nicolas Maduro a félicité dimanche le "Nouveau Front Populaire qui a remporté une grande victoire historique aux élections législatives en France". "Salutations au peuple français, aux mouvements sociaux et à leurs forces populaires, pour cette importante journée citoyenne qui renforce l'unité et la paix", a-t-il écrit sur X.
Brésil - Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a salué dimanche le triomphe "contre l'extrémisme" et la "maturité des forces politiques" en France après que la gauche a freiné l'extrême droite aux élections législatives. "Très heureux de la démonstration de grandeur et de maturité des forces politiques de France qui se sont unies contre l'extrémisme", a déclaré le leader de gauche sur le réseau social X.
Allemagne - Un responsable du parti social-démocrate (SPD) du chancelier allemand Olaf Scholz a jugé dimanche que "le pire" avait été "évité" avec le score décevant de l'extrême droite aux élections françaises, dont Emmanuel Macron ressort à ses yeux "politiquement affaibli". "Le pire est évité, le RN (Rassemblement national) ne peut pas constituer une majorité gouvernementale" à l'issue des législatives, a déclaré au groupe de presse Funke le responsable des questions de politique étrangère du groupe parlementaire des sociaux-démocrates du SPD à la chambre des députés, Nils Schmid. Le président Macron "est politiquement affaibli" par ce scrutin, car son camp n'est arrivé que deuxième, derrière la gauche, en perdant un nombre important de sièges de députés, a-t-il poursuivi.
Analyse | France: le barrage républicain repousse la vague d'extrême droite
Alors que les résultats du premier tour des législatives donnaient de nombreux candidats du Rassemblement National (RN) en tête dans leur circonscription, le choix du barrage républicain a repoussé la vague d’extrême droite annoncée. Sans clarifier la situation.
Les résultats définitifs des élections législatives en France
Le bloc de gauche a remporté 195 des 577 sièges au second tour des élections législatives anticipées en France, dont 182 pour le Nouveau Front populaire (NFP) et 13 divers gauche, selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur.
Dans le détail, La France Insoumise a décroché 71 strapontins à l'Assemblée nationale, devant le Parti socialiste et ses 64 sièges, Les Écologistes-EELV (33), le Parti communiste français (9) et d'autres formations de gauche, qui se répartissent les trois derniers sièges.
Ce bloc de gauche a devancé le camp centriste, dont le compteur s'est arrêté à 174 sièges. Le parti Ensemble du président Emmanuel Macron et ses alliés en prennent 168 à leur compte: 98 pour Renaissance, 34 pour le MoDem et 26 pour Horizons. Six sièges "divers centre" complètent ce bloc centriste.
Le Rassemblement national (RN) allié aux Républicains d'Eric Ciotti suivent avec 143 députés, dont 126 provenant du parti dirigé par Marine Le Pen et Jordan Bardella, les 17 autres étant issus de l'alliance entre le parti d'extrême droite et les Républicains. Les LR restés en dehors de ce rapprochement obtiennent 45 sièges, auxquels s'ajoutent 15 divers droite.
L'essentiel de la soirée électorale: la gauche en tête, la vague RN contenue, la France sans majorité absolue
L'alliance de gauche du Nouveau Front populaire est sortie en tête du deuxième tour des élections législatives dimanche, devant les macronistes et le Rassemblement national dont la progression est largement endiguée, selon des premières estimations qui ne dégagent aucune majorité pour former un gouvernement.
Le "front républicain", bâti entre les deux tours de ce scrutin pour limiter la vague RN qui devait déferler dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, semble donc avoir porté ses fruits, après 210 désistements de candidats du camp présidentiel ou de gauche. Avec 171 à 199 députés selon les premières estimations des instituts Ifop et Ipsos, le Nouveau front populaire pourrait devenir la première force politique au Palais Bourbon, en progression par rapport aux 151 élus de 2022 sous la bannière de la Nupes.
Autre surprise majeure: la résilience du camp macroniste, crédité de 152 à 169 députés. C'est certes 80 à 100 sièges de moins qu'il y a deux ans. Mais le pari de la dissolution lancé par Emmanuel Macron il y a un mois, au soir d'une lourde défaite aux européennes (14,6%), aurait pu se solder par une déroute bien plus importante.
