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Cachez cette statue de Tyché qu'Erdogan ne saurait voir à Bruxelles

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, l'an dernier lors de l'inauguration du nouveau siège de l'Otan ©AFP

Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan dînera au Cinquantenaire en compagnie des autres dirigeants de l'Otan. Mais dans le musée se trouve une statue dont la Turquie prétend être propriétaire et réclame le retour.

Mercredi soir, les 29 chefs dirigeants des pays de l'Otan dîneront au Cinquantenaire, à Bruxelles, après la première journée du sommet de l'Alliance. Plusieurs salles des Musées royaux d'Art et d'Histoire ont été réquisitionnées, débarrassées de leurs oeuvres et rénovées pour la cause.

L'une des pièces importantes du musée fait l'objet d'un litige entre la Belgique et la Turquie, qui accuse notre pays de l'avoir volée. Pour éviter un incident, tout a été fait pour que le président turc Recep Tayyip Erdogan ne soit mise en sa présence, a confié une source à L'Echo.

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Pour Zuhal Demir, Tyché reste en Belgique

Dans la salle d’Apamée du musée trône la statue de Tyché, la divinité de la fortune portant une corne d’abondance. Cette œuvre d’art majeure est au cœur d’un litige entre la Belgique et la Turquie. Le président Erdogan réclame son retour depuis des années.

Sur quelle base? Selon l'autocrate, Tyché vient de Perge, une ville proche d’Antalya. La Belgique est, ni plus ni moins, accusée de l’avoir "volée".

L’ambassade de Turquie en Belgique a envoyé une requête au gouvernement belge pour la récupérer. Cette revendication fait partie d’une série d’autres adressées à d’autres musées dans le monde, dont Le Louvre, dans le droit fil des rêves d’empire ottoman d’Erdogan.

Le dossier de Tyché est arrivé entre les mains de Zuhal Demir (N-VA), la secrétaire d’État à la Politique scientifique.

"Il n’existe aucune preuve ni du vol ni de l’origine de cette statue qui fut acquise par le musée en 1958. Or ces deux preuves, celle du vol et de l’origine, doivent être données", explique-t-on au cabinet Demir.

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Eviter l'incident

Il semble que la Turquie doive faire son deuil de Tyché. Mais pour ne pas froisser le président, selon une source bien informée, tout a été fait pour qu'Erdogan ne soit pas confronté à Tyché. "Cela aurait été malvenu sur le plan diplomatique", dit cette source. Quelle est la solution? Plutôt que de déplacer la statue, il a été décidé que cette salle ne serait pas utilisée pour les dirigeants, quand bien même elle est équipée pour recevoir des banquets jusqu'à 250 convives.

"La statue se trouve dans une salle que nous n’utiliserons pas lors du sommet", dit-on au cabinet du Premier ministre.

L’ambassade de Turquie, fair play, ne veut pas jeter d’huile sur le feu. "Des discussions sont en cours pour trouver une solution. Nous n’allons pas aborder cette question lors d’un sommet de l’Otan", dit-on à l’ambassade.

Le Cinquantenaire n’est pas près de rendre l’oeuvre. "Nous avons les preuves de notre bon droit", affirme la direction du musée. 

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