Thomas Cook force Brussels Airlines à revoir ses vols

Quatre-vingts pour cent des vacanciers de Thomas Cook voyageaient jusqu'ici à bord des avions de Brussels Airlines. La faillite du tour-opérateur a donc de quoi inquiéter les syndicats de la compagnie aérienne. Quel sera l'impact du départ d'un important client sur l'emploi de Brussels Airlines? À l'issue d'un conseil d'entreprise – prévu de longue date –, les syndicats restaient toujours sans réponse.

Réseau adapté

La direction de la compagnie a expliqué qu'il était encore trop tôt pour analyser les répercussions de la fin du tour-opérateur. Mais, des adaptations sont prévues dans le réseau. Brussels Airlines va ainsi avancer de quelques jours le passage de sa saison estivale à la saison hivernale.

Concrètement, dès le 10 octobre, Brussels Airlines ne volera plus vers:

• Cos;
• Rhodes;
• La Canée;
• Hurghada;
• Marsa Alam;
• Paphos;
• Corfou;
• Enfidha;
• Djerba.

Ces vols, à l'exception de Djerba, étaient de toute façon appelés à disparaître de l'offre de la compagnie dès le 31 octobre.

Les fréquences de vols sur certaines destinations seront aussi réduites:

• Tenerife;
• Palma de Majorque;
• Lanzarote;
• Las Palmas.

"Ces modifications représentent 2% de nos vols, soit 105 vols", explique Wencke Lemmes, porte-parole de Brussels Airlines. Ces changements toucheront quelque 3.500 passagers Brussels Airlines (soit 20% des passagers sur ces vols). Ils auront le choix entre revoir leur réservation ou être remboursés. Dans ce cas, les frais sont à charge de la compagnie aérienne et non du fonds de garantie.

Plan stratégique reporté

En-dehors de ces modifications opérationnelles, les syndicats restent donc sur leur faim. Ils devront attendre pour connaître le nouveau plan stratégique de la compagnie.

Le plan Reboot, qui prévoit un plan d'économies pour une organisation plus efficace, devait être présenté fin octobre. La présentation est désormais reportée dans le courant du mois de novembre afin de permettre les adaptations à la nouvelle situation. "Aujourd'hui la situation est totalement différente, car Thomas Cook est l'un des plus gros clients de Brussels Airlines", explique Anita van Hoof du SETCa.

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La question de la facture reste ouverte

Mardi, Brussels Airlines avait annulé deux vols affrétés uniquement pour le tour opérateur à destination de la Tunisie. La direction expliquait sa décision par le fait que, depuis plusieurs semaines, Thomas Cook ne payait plus les vols. Les syndicats souhaitaient connaître l'ampleur de l'arriéré de Thomas Cook et les chances qu'il soit récupéré. Au final, ils n'ont reçu aucun chiffre précis.

"Thomas Cook va-t-il est repris? La décision devra être prise rapidement", insiste Anita van Hoof. "Sans cela, les clients risquent de se tourner vers d'autres opérateurs."  

Pour rappel, en 2017, Brussels Airlines avait repris la compagnie aérienne belge du tour-opérateur avec quelque 160 membres du personnel de cabine et des pilotes.

Les curateurs à la manœuvre 

Du côté de Thomas Cook Belgique, les trois curateurs, nommés mercredi par le tribunal de Gand, rencontraient ce jeudi matin les 75 collaborateurs affectés par la faillite du tour-opérateur. Dans la foulée, ils retrouvaient les responsables du Fonds de Garantie Voyages (GFG) qui gère actuellement la situation des vacanciers à destination.

"Nous avons certaines objections quant à l'application de la loi sur les faillites et le rôle que ce fonds doit jouer", explique Hans De Meyer, un des trois curateurs. Au sein du GFG, on affirme que c'est aux curateurs de décider si les réservations de voyages doivent être exécutées ou si elles doivent être remboursées.

"Les contrats de voyages conclus entre Thomas Cook et les clients ne prennent pas fin avec la faillite. Les agences de voyages ne peuvent pas annuler ces contrats de façon unilatérale. Il appartient donc aux curateurs de décider de leur résiliation ou pas. S'ils décident de leur annulation, alors le GFG peut intervenir et trouver éventuellement des alternatives", explique-t-on au sein du GFG.  

Pour les curateurs, une chose est sûre: le fonds n'est pas une institution gouvernementale, mais un acteur privé de l'assurance.

Notons qu'en Allemagne, où le tour-opérateur a aussi été déclaré hier en faillite, des curateurs ont été désignés.