Le Rassemblement National engrange de nouveaux élus, avec 134 à 152 députés, contre 89 en juin 2022, soit "la percée la plus importante de toute son histoire", a revendiqué son président Jordan Bardella. Le parti voit toutefois s'évaporer le rêve de hisser son jeune patron de 28 ans à Matignon, porté par une majorité absolue qui lui semblait atteignable au soir du premier tour.
La tripartition jette la France dans le brouillard, au terme d'un scrutin qui a fortement mobilisé les électeurs avec une participation estimée à 67%, la plus forte depuis 1997. Faute d'atteindre la barre de 289 députés, ou même de s'en approcher, aucun bloc ne semble en mesure de composer seul un gouvernement. En attendant les intenses tractations à venir, plusieurs scénarios, tous inédits sous la Ve République, se dessinent, jusqu'à la constitution hypothétique d'un gouvernement technique.
Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu'il remettrait lundi matin sa démission à Emmanuel Macron. Il s'est aussi dit prêt à assumer ses "fonctions aussi longtemps que le devoir l'exigera", notamment à l'approche des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août).
Pour la gauche, le Nouveau Front populaire doit "gouverner"
Les leaders de la gauche assurent dimanche soir que le Nouveau Front populaire est prêt à "gouverner" après des élections législatives qui le place en majorité relative à l'Assemblée nationale, mais divergent quant à l'attitude à adopter sur d'éventuelles alliances.
Jean-Luc Mélenchon a estimé que le président de la République avait "le devoir d'appeler le Nouveau Front populaire à gouverner", demandant au Premier ministre Gabriel Attal de "s'en aller". "Aucun subterfuge, arrangement ou combinaison ne serait acceptable", a martelé l'insoumis, refusant "d'entrer dans des négociations" avec le parti présidentiel à l'issue du second tour des élections législatives.
Pour l'ancien président de la République François Hollande, élu député en Corrèze, il "revient" au contraire au Nouveau Front populaire de "chercher, s'il peut, à agréger d'autres familles politiques", concédant cependant que cela allait être "très difficile".
Raphaël Glucksmann (Place publique), a noté quant à lui la formation d'une "assemblée divisée", appelant à "se comporter en adulte" et "parler", "discuter" et "dialoguer".
"Les Français nous demandent de réussir. Et on accepte ce défi-là", a affirmé Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste qui a perdu son siège au premier tour.
"Qui est prêt, en France, dans les forces républicaines, à appliquer ce programme ? C'est ça la question", a insisté sur TF1 la cheffe de file des Écologistes, Marine Tondelier. "Nous allons gouverner", a-t-elle insisté, "l'espoir" suscité par le Nouveau Front populaire "ne peut être déçu." "Ce soir, ce n'est pas le moment des postures" et "ce n'est pas non plus le moment de proposer un ou une Première ministre - c'est trop tôt", a estimé un peu plus tôt dans la soirée la secrétaire nationale des Écologistes.
Clémentine Autain a appelé les quatre partis de gauche à se réunir lundi pour discuter d'un nom de Premier ministre à proposer à Emmanuel Macron.
Le Nouveau Front populaire est donné en tête du second tour des élections législatives selon des résultats partiels, devant la coalition macroniste Ensemble pour la République et le Rassemblement national, aucun de ces trois blocs n'obtenant la majorité absolue à l'Assemblée. "La défaite du Président de la République et de sa coalition est clairement confirmée" et "la volonté du peuple doit être dorénavant strictement respectée", a dit Jean-Luc Mélenchon, appelant Emmanuel Macron a "s'incliner" et "admettre cette défaite sans tenter de la contourner".
Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a de son côté déclaré que "le rôle du Nouveau Front populaire et en son coeur" du PS serait de "refonder un projet collectif pour notre pays".
"La défaite du Président de la République et de sa coalition est clairement confirmée"
Jean-Luc Mélenchon
"Notre victoire n'est que différée", dit Marine Le Pen
La leader d'extrême droite Marine Le Pen a jugé dimanche, à l'issue du second tour des élections législatives qui a placé son parti en troisième position, que la victoire du Rassemblement national n'était "que différée" alors que son parti juge la nouvelle assemblée "ingouvernable".
"La marée monte. Elle n'est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter et, par conséquent, notre victoire n'est que différée", a-t-elle déclaré sur TF1, ajoutant: "J'ai trop d'expérience pour être déçue par un résultat où nous doublons notre nombre de députés", faisant du Rassemblement national "le premier parti" en termes de sièges.
