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Un plan d’attaque pour décarboner l’économie mondiale d’ici 2050

Selon l'Energy Transitions Commission, il est techniquement et économiquement faisable d'évoluer vers une économie énergétiquement neutre d'ici 2050 à un coût inférieur à 0,5% du PIB mondial. ©Photo News

Selon le think tank Energy Transitions Commission, il est techniquement et économiquement possible d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 pour un coût estimé à 0,5% du PIB mondial.

"Mission possible". Voilà le slogan trouvé par le think tank Energy Transitions Commission pour accompagner son dernier rapport en date. Et c’est en effet plein d’optimisme que cette coalition de quarante organisations issues des mondes académiques, financiers et industriels, annonce que la neutralité carbone est atteignable à l’échelle mondiale à l’horizon 2050.

Selon le think tank, composé entre autres du géant automobile Tata, du spécialiste de l’efficacité énergétique Schneider Electric, des pétroliers BP et Shell ou encore la London School of Economics, "il est techniquement et économiquement faisable d'évoluer vers une économie énergétiquement neutre d'ici 2050 à un coût inférieur à 0,5% du PIB mondial".

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"La décarbonation se fera secteur par secteur, sans attendre de la reforestation et des émissions négatives qu'elles nous sauvent."

Faustine Delasalle
Directrice de la Energy Transitions Commission

Pour ce faire, le rapport explique qu’une "profonde transformation de notre système énergétique" sera nécessaire et que le zéro-carbone devra être atteint secteur par secteur. "Nous sommes très stricts quant à la définition de la neutralité carbone. Cela se fera secteur par secteur, sans attendre de la reforestation et des émissions négatives qu'elles nous sauvent", souligne Faustine Delasalle, la directrice de la Energy Transissions Commission.

3 étapes

Les technologies nécessaires à la décarbonation, déjà industrialisées ou en cours de développement, le rapport souligne qu'il faudra les déployer sur trois axes, étape par étape. D'abord, en utilisant moins d'énergie "par des améliorations spectaculaires de la productivité énergétique". Il est ici question de changement de modes de consommation et de production et d'efficacité énergétique.

"Nous estimons que 80% de la demande mondiale en électricité peut être pourvue par les énergies solaires et éoliennes."

Faustine Delasalle
Directrice de la Energy Transitions Commission

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Ensuite, le rapport plaide pour le développement de l'approvisionnement en énergie propre. "Nous estimons que 80% de la demande mondiale en électricité peut être pourvue par les énergies solaires et éoliennes. Pour le reste, nous comptons sur les centrales au gaz et la technologie de capture carbone, la biomasse, l'énergie hydroélectrique et le stockage (batteries et hydrogène)", explique Faustine Delasalle. Quant au nucléaire, estimé moins rentable à terme, il n'est étonnement pas pris en compte dans le modèle. "Il aura un rôle dans certaines régions où le renouvelable sera plus difficile à déployer mais il n'a pas réellement été étudié ici", précise la directrice.

Enfin, le think tank prône l'utilisation de l'énergie propre. Selon les auteurs, c'est l'électrification rendue possible par l'articulation des moyens de production mentionnés ci-dessus qui rendra possible la décarbonation.

Effort collectif

"Nous avons été très étonnés de cette observation mais, après consultation avec les industries, il nous est revenu qu'aucun secteur ne considérait que les solutions pour décarboner l'économie n'existaient pas."

Faustine Delasalle
Directrice de la Energy Transitions Commission

Notons que l’argumentaire du rapport repose sur une forte supposition: "Les technologies nécessaires pour décarboner chaque secteur sans compensation carbone existent ou sont en développement". "Nous avons été très étonnés de cette observation mais, après consultation avec les industries, il nous est revenu qu'aucun secteur ne considérait que les solutions pour décarboner l'économie n'existaient pas", indique Faustine Delasalle.

L'envie de changement serait donc devenue un enjeu stratégique pour les géants, comme le montre aussi une lettre signée par 150 entreprises ce mardi, exhortant les dirigeants européens à viser une réduction d'au moins 55% des gaz à effet de serre d'ici 2030. Parmi les signataires, se retrouvent entre autres Microsoft, Ikea, Deutsche Bank ou encore Unilever.

Derrière cette lettre, un message fort est adressé à l'Europe à la veille de la présentation du prochain plan climat à la Commission européenne alors que le bruit d'un rehaussement de l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'UE pour 2030 à -55% court dans les couloirs de l'institution bruxelloise.

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