La justice enquête sur la fusion entre UBS et Credit Suisse
Le parquet fédéral suisse a confirmé dimanche qu'il avait ouvert des enquêtes sur les circonstances dans lesquelles s'est déroulé le rachat de la banque Credit Suisse par sa rivale et compatriote UBS.
Le parquet fédéral suisse a ouvert une enquête sur le rachat de Credit Suisse par UBS dans le cadre d'un plan de sauvetage orchestré le mois dernier par le gouvernement, a confirmé dimanche le bureau du procureur général. L'information a été rapportée initialement par le quotidien économique et financier britannique Financial Times (FT).
Le parquet, basé à Berne, enquête sur d'éventuelles infractions au droit pénal suisse par des responsables gouvernementaux, des régulateurs et des dirigeants des deux banques, qui ont convenu d'une fusion d'urgence dans le cadre d'une opération évaluée à trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d'euros).
Il y a "de nombreux éléments des événements autour du Credit Suisse" qui justifient une enquête et qui doivent être analysés pour "identifier tout délit pénal qui pourrait relever de la compétence du parquet", précise le communiqué du bureau du procureur "Le Ministère public veut s'acquitter de manière proactive de son mandat et de sa responsabilité de contribuer à une place financière suisse propre et a mis en place un système de contrôle lui permettant d'intervenir immédiatement sur tout problème relevant de sa compétence", est-il également indiqué.
Aucune information n'a été fournie par le parquet sur les éléments spécifiques de l'accord de fusion qu'il pourrait examiner ou sur la durée de son enquête.
UBS et Credit Suisse n'ont pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires de Reuters.
Rachat ou effondrement
Lors du week-end des 18 et 19 mars, UBS, le numéro un bancaire en Suisse, s'est vu pressuré par les autorités de régulation suisses et le gouvernement fédéral helvétique pour reprendre coûte que coûte Credit Suisse, sa rivale de toujours. La deuxième banque du pays menaçait tout simplement de s'effondrer. Le soutien verbal de la banque centrale suisse et son prêt massif de 50 milliards de francs suisses (CHF), alloué le mercredi précédent, n'avaient rien fait pour rassurer les investisseurs, rendus extrêmement nerveux par les soubresauts qui agitaient le secteur bancaire aux Etats-Unis depuis plusieurs semaines.
Considéré comme le maillon faible du secteur bancaire en Europe, affaibli par des scandales à répétition, encombré d'un plan de restructuration qui n'avait pas convaincu et plombé par plus de 7 milliards de francs suisses de pertes en 2022, Credit Suisse risquait la faillite et d'entraîner avec lui la réputation de la place financière helvétique. Après d'intenses négociations secrètes, UBS a accepté d'acheter Credit Suisse pour 3 milliards de CHF: une bouchée de pain. Et avec de solides garanties financières de l'Etat fédéral et de la banque centrale en cas de découverte de mauvaises surprises dans des livres de comptes, qu'UBS n'avait matériellement pas eu le temps d'examiner en détail.
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