Le parti à la flamme engrange de nouveaux élus, avec 120 à 152 députés, contre 89 en juin 2022, selon les sondeurs. Mais il reste derrière le Nouveau Front populaire (172 à 215 députés) et le camp macroniste, crédité de 150 à 180 députés.
Le premier ministre Gabriel Attal annonce sa démission
Dans la foulée des résultats et conformément à la tradition de la 5ème république, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé vouloir donner sa démission au Président Emmanuel Macron dès demain matin.
Il a toutefois précisé qu'il restera à Matignon "aussi longtemps que le devoir l'exigera", dans le contexte des Jeux olympiques.
François Ruffin réélu dans la Somme, Eric Ciotti à Nice
Le député François Ruffin a annoncé depuis la petite ville de Flixecourt être réélu dans la 1ère circonscription de la Somme, face à sa concurrente RN, après le désistement d'une candidate macroniste. "Nous l'avons emporté, pas seulement ici mais aussi dans le pays", a lancé François Ruffin, qui est parvenu à combler les sept points de retard qu'il accusait à l'issue du premier tour face à Nathalie Ribeiro Billet (RN).
Eric Ciotti, président contesté de LR pour avoir passé une alliance avec le RN pour les législatives, a pour sa part annoncé sur le réseau X (ex-Twitter) être réélu dans sa circonscription niçoise des Alpes-Maritimes.
Edouard Philippe appelle à un "accord" entre forces politiques, sans LFI ni RN
L'ancien Premier ministre Edouard Philippe a appelé les forces politiques à "favoriser la création d'un accord", mais sans le Rassemblement national ni la France insoumise, estimant que "l'absence de majorité et l'absence de gouvernement exposerait la France et les Français à des dangers redoutables".
"La décision de dissoudre l'Assemblée nationale, qui devait être un moment de clarification, a au contraire conduit à une grande indétermination", a "regretté", M. Philippe. Un éventuel accord ne sera cependant "pas durable" et "permettra au mieux de gérer le pays".
Le camp présidentiel présentera des "conditions préalables à toute discussion" en vue d'une majorité (Séjourné)
Le camp présidentiel présentera des "conditions préalables à toute discussion" en vue d'une majorité, a déclaré dimanche le secrétaire général des élections législatives (Renaissance) Stéphane Séjourné, excluant que "Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés" puissent gouverner la France.
"Il est évident que Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés ne peuvent pas gouverner la France", a déclaré Stéphane Séjourné au QG de son parti dimanche. Rennaissance sera, selon lui, "intransigeant sur la défense des principes républicains et notamment de la laïcité, ainsi que la lutte contre le racisme et l'antisémitisme", ainsi que sur "la poursuite résolue de la construction européenne et du maintien du soutien de l'Ukraine face à la Russie".
"Il est évident que Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés ne peuvent pas gouverner la France"
Stéphane Séjourné
Renaissance
Le point à 21h
Les résultats des élections législatives jettent la France dans le brouillard, au terme d'un scrutin qui a fortement mobilisé les électeurs avec une participation de 67%, la plus forte depuis 1997.
Ainsi, le Nouveau Front Populaire se verrait attribuer entre 172 et 192 sièges, la majorité présidentielle (Ensemble!) entre de 150 à 170 sièges, le RN et ses alliés de 132 à 152 sièges et Les Républicains de 57 à 67 sièges.
Faute d'atteindre la barre de 289 députés, ou même de s'en approcher, aucun bloc ne semble en mesure de composer seul un gouvernement.
En attendant les chiffres consolidés, les prises de position des grands leaders et les intenses tractations à venir, plusieurs scénarios, tous inédits sous la Ve République, se dessinent.
François Hollande élu en Corrèze, Gérald Darmanin réélu dans le Nord
L'ex-président socialiste François Hollande a réussi dimanche son retour en politique en redevenant député de Corrèze (sud-ouest), sous les couleurs de l'alliance de gauche Nouveau Front populaire, à l'issue d'élections législatives anticipées en France. Sept ans après avoir laissé les clés de l'Elysée à Emmanuel Macron, l'ancien chef de l'Etat (2012-2017), âgé de 69 ans, est sorti vainqueur (avec 43% des suffrages selon des résultats quasi définitifs) d'une triangulaire où il a devancé la candidate d'extrême droite et le député sortant du parti de droite conservatrice. Il était arrivé en tête du premier tour avec 37,6% des voix.
Gérald Darmanin a, quant à lui, annoncé sur X sa réélection dans sa circonscription de Tourcoing (Nord), face au candidat RN, après le désistement d'une conurrente LFI qualifiée pour le second tour. "Merci à tous les électeurs qui, après m'avoir placé en tête du premier tour, m'ont massivement réélu pour les représenter à l'Assemblée nationale. Je serai le député de tous les habitants de cette circonscription populaire et travailleuse", a écrit le ministre de l'Intérieur.
Macron appelle à la "prudence" dans l'analyse des résultats
Emmanuel Macron a appelé à la "prudence" dans l'analyse des résultats des élections législatives françaises pour savoir qui pouvait être chargé de former un gouvernement, et a estimé que le bloc central était bien "vivant" après ses sept ans au pouvoir, a fait savoir son entourage dimanche soir.
Le président français attendra la "structuration" de la nouvelle Assemblée nationale pour "prendre les décisions nécessaires", a indiqué peu après l'Elysée.
"Nous allons gouverner", assure Marine Tondelier
La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a estimé dimanche que la justice sociale a gagné, la justice environnementale a gagné, et le peuple a gagné" à l'issue du second tour des élections législatives qui placent la gauche et l'alliance du Nouveau front populaire en tête des résultats.
"Nous allons gouverner", a promis dans la foulée la cheffe de file des Ecologistes.
Jordan Bardella dénonce une "alliance du déshonneur"
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a dénoncé dimanche "l'alliance du déshonneur" qui prive les Français "d'une politique de redressement", alors que son parti d'extrême droite est arrivé en troisième position selon les premières estimations au second tour des législatives.
"Le Rassemblement national incarne plus que jamais la seule alternance", a-t-il ajouté, promettant que son parti ne tomberait dans "aucune compromission politicienne". "Ce soir, tout commence, un vieux monde est tombé, rien ne peut arrêter un peuple qui s'est remis à espérer".
"Face à une Assemblée divisée, il va falloir se comporter en adulte" (Raphaël Glucksmann)
"Nous sommes en tête, mais on est dans une assemblée divisée (...) et donc il va falloir se comporter en adulte", a déclaré Raphaël Glucksmann (Place publique), à l'issue du second tour des élections législatives qui placent la gauche en tête des résultats.
"Il va falloir parler, il va falloir discuter, il va falloir dialoguer", a-t-il ajouté. "Le coeur du pouvoir a été transféré à l'Assemblée et (...) c'est un changement de culture politique qui est nécessaire et qui va être fondamental".
"Il va falloir parler, il va falloir discuter, il va falloir dialoguer"
Raphaël Glucksmann
Place publique
Aucun bloc ne semble en mesure de composer un gouvernement seul
Les résultats des élections législatives jettent la France dans le brouillard, au terme d'un scrutin qui a fortement mobilisé les électeurs avec une participation de 67%, la plus forte depuis 1997.
Faute d'atteindre la barre de 289 députés, ou même de s'en approcher, aucun bloc ne semble en mesure de composer seul un gouvernement. En attendant les chiffres consolidés, les prises de position des grands leaders et les intenses tractations à venir, plusieurs scénarios, tous inédits sous la Ve République, se dessinent.
Les partis de gauche et le camp macroniste trouveront-ils un improbable accord politique, après deux ans à ferrailler pied à pied contre la réforme des retraites ou encore la loi immigration ? Quelle place dans le prochain dispositif pour La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, dont la suprématie à gauche pourrait désormais être contestée par un Parti socialiste revigoré ? L'union de la gauche, qui paraît si fragile, survivra-t-elle à ce scrutin ?
La question se pose aussi de la stratégie des Républicains (LR), plongés dans la tourmente après le ralliement de leur chef Eric Ciotti au RN mais qui conservent un contingent d'élus plus que suffisant (57 à 67) pour se présenter comme un pivot à l'Assemblée.
A trois semaines de l'ouverture des Jeux olympiques, qui propulseront la France sous les projecteurs du monde entier, le pays pourrait aussi s'orienter vers l'hypothèse d'un gouvernement technique, comme celui qui avait sauvé l'Italie de la crise de la dette en 2011. À condition de parvenir à un consensus sur des personnalités. Dans des conditions si floues, Emmanuel Macron pourrait aussi être amené à temporiser alors que son actuel Premier ministre, Gabriel Attal, s'est déclaré disponible pour assurer la continuité de l'État "aussi longtemps que nécessaire"
"Notre peuple à clairement écarté la solution du pire" (Mélenchon)
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a appelé dimanche le Premier ministre Gabriel Attal à "s'en aller" et estimé que le président avait "le devoir d'appeler le nouveau Front populaire à gouverner", à l'issue du second tour des élections législatives.
"Notre peuple a clairement écarté la solution du pire", a lancé M. Mélenchon, estimant qu'"aucun subterfuge, arrangement ou combinaison ne serait acceptable" et refusant "d'entrer dans des négociations" avec le parti présidentiel.
La gauche en tête selon les premières estimations, devant les macronistes puis le RN
Coup de tonnerre: l'alliance de gauche du Nouveau Front populaire est sortie en tête du deuxième tour des élections législatives dimanche, devant les macronistes et le Rassemblement national dont la progression est largement endiguée, selon des premières estimations qui ne dégagent aucune majorité pour former un gouvernement.
Le "front républicain", bâti entre les deux tours de ce scrutin pour limiter la vague RN qui devait déferler dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, semble donc avoir porté ses fruits, après 210 désistements de candidats du camp présidentiel ou de gauche. Avec 172 à 215 députés selon les premières estimations des instituts Ifop et Ipsos, le Nouveau front populaire pourrait devenir la première force politique à l'Assemblée nationale, en progression par rapport aux 151 élus de 2022 sous la bannière de la Nupes.
Autre surprise majeure: la résilience du camp macroniste, crédité de 150 à 180 députés. C'est certes 80 à 100 sièges de moins qu'il y a deux ans. Mais le pari de la dissolution lancé par Emmanuel Macron il y a un mois, au soir d'une lourde défaite aux européennes (14,6%), aurait pu se solder par une déroute bien plus importante.
Au RN, le sentiment est forcément à la déception. Certes, le parti à la flamme et ses alliés engrangent de nouveaux élus à un niveau historique, avec 120 à 152 députés, contre 89 en juin 2022. Mais il voit s'évaporer le rêve de hisser Jordan Bardella à Matignon, porté par une majorité absolue qui lui semblait atteignable au soir du premier tour. Une victoire attendue qui devait ouvrir la voie à la conquête du pouvoir pour Marine Le Pen en vue de la présidentielle de 2027.
59,71% de votants à 17h00, participation la plus élevée depuis 1981
Dimanche à 17h00, la participation au second tour des élections législatives françaises s'élevait à 59,71%, selon un relevé officiel du ministère de l'Intérieur.
Ce chiffre est le plus élevé pour des élections législatives depuis celles de 1981 (61,4%), qui avaient suivi l'élection de François Mitterrand à l'Elysée. La participation finale est dès lors estimée à au moins 67%, contre 66,7% au premier tour, d'après un sondage Ipsos et Ifop, relayé par l'AFP.
Le président Emmanuel Macron recevra à 18h30 à l'Élysée le Premier ministre Gabriel Attal et les chefs des partis de la majorité sortante, ont indiqué des sources au sein du camp présidentiel, confirmant une information du Figaro.
Cette réunion interviendra une heure et demie avant l'annonce des résultats du second tour des législatives anticipées. Selon l'entourage du chef de l'État, il n'y a en revanche "pas de prise de parole envisagée à ce stade" du président de la République à l'issue du scrutin.
Les désistements vont-ils faire barrage au RN?
Afin de faire barrage au RN, de nombreux candidats qualifiés pour le second tour se sont désistés, lorsqu'ils étaient impliqués dans une triangulaire ou quadrangulaire. Ceux-ci étaient majoritairement issus du Nouveau Front Populaire (130) ou de la majorité présidentielle (82).
Seulement 110 triangulaires et quadrangulaires subsistent ainsi au second tour, sur les 311 prévues à la sortie des urnes. Le second tour dimanche donnera donc lieu à 390 duels, 108 triangulaires et deux quadrangulaires.
Assez pour que le Rassemblement national ne bénéficie pas de la majorité absolue à l'Assemblée nationale?