L'incroyable croissance de Ryanair menacée par le Brexit
Ryanair a transporté 12,6 millions de clients en juillet, un record en Europe. Mais la compagnie aérienne craint de moins bons chiffres si un bon accord post-brexit n'est pas trouvé.
12,6 millions de clients ont choisi de voyager avec Ryanair en juillet (+11% par rapport à juillet 2016), annonce mercredi la compagnie à bas coûts irlandaise. C'est un record. Jamais une compagnie aérienne européenne n'a fait voyager autant de personnes en un seul mois.
Mais ce n'est pas tout. "En juillet, nous avons célébré notre 1 milliardième client depuis notre premier vol en 1985 et nous sommes devenus la première compagnie aérienne européenne à transporter plus d'un milliard de passagers", se félicite Kenny Jacobs, le directeur marketing de la compagnie aérienne.
Ryanair a conquis les Européens (ou du moins leur portefeuille) depuis son lancement en 1985 où à peine 5.000 passagers ont voyagé avec la compagnie irlandaise. Il faut dire qu'un aller-retour vers une ville européenne du nord ou du sud pour moins de 100 euros (voire moins de 50 euros), ça pousse à voyager. D'autant plus que les compagnies low-costs continuent à subir des pressions sur les prix de leurs billets. Au point que Ryanair a annoncé une baisse de 9% de ses prix dans les prochains mois et vient d'annoncer une offre spéciale à l'occasion de son milliardième client (à savoir une réduction de 20% sur les vols entre le 13 novembre et le 15 décembre réservés avant minuit). Difficile de concurrencer une telle machine qui reste la compagnie la plus populaire d'Europe, malgré les critiques de toutes parts pour sa politique d'attribution aléatoire de sièges ou son service limité au minimum.
Une menace nommée Brexit
Mais cette croissance pourrait-elle être mise à mal par le Brexit? Le directeur général de la compagnie, Michael O'Leary, s'est inquiété mercredi du manque de progrès vers un accord pour le transport aérien une fois que la Grande Bretagne aura quitté l'UE. "Si aucun accord n'est trouvé d'ici à septembre 2018, des vols devront être annulés. Les Britanniques ne pourront pas se rendre en vacances en Europe", a-t-il regretté, promettant un remboursement aux clients déçus. C'est pas bon, pour les comptes tout ça.
"Je pense que le ministre (des Transports, ndlr) est conscient de l'urgence du problème. Mais quand le gouvernement me dit: 'Oui, il y aura un accord', je demande, mais comment? Pas de réponse", a-t-il ajouté. "Nous disions la même chose l'année dernière à la même époque, mais depuis un an, rien n'a avancé."
"Depuis un an, rien n'a avancé."
Et Michael O'Leary de sortir sa théorie. "Nous pensons qu'il n'y a personne (du côté européen) qui ait la volonté de faciliter les négociations et de faire en sorte que nous ayons le meilleur accord possible d'ici septembre 2018", a-t-il indiqué, pointant du doigt les compagnies aériennes françaises et allemandes. "Ce n'est pas dans leur intérêt."