Loi sur la vie privée: Hong Kong veut rassurer les Big Tech... mais ne fléchit pas
Les géants d'internet menacent de quitter Hong Kong si les lois sur la confidentialité des données venaient à changer. Une annonce qui ne déstabilise pas l'exécutif de la région.
La responsable de l'exécutif de Honk Kong, Carrie Lam, a tenté, ce mardi, de "rassurer" les grandes entreprises technologiques. Ces dernières envisagent en effet de se retirer du territoire si la loi sur la protection de la vie privée est adoptée.
Elles ont adressé une mise en garde aux autorités hongkongaises par l'intermédiaire de l'Asia Internet Coalition (AIC), l'organisation qui regroupe Google, Facebook, Twitter, LinkedIn et Apple Inc.
Les contours de cette loi n'étant pas clairement définis, les géants de la toile redoutent d'être tenus légalement responsables des contenus de leurs internautes.
De quoi s'agit-il?
La Chine utilise une des censures les plus sophistiquées au monde pour contrecarrer les effets d'internet, dont l'accès est censé être totalement libre à Hong Kong.
L'ancienne colonie britannique jouit, en effet, d'une certaine latitude au nom de la semi-autonomie du territoire, héritée de l'accord conclu pour sa rétrocession en 1997 par Londres. Mais une ombre subsiste au tableau: les autorités hongkongaises ont dévoilé un projet de texte visant notamment à lutter contre le doxing, la divulgation de données personnelles sur internet.
Les contours de cette loi n'étant pas clairement définis, les géants tels que Google, Facebook et Twitter redoutent d'être tenus légalement responsables des contenus rédigés et publiés par leurs internautes.
Des inquiétudes dont Jeff Paine, le directeur de l'AIC, a fait part dans un courrier: "La mise en œuvre de sanctions visant des individus n'est pas conforme aux normes et pratiques mondiales", peut-on lire dans la lettre datée du 25 juin, récemment divulguée au public. "La seule façon d'éviter ces sanctions, pour les entreprises technologiques, serait de cesser d'investir et d'offrir leurs services à Hong Kong", poursuit-il.
Des inquiétudes justifiées
Ce "soulèvement" de la part des entreprises était prévisible... Les grandes entreprises technologiques se montrent, en effet, de plus en plus méfiantes en raison de la reprise en main musclée du territoire par Pékin, qui a suivi la mobilisation de 2019.
"La seule façon d'éviter ces sanctions, pour les entreprises technologiques, serait de cesser d'investir et d'offrir leurs services à Hong Kong."
La loi sur la sécurité nationale a donné, à la police, des pouvoirs nouveaux pour sévir contre les contenus en ligne. Cette disposition légale offre aussi aux forces de l'ordre la possibilité d'enquêter ou de geler les actifs de toute entreprise considérée comme "une menace" contre la Chine.
Hong Kong poursuit son objectif
Carrie Lam, de son côté, se montre plus nuancée. "Nous ciblons la pratique illégale du doxing et donnons le pouvoir aux commissaires veillant au respect de la vie privée d'enquêter et de mener des opérations, c'est tout", a-t-elle dit aux journalistes.
Carrie Lam a néanmoins averti que son gouvernement était déterminé à faire passer le texte rapidement.
La cheffe de l'exécutif a ajouté que la loi sur la sécurité avait été "calomniée". "C'est la même chose au sujet de la loi sur le respect de la vie privée", a-t-elle dit. Elle a ajouté que la commission veillant au respect de la vie privée, à Hong Kong, était prête à rencontrer des représentants des entreprises inquiètes.
Carrie Lam a néanmoins averti que son gouvernement était déterminé à faire passer le texte rapidement. "Bien sûr l'idéal serait d'apaiser les craintes au moment où nous préparons la loi. Mais parfois, cela se fait au moment de la mise en œuvre", a-t-elle dit.